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PAROLES / INTERVIEWS

 -Tour report de notre tournée au japon et en corée en mars 2014 : ici. (paru dans le zine grenoblois "maximum cuvette" n°4 et 5).

PAROLES EN FRANCAIS

Lyrics in english

L'ABSURDE
Quand la fin survient, dans le fracas ou le silence, tristesse au soleil du soir.
Une étoile filante en plein jour à travers le ciel, dans un sifflement strident, perçu comme un signe funeste.

VERNON SUBUTEX:
J'ai avalé toutes les couleuvres, sans faillir. J'ai poussé des cris ulcérés mais j'ai encaissé. J'ai avalé tout ce qu'on m’enfonçait dans la gorge.[...]dans un système totalitaire, consentir à l'humiliation est un marqueur de bonne conduite.
T.2/V. Despentes

LREM :
Cravates et bonnes manières. Culture et élégance.
Ces nouveaux aristos nous ont déclaré la guerre
Fabriquer l'ennemi, chasser les parasites.
A grand coups de flashballs, faire fuir la vermine.
Violents et arrogants, n'ayant pour seul mérite que leur naissance.

RIEN NE VA CHANGER:
Juste un jour comme un autre, tout semble immuable. Mais aujourd'hui tes évidences vont être balayées.
Tu veux croire que rien ne va changer. Compte les marques de ton passé. Envie de vivre, aller de l'avant. Envie de lâcher ce qui t'a blessé
On dirait qu'on a tendance à ne vouloir saisir le présent qu'une fois qu'il s'est transformé en passé.
La certitude qu'il est impossible de revivre les instants révolus si tu n'as pas su en profiter.
Tu veux croire que rien ne va changer. Compte les marques de ton passé. Envie de vivre, aller de l'avant. Envie tout réinventer
Tu veux croire que rien ne va changer. Compte les jours déjà écoulés. Envie de vivre, aller de l'avant
Ne plus regarder vers le passé. Tu veux croire que rien ne va changer. Compte les heures déjà écoulées
Rien d'autre à faire que d'avancer

PAS DE TEMPS:
Pas de temps, les jeux sont-ils faits? Ça fait longtemps que tu as la tête sous l'eau. Pas envie de se noyer. Tu te souviens avoir eu pleins de projets.
La vie t'a rattrapé, tu ne souris jamais. Tu aimerais pouvoir faire juste un pas de côté.
Tu cours tu ne sais plus vers où. Tu cours si vite que tu ne sais plus où t'es. Tu n'en voit pas le bout. Ça ne ressemble pas à ce que tu voulais.

DES NUITS SANS FIN
On se promet des printemps joyeux, mais fatalement l'automne arrive. Ce qui nous unit, ce qui nous sépare, jamais défaitiste mais réaliste. Envie d'autre chose, de commun, un camion bleu des nuits sans fin.
Connu et aimé de tout côtés. L'anarchie et le punk toujours. Ce qui nous fait vivre et encore espérer, les galères et les beaux discours, les discussions faciles, le rire, manier l'ironie avec amour.
Mais un jour
Entre deux morceaux tu t'en est allé, les ponts perdurent les idéaux. Autour de nous du vide, écrasés par la réalité. Et des quatre coins du pays, tant sillonné, tant parcouru, personne n'oublie les cœurs sont lourds. Des mondes vacillent, des yeux qui brillent.
Parce qu'un jour

NIHILISME IGNORANCE :
Donner du sens aux jours qui fuient
Même si tu ne penses qu'a tuer l'ennui
Impossible d'y voir clair tu dis que pour toi tout est fini. Rien a foutre du futur tu penses
Une canette à la main, pour toi plus rien n'a de sens
Peu à peu, tu rejoint la danse de ceux que tu hais, nihilisme ignorance
Impossible d'y voir clair tu dis que pour toi tout est fini. Rien a foutre du futur tu penses
Aujourd'hui ou demain, pour toi plus rien n'a de sens

ON REVIENDRA:
Ciel dégagé et petite brise. T'as jamais voulu venir. Accablé par ton sombre quotidien, tu te laisse rattraper par les remords.
Même si le ciel s'assombrit demain, on reviendra. On ne laissera pas tomber, jamais tomber.
Un pluie fine se fit annoncer, laissant place aux regrets. Car tu sais il ne sera jamais trop tard pour réapprendre à vivre à résister.
Même si le ciel s'assombrit demain, on reviendra. On ne laissera pas tomber, jamais tomber.

LES YEUX OUVERTS SOUS L'EAU :
Regarde toi, tu n'as rien d'une esclave.
Et pourtant regarde le prendre le contrôle sur ta vie.
Ça me rend malade de te voir impuissante, incapable de choisir.
Garder les yeux ouverts sous l'eau, même dans les zones les plus troubles.
Garder les yeux ouverts sous l'eau, même lorsqu'une épaisse vase te fait rester sous son emprise.
Et si tu restes, tu ne deviendra qu'une ombre.
L'ombre de toi même ou bien alors son ombre à lui.
Tes bonheurs t’appartiennent, mais tes détresses aussi.
Regarde toi, tu n'as rien d'une esclave.


NOUVEAU DEPART
Happé. La routine t'as rendu amer. Où sont passés tes rêves ? Où sont passées tes idées ? Retourne toi et regarde en arrière, quand tout semblait possible et que tout devait changer.
Mais peu à peu les années on entamé tes intentions. Mais peu à peu est venue poindre la désillusion.
Alors quand les temps semble désespérés, accrochons nous à ceux qui sont là, bienveillants et sûrs de nous. Tout cela c'est plus que de la musique tu sais,il n'est pas trop tard pour changer en tout cas moi je serais là
Quand on veut nous isoler. Quand on veut nous faire craquer. Serrons encore un peu les dents le mauvais temps va passer.



Courir :
Parfois j'aimerais ne pas sentir qu'on nous impose ce choix de
R: courir. suivre ou fuir le temps, garder le sentiment de ne pas être victime de ce qu'on attend de moi,
me sentir libre de nager, vivre à contre courant.
Une douleur aiguë me prend le ventre, venue d'une pression depuis trop longtemps enfouie
je ne veut pas être rentable j'enrage d'être qu'un pion
j'enrage de ce besoin de courir.

Il ne reste qu'un pas :
Il ne reste qu'un pas à franchir, pour refuser ces refrains qui nous dévorent.
Leur sombre et tenace mélodie qui nous empêche d'avancer, qui nous bride par ses mensonges.
R: Il ne reste qu'un pas à franchir pour sortir du sillon et faire sauter ce disque.
J'écoute la radio parler, recracher leurs discours prémachés. Je ressent maintenant ce besoin de crier mes rêves et mes peurs.
Écrire enfin l'esquisse d'un morceau sans que les puissants m'en dictent le refrain.
Sans que la radio, dicte le refrain.

Quatre coups :
Aveuglé par une envie de croire à un avenir meilleur. Cette misère, terreau fertile pour des idées infantiles. Croire que même si on souffre dans cette vie l’au-delà nous comblera.
R: Tu peut toujours prier mais la vérité c'est qu'on ne vit qu'une fois. Une perte de temps tes mensonges et ta foi. L'espoir d'une vie meilleure oui mais alors pourquoi les gens crèvent la gueule ouverte sans y avoir droit.
La ruse parfaite, le cynisme de cette arnaque de toujours. Mais tellement de désespoir, comment résister à une belle histoire. Rentre les choses plus tolérables, accepter cette réalité.
Tu peut toujours prier mais on ne vit qu'une fois. Une perte de temps tes mensonges et ta foi.

Vivre à côté :
(texte coralie)
C'est comme l'impression que notre vie ne nous appartient plus et qu'on l'aime mais que sons sens s'est perdu. C'est comme l'impression que la peur du non retour contrôle nos choix, on est une autre personne, on ne sait pas, on ne fait pas.
R: vivre à côté de soi sans savoir quoi choisir, vivre avec une vie qui n'est pas vraiment la notre, ce n'est pas ainsi que l'on peut grandir.
C'est comme l'impression, comme se jeter dans le vide sans filet, on mettrais bien tout sur papier juste pour essayer. C'est comme l'impression qu'un changement va enfin arriver, puisque tout peut arriver.

Au Fond de leurs yeux:
Tellement sur d'eux et arrogants. Écraser les autres: un passe temps, un passe temps comme un autre. Tellement sur d'eux et arrogants.
R: Aux fond de leur yeux, il n'y a rien. Jamais de lumière, et rien que du mépris.
Se nourrir de pouvoir et d'argent. Une main de fer pleine de sang, décisions criminelles, sourire aux lèvres. Briser les gens.


Avant de plonger :

Je vide une bouteille. Je vide ce sachet. Juste pour remplir ce vide et me laisser sombrer.
Une douce journée d'hiver. Une fraîche nuit d'été. Une parenthèse de calme et de bonheur gagné. Me remplir une dernière fois les poumons avant de plonger.
R: Est-ce l’éternelle histoire de la lutte des classes ou juste une question d'argent ?

Une question d'estime de soi, pouvoir se regarder dans la glace ou l'importance d'avoir une bonne place ?

Demain peut-être :
R: Demain peut-être/ l'envie d'exister/ demain peut-être
Lumière au travers des volets. Pas envie de plonger. Pas non plus envie d'affronter ce monde où tout est déjà décidé. Tes rouages sont ils déglingués, ou es tu la seule à y voir clair ? Tout tourne à l'envers/tout te met par terre. Des journées passées à essayer de te relever.
R: Ou plutôt fuir/ Et oublier/ Demain peut être/ l'envie d'exister.
Une question de choix de vie, ou une question de chance. Choisir la différence ou la subir, se prendre des murs dans la gueule pour seul avenir. Les cachetons et l'accablement, une forme de normalité. A l'ombre dans ta tête, le moral en berne, le moral en berne depuis bien trop d'années.
Des fois on dirait que cette ville fait résonner ton passé.
Demain peut-être l'envie d'exister.
Ou plutôt fuir et oublier.


Misery :
Respirer en silence. Laisser passer les autres car depuis longtemps pour moi tout est fini.
Me battre contre des ombres, refuser l'absurde. Être simplement né du mauvais côté du mur. La honte est passée. Il ne me reste que le dégoût d'où j'ai échoué, de ma propre vie, il ne me reste que le dégoût.
R: It's like wealth, it's passed down from father to son. Misery is hereditary.It's like wealth, it's passed down from mother to daughter. Misery is hereditary.

Fumée noire :
Survivre comme des rats, et être traités comme des chiens.
Errer dans les friches et entrapercevoir l'avenir à travers cette opaque fumée noire.
R: Jamais un sourire, pas même un regard. Sous ce ciel gris dans cette fumée noire.
Jamais un sourire et comme seul horizon cette fumée noire.

la cour des miracles :
Ecouter, construire, et s'inventer un monde. Garder les pieds sur terre tout en gardant l'esprit fécond.
Leur cracher a la gueule nos fausses notes. Leur cracher a la gueule fausse note sur leur portée.
R: Ou simplement se rappeler de ce disque qui a changé ton monde. Cette cour des miracles magique famille dans cette friche immonde.
Leur cracher a la gueule fausse note sur leur portée. Imaginer les larsens de nos guitares comme miroir du chaos de nos villes.
R: Ou simplement se rappeler de ce disque qui a changé ton monde. Cette cour des miracles magique famille dans cette friche immonde.
Imaginer les larsens de nos guitares comme miroir du chaos de nos villes.
R: Ou simplement se rappeler de ce disque qui a changé ton monde. Cette cour des miracles magique famille dans cette friche immonde.

Jour après jour :

Jour après jour ! Perdre son temps, jour après jour, regarder sa vie se vider, tourner court. Les écouter nous seriner sur nos modes de vie, nos idées. Nous monter les uns contre les autres, nous dire que nous devons être réaliste et nous adapter, mais nous adapter a quoi ? (x2)
Profite/Profite/Profite, on nous dis que l’on profite. Mais qui profite de qui ?
On marche sur la tête une classe de parasite qui nous fait passer pour des profiteurs, on nous traite comme des grands enfants, irresponsables.
Nous savons ce qui est bon pour nous, nous n’avons pas besoin de vous. Nous sommes notre seule autorité (x2)

 
-Requiem-(guillaume est  Crust mais refuse de se l’avouer)
Comme le chagrin d’un enfant, personne pour s’en soucier…
N’attendre que l’agonie et ça les yeux fermés, un requiem hurlé
C’est seulement une fois les pieds campés sur un champ de ruine
Que l’humanité comprendra, les yeux face au désastre causé
Comme des vautours sur un cadavre rackettés par une poignée
Et noircissant la carte proprement juste en maniant de cyniques chiffres
Cette mort lente et programmée, même avec tes poches pleines,
Cet héritage tes enfants ne pourront te le faire payer.
 

une vague de rage-
Répondre par la violence à l’humiliation quotidienne
Répondre a la violence quand plus personne n’entend les larmes couler, les pleurs et les doutes
Quand quelque part d’entre les ombres surgit une lueur, les insoumis derrières leur foulard laissent exploser leur rage,
Et quand quelqu’un part d’entre les ombres pour tirer loin devant il reste l’espoir
L’espoir de dénoncer l’injustice l’espoir de montrer qui a jeté la première pierre,
De ne pas rester passif face aux chiens de garde d’un système qui espère par la force nous réduire au silence
Une flamme rouge éclaire le ciel mais ils/elles ne reculeront pas
Une pluie de pierre et de verre arrose ce système avec cette force légitime.
Ecoute la rage.

L'école -
Ronger son frein et attendre
La seule consolation qu’il te reste, c’est qu’à la différence du bétail tu pourras sortir un jour
Mais modelé à l’image d’une société sans rêve, ta docilité te fera perdre le goût de la liberté
C’est de ta vie qu’il s’agit mais c’est facile de l’oublier, formaté dans cet élevage intensif
Et noyé dans les regards, gagné par la passivité, tu ferme les yeux et t’attend sans espoir
Des robots bien dociles mis au service de la production, un Etat qui rend rentable l’éducation
Mais dans le noir malgré tout tu imagine ta vie…foutre le feu a l’école ouvrir enfin la porte au savoir
Apprendre, créer
Par le travail forcé t’as rien appris a part la  crainte
Par le travail forcé t’a rien appris a part te soumettre, humilié…

27
(Tout le monde est) si inquiet pour son futur. Je suis peut être inconscient, mais je ne perd pas mon temps.
Comment est ce passé si vite, des cheveux en moins et les oreilles qui sifflent. Passé 25 ans le fossé s'agrandit, passé 25 ans ce n'est plus amusant.
Grandir comme eux n'a pas de sens. Et tout ce que je sais c'est que je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que je ne sais pas.
Toujours quelqu'un pour parler, parler sur mon morceau favori, et toujours quelqu'un pour nous dire, nous dire que faire de nos vies.
Grandir comme eux n'a pas de sens. Et tout ce que je sais c'est que je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que je ne sais pas.

L.T.V.D.T.T
Obscène manière de rendre coupable, de profiter de sa détresse. Elle a fait son choix: s'affranchir, décider quand, et savoir pourquoi.
Et mois je ne vois pas / ce qu'ils foutent là / et moi je ne veut pas / de leur idées malsaines, leurs visages reflètent la haine, ils ne méritent que des coups. Idées primitives, regards teigneux respirant la mort. Le seul langage qu'ils comprennent est celui de la violence.
Et mois je ne vois pas / ce qu'ils foutent là / et moi je ne veut pas / de leur idées malsaines, leurs visages reflètent la haine, ils ne méritent que des...

Quatre planches
Pas toujours comme sur des roulettes, les contradictions en bandoulière. Les chutes, les os qui craquent. Et quelques bleus à la confiance.
On existe toujours pas dans ce monde de morts, mais au moins on vit, par effraction, en infraction.
Garder cet équilibre précaire, entre rire et colère. Se faufiler dans les ruelles, pour semer la résignation.
Plaqué-e-s au sol, parqué-e-s, bitume et béton mais la tête en l'air et le goût du vertige. Le feu à la rampe avant les quatre planches. L'impertinence sponsorisée, ras la casquette, on se fait rouler, en libre service. La monotonie flippée c'est l'épidémie discrète, celle qui nous prend tou-te-s en grippe. Alors on conteste sans trop de récompense et on continue de tricher.

Génération désabusée :
Voter et baisser les bras. En bon citoyen fataliste résigné. Pourtant la révolution t’y a cru, nostalgie des bourgeons du printemps 68. Un constat tragique des ravages du marché mais le mirage socialiste a acquis ta passivité.
Une rose fanée a laquelle ils s’accrochent encore marque les deuil d’une utopie : dompter le capital. Une rose fanée a laquelle ils s’accrochent encore - génération désabusée reniant ses idéaux.
Voter et baisser les bras. En bon citoyen fataliste résigné. C’est la rue et pas l’assemblée qui a arraché au pouvoir les maigres avancées. Et toi tu t’accroches à tes idées pendant que tes élus bradent ce pourquoi tu as lutté.
Impuissants leur bulletin de vote à la main, impuissants leur mandat en poche, le pouvoir politique n’est plus. Mais d’ou viendra le changement ? Sûrement pas de l’Etat duquel il est illusoire d’attendre quoi que ce soit si ce n’est de tenter d’humaniser un système inhumain. Sûrement pas des groupes de pression citoyennistes qui ne servent plus qu’a justifier l’existence de cette parodie de démocratie.
Le changement viendra de nous tous et nous toutes, mais seulement quand nous arrêterons de déléguer nos voix à ceux qui ne représentent que leurs propres intérêts.
Le capitalisme ne se reforme pas il se détruit.

Le nerf de la guerre :
Un peuple déprimé – récession économique – la propagande manipule, pointe du doigt et trouve l’ennemi car l’industrie de la mort (elle) sait comment réveiller les cours du marché.

Etat ou terroristes – peut importe le marché

Des stocks à écouler – c’est un village rasé

Un peuple pauvre –en manque de vie et de justice –Les corbeaux sont là, la soif de pouvoir reste la même. Et les techniques avancent mais l’industrie peut s’adapter aux petits budgets.

Des éclats, des cris, des pleurs. Relancer l’économie par la consommation.
Des ruine du sang des larmes. La croissance est assurée, l’emploi est préservé.
Etat ou terroristes – peut importe le marché

Des stocks à écouler – c’est un village rasé


Maintenant ou jamais :

Rêver d’une autre vie, rêver du paradis, quelle différence ? Leur futur planifié ne nous laissera qu’une chose : Que des regrets.

Si tout est fait, tout est figé, pré décidé, pré programmé, réclame ta vie tes rêves ta liberté.

C’est maintenant ou jamais. Vivre ou se résigner. C’est maintenant ou jamais
-vivre- ou se résigner.
C’est maintenant ou jamais. Vivre ou se laisser. C’est maintenant ou jamais  
vivre- ou se laisser crever.
(Leur avenir pré programmé ne nous laissera que des regrets.
Maintenant ou jamais).

Notre histoire :

Une grenade rebondit vers vous, les prisons semblent pleines. Les cris de guerre se perdent dans la nuit.

Les événements antérieurs de vos vies transforment votre haine du pouvoir en violence positive.

Avec les flaques de votre sang vous écrivez l’histoire. Vous n’êtes pas morts, nous ne vous enverrons pas de fleurs. Vous n’êtes pas morts !

Piégé :
Piégés, nous sommes piégés. Mourir de faim ou mourir d’ennui. Quels choix, quelles alternatives avons-nous ? Comment en sommes nous arrivés là ?
Nous sommes libres de choisir quel boulot de merde nous allons faire, quel connard de patron nous allons enrichir. Libres de choisir entre la prison ou le travail, la rue ou bien la survie au SMIC. Libres de choisir entre leader price ou lidl, l’ump, l’udf ou le ps. Le capitalisme dur ou bien coupé au Valium (x2).

Action ! A travers les nations/toujours sans concession/jamais sans réflexion. 

Nous sommes des engrenages dans une machine, faisons tout fonctionner mais ne contrôlons rien. Indispensables et remplaçables, nous faisons parti... parti de quelque chose qui nous dépasse, qui nous enferme, qui nous dévore. Parti de ce que nous haïssons profondément car dans ce jeu cynique nous sommes forces a jouer et sur de perdre. (Et pourtant on dirait que nous aimons notre cage, que nous caressons la main qui nous étrangle).Le silence (x3), le silence est terrible. Le silence des cris que personne n’entend, que personne ne veut entendre. La misère économique, sociale et affective s’escale sous nos fenêtres, et sous la couche de verni des sourires que nous affichons. On la noie dans la télévision, on la noie dans la consommation.


Fuite :
Travailleur acharné, tes paroles m’ont choqué : « j’ai pas grand choses à côté, j’ai peur de me faire chier, la pèche c’est qu’en été ». 
La peur de la mort...
La peur de l’ennui...
La seule excuse que tu as trouvé pour justifier le vol de tes rêves.
Après toutes ces années enfin ton destin te revient, mais le temps ne t’appartient plus depuis longtemps. Mais que faire d’autant de liberté ? La drogue a fait son effet !
« Grâce à mon travail j’ai pu faire mon trou dans la vie » T’as plus qu ‘à y crever !
Derrière ton air jovial, le constat est amer. Ta vie on l’a volée.

Terre promise :
Dissimulé, terré, il attend, prêt à risquer sa vie pour quitter cette terre inondée de sang, et dirigée par ceux qui l’ont répandu. Une terre écrasée par la guerre et la répression. Il n’a plus à hésiter et s’élance sans savoir, comment, combien de temps, quelle destination précise… L’adrénaline, l’horreur, et le désespoir se mélangent dans ses veines irriguant son cœur au rythme de ses foules ; pour se jeter dans les entrailles assourdissantes d’un monstre d’acier.
Extenué, ignoré il attend  tout comme la mort la fin du voyage, ou le silence glacial fauche et abat trop de ses compagnons.
Les cadavres jonchent nos cotes, nos politiques s’indignent et s’offusquent sans jamais prendre leurs responsabilités, coupables et inconscients du massacre.
Par chance la terre promise est en vue, lui n’a plus qu’à de nouveau se cacher, raser les murs, tête baissée. Car la forteresse « sociale » ne tolère aucune intrusion, et elle ordonne l’éradication. Les chiens sont lâchés et s’élancent sur ses traces, traînant avec eux l’odeur brunâtre, pestilentielle du racisme, de la xénophobie. A la recherche du gibier, ils reniflent  la moiteur, la peur de l’homme recherche qui défigure le visage et jette un voile sur le regard  perdu dans le bitume. Les Etats s’organisent et entretiennent grâce aux media la peur de l’autre, de l’invasion, jouant avec les fantasmes et les esprits qu’ils endorment. 
Tout comme ils chloroforment ceux/celles qu’ils expulsent après les avoir condamne-é-s, exploite-é-s, humilie-é-s avec pour seul crime d’avoir esperé échapper à la misère ou à la mort.
Les cadavres jonchent nos cotes, nos politiques s’indignent et s’offusquent sans jamais prendre leurs responsabilités, coupables et inconscients du massacre.
Le droit a la libre circulation/installation ne sera-t- il jamais réservé qu’aux détenteurs/trices de capitaux ?

Utopiste debout !
Depuis toujours, tout petit, je vis dans ce système où l’école et la télé m’ont appris à bien penser, que le capitalisme ne connaissait pas d’alternatives, qu’il était même indispensable a notre développement, que toute autre organisation était marquée à jamais par le sceau de l’utopie.
Ils rigolent bien en m’écoutant parler et ils/elles te diront aussi que tu es un doux rêveur, que ça te passera…tout ça n’est fait que pour nous décourager d’exiger un véritable changement, de vouloir une révolution, mais rappelle leur (rappelle toi) ...

L’utopie est d’espérer la paix tant que les Etats ont des armes !
L’utopie est de voter quand, protégés, les chefs d’Etat décident en sommet !
L’utopie est d’annoncer le plein emploi tant que les marchés ordonnent de virer !

Je comprend mieux pourquoi tant de gens, d’ami-e-s autour de moi n’imaginent même pas, ne comprennent pas pourquoi nous refusons d’adhérer à la république du fric déjà mondialisée.
On nous fait penser que nous pouvons palier aux dommages causés par de simples mesures « sociales » mais je ne veux pas de cette bonne conscience complice du  sacrifice d’individus pour le bien être de quelques un-e-s sans jamais remettre en cause le fondement du problème.
Ils rigolent bien en m’écoutant parler et ils te diront que tu es un doux rêveur, que ça te passera… mais rappelle leur (rappelle toi) ...

La peur :
(Ce morceau a été écrit suite à l’accession des fascistes au 2ème tour des élections présidentielles en mai 2002).
Tu la sens toi aussi ? Cette drôle de sensation qui ronge le ventre, ce mal qui monte. Pourtant je ne suis pas leur cible, mais je les sens ces chiens excites par l’odeur du sang, les yeux brillant de haine, prêt à se jeter sur moi, eux, nous.
Je ne suis celui qu’ils recherchent ni celui qui va payer, pourtant je me sens menace comme si leurs vociférations m’étaient destinées…
C’est seulement maintenant que j’en prend la véritable mesure, ne dit on pas que c’est lorsque l’on frôle la mort que l’on prend goût a la vie. Jusqu'a ce soir là ce n’était qu’un épouvantail pour grand gamin, dont on parle souvent mais que l’on voit peu. Mais ce soir-là, le vent, la lune l’ont animé, et comme un adulte je me suis persuadé que je devais rêver, que je devais cauchemarder. Mais ce  matin j’ai vu, j’ai senti l’inquiétude sur les visages et dans les mots. Le soleil s’est levé mais le cauchemar est toujours là, je ne veut pas rester seul j’ai besoin de toi, besoin de partager car partager c’est ce qu’il veulent détruire.

« Les socialistes et les communistes disent que nous abstenir aux élections, c'est favoriser le fascisme, mais  comme nous avons toujours dit que l'Etat est un instrument d'oppression au service d'une caste, nous restons fidèles a nous mêmes. Et comme nous pensons que le mouvement de libération doit toujours faire face a I'Etat voila pourquoi nous prônons l'abstention électorale active. Active, c'est à dire que, tout en nous abstenant de la stupidité électorale, nous devons rester vigilants dans les lieux de production et dans la rue. Les vrais bandits, les vrais malfaiteurs, ce sont les politiciens qui ont besoin de tromper et d'endormir les ouvriers en leur promettant la semaine des quatre jeudis en leur arrachant un vote qui les porte au parlement et leur permette de vivre en parasite de la sueur des ouvriers. Lorsque nos camarades députés socialistes ont eux aussi uni leurs voix a cette cohorte d'eunuques, ils ont montré leur vrai visage. Car il y a de nombreuses années qu'ils ont cessé d'être des ouvriers, et par conséquent des socialistes. Ils vivent de leur activité de député. Que les républicains socialistes le sachent : ou bien ils résolvent le problème social, ou bien c'est le peuple qui le résoudra. Nous pensons que la République ne peut pas le résoudre. Aussi, disons nous clairement a la classe ouvrière qu'il n'y plus qu’un dilemme: ou mourir comme des esclaves modernes, ou vivre comme des hommes dignes par la voie directe de la révolution sociale. Vous donc, ouvriers qui m'écoutez, sachez à quoi vous en tenir. C'est de vous que dépend le changement du cours de votre vie. "
(Discours prononcé par Durruti a Barcelone en 1932.)

Le moule :
Un moule nous est imposé dès la naissance : le carcan oppresseur et artificiel des genres ! C’est dans le concept même de différenciation entre les genres que naît l’oppression. Telle sorte de comportement est associée à une étiquette « masculin » ou «  féminin ». Les clichés de la virilité et de la féminité deviennent la norme dès la naissance, imposant  aux individu-e-s des rôles de théâtres, des parodies de comportements. Le sexisme fait alors la loi. La virilité est glorifiée et la féminité, associée à la faiblesse, devient la condition indispensable pour plaire.
Tout le monde intègre inconsciemment les codes à respecter, ainsi la pression sociale est garante du respect de ces règles. La sanction est immédiate pour celui ou celle qui s’y soustrait : moqueries, insultes, exclusion. Mais qui en bénéficie ?
C’est l’histoire d’une oppression sans fin : blanc sur noir, adulte sur enfant, homme sur femme etc.….
Pendant que nous nous rasons, certain-e-s ne sont pas inquièté-e-s !
Il est temps d’œuvrer pour déconstruire les genres/pour abolir le sexisme !

Complice ...
Plus je les observe et plus j’ai honte…honte de la façon dont ils te voient, dont ils parlent de toi : comme d’un objet, une poupée, une chose a posséder. Te fixant des yeux, dévorant ton corps, ils écrasent ignorent ton existence ! Pourtant ta vie et tes désirs sont plus importants que leurs pulsions.

Certain s’inventent un rôle, une mission : celle de protéger leur sœurs, leurs mères. Ils cadenassent ta vie et osent te dicter comment tu dois t’habiller ... qui fréquenter …à quelle heure tu doit rejoindre ta prison …

Un sifflement, une remarque puante, leur violence me donne la nausée. Et pourtant je reste immobile, tétanisé par la bêtise, complice …

Et maintenant je m’écoute parler comme si je n’avais rien à voir avec eux !
Pourtant les mêmes images flashent, imprègnent, marquent nos retires : ces clips ou les femmes ne sont plus qu’un décor. Et je pense à ces images, à ce que ces symboles peuvent produirent sur toi…rappel toi que ceci n’est pas normal ce n’est pas aux femmes de se brimer pour finir classées en femmes dociles, sœurs ou putes !

Et quand j’entends cela de ta propre bouche, la tristesse, la colère m’envahit car c’est qu’ils ont fait de toi ton propre bourreau …

Police partout ...
Les sbires de Sarkozy de multiplient dans la rue, a l’école, dans nos vies. Le terrorisme, l’insécurité ne sont que des mots/des notions manipulé-e-s pour ancrer la peur dans l’imaginaire collectif abruti par le JT. La psychose médiatique nous fait penser que nous sommes en danger, que nous sommes menacé-e-s !

And now it’s time to fight ! It’s time to wake-up wake-up !
And now it’s time to fight, to emancipate....

Machiavel sur sa table de chevet, l’Etat divise pour mieux régner…
Quand le budget de la défense concurrence celui de l’éducation le fascisme n’est plus très loin… Superflic est né, les pleins pouvoir au bout du flashball, ta vie ne doit avoir aucun secret, pour lui tu n’es qu’une menace potentielle traitée en tant que telle !
Sarkozy joue à nous faire peur pour mieux nous surveiller !
Le pacte sécurité contre  liberté ne sert que leurs intérêts !



LYRICS IN ENGLISH
Paroles en français

THE ABSURD :
When the end occurs, in a crash or in silence, sadness in the evening sun.
A shooting star in broad daylight through the sky, an ear-piercing whistle, perceived as a deadly sign.

VERNON SUBUTEX :
I've swallowed bitter pills, without a protest. I've screamed my head off, but i've withstood the blows. I've swallowed everything they've forced down my throat. In a totalitarian system, agreeing to humiliation is an indicator of good behavior. (Virginie Despentes)

LREM:
Ties and good manners. Culture and elegance.
These new aristocrats have declared war on us.
Create an enemy, hunt down parasites.
Chase away the vermin with riot guns.
Violent and arrogant, the only merit they have is through their birth.

NOTHING WILL CHANGE:
Just another day, everything seems immutable. But today, the obvious will be swept away.
You want to be believe that nothing will change. You count the scars from your past. A will to live, to move forward. A will to let go of what has hurt you.
It seems that we have a tendency to seize the day only when it has turned into the past. A certainty: it's impossible to relive the past times if you didn't enjoy them then.
You want to be believe that nothing will change. You count the scars from your past. A will to live, to move forward. A will to reinvent everything.
You want to be believe that nothing will change. You count the days that have passed by. A will to live, to move forward. Not to look back at the past.
You want to be believe that nothing will change. You count the hours that have passed by. Nowhere to go but forward.


NO TIME :
No time, has the die been cast ? You've been burning the candle at both ends for a long time. You don't want to drown. You remember that you once had many plans for the future.
Life has caught up with you. You never smile. You'd like to be able to step aside for a minute.
You run but you don't know where. You run so fast you don't even know where you are anymore. You don't see the end of it. Things don't look like you thought they would.

ENDLESS NIGHTS :
We promise ourselves happy springs, but fall fatefully comes. Things that unite us, what divide us, never defeatist but realistic. A yearning for something else, community, a blue van and endless nights.
Known and loved far and wide. Forever punk and anarchist. What makes us live and still give us hope, the hard times and the pretty speeches, easy discussions and laughs, to use irony with love.
But one day...
You've left between two songs, the bridges and the ideals persist. Void all around us, crushed by reality. From all corners of the land that you loved to travel and roam across, no one forgets, hearts are heavy. Teetering worlds, watery eyes.
Because one day...

NIHILISM / IGNORANCE:
To give meaning to the days that fly by.
But you only want to kill boredom.
It's impossible to see clearly, you say that things are over for you. You don't give a shit about the future, you think with a beer in hand, for you nothing makes any sense.
Day by day, you join the dance of the ones you hate, nihilism ignorance.
It's impossible to see clearly, you say that things are over for you. You don't give a shit about the future, today or tomorrow, for you nothing makes any sense.

WE WILL COME BACK:
Clear skies and light breeze. You've never wanted to come. Weighed down by the darkness of your everyday life, you let your feelings of remorse catch up with you.
Even if the skies darken, we will come back. We will not give up, never give up.
A light rain was forecasted, leaving room for regrets. Because you know, it will never be too late to relearn to live and resist.
Even if the skies darken, we will come back. We will not give up, never give up.

OPEN EYES:
Look at yourself, you're no slave.
And yet, watch him take control of your life.
It makes me sick to see you powerless, unable to choose.
To keep your eyes open underwater, even in the murkiest areas
To keep your eyes open underwater, even when a thick mud makes you stay under his sway.
And if you stay, you'll turn into a shadow.
Your own shadow, or his shadow.
Your joys belong to you, but your distresses too.
Look at yourself, you're no slave.

NEW BEGINNING:
Caught up. Routine has made you bitter. What happened to your dreams? What happened to your ideas? Turn around and look at the past, when everything seemed possible and everything had to change. But the years have slowly dented your intentions, but slowly disillusionment started to loom.
So during desperate times, let's hang on to those who are here, kind and sure of ourselves. This is more than music you know, it's not too late to change, and in any case i'll be there.
When they want to isolate us. When they want us to crack. Let's grit our teeth just a bit more, the bad days will be over soon.

To run :
Sometimes i'd like not to feel that this choice of running is imposed upon us.
CH :To run/ to follow or run away from the time, to keep the feeling that i'm not a victim of what's expected of me, to feel free to swim, to live against the grain.
A sharp pain twists my belly, because of a pressure that's been buried for too long.
I don't want to be profitable, i'm getting angry to be just a pawn.
I'm getting angry because i have to run.

Only one step left :
There's only one step left to refuse these choruses that eat us alive.
Their dark and stubborn melody that holds us back, that curbs us with its lies.
CH : : There's only one step left to get out of the groove and make this record skip.
I listen to the radio talk and spit out their canned speeches.
And now i feel the need to scream out my dreams and my fears. To at last write the draft of a song without powermongers laying down the chorus for me.
Without the radio/ laying down the chorus for me.

Four strikes :
Blinded by the the desire to believe in a better future. Poverty : a fertile ground for childish ideas.
To believe that even if you suffer in this life you will be fulfilled in the after-life.
CH : You can always pray, but the truth is that you only live once. Your lies and your faith, a waste of time. The hope for a better life, but why do people die without living it ?
The prefect trick, the cynicism of this never ending scam. But there's so much despair that it's hard to fight against such a beautiful story. To make things more tolerable, to accept this reality.
You can always pray but we only live once. Your lies and your faith, a waste of time.

To live beside oneself :
It's like getting the impression that our life no longer belongs to us and that we love it but that its purpose has been lost. It's like getting the impression that the fear of having reached the point of no return controls our choices, we are someone else, we don't know, we don't act.
CH : To live beside oneself without knowing what to chose, to live with a life that's not really ours, we can't grow up living like this.
It's like getting the impression, like throwing yourself into the void, we would love to get things down on paper just to try them out. It's like getting the impression that a change will come, because anything can happen.

At the bottom of their eyes :
So arrogant and so sure of themselves. To crush the others : a hobby, a hobby like any other one. So arrogant and so sure of themselves.
CH : At the bottom of their eyes, there's nothing. There's never any light, and nothing but contempt.
To feed on power and money. An iron fist covered with blood, criminal decisions, a smile on their faces. To smash the people.

Before falling down:
I empty this bottle. I empty this sachet. Just to fill this void and to let me sink.
A mild winter day. A chilly summer night.
An interlude of peacefulness and of earned happiness.
To fill my lungs one last time before falling down.
CH : Is it the endless story of the class struggle ? Or is it just about money ? Is it just about self-esteem, being able to look at oneself in the mirror. Or is it about the importance of making a name for oneself ?

Tomorrow, maybe :
CH : Tomorrow maybe/ the will to live/ Tomorrow maybe
Light trough the shutters. Don't want to fall. Don't want to confront this world where everything has already been decided either. Are your cogs falling to pieces, or are you the only one who sees things clearly ? Nothing is right/Everything is messing you up. Days spent trying to get off the ground.
CH : Or rather escape/ and forget/ tomorrow maybe/ the will to live
A matter of life choice, or a matter of luck. To choose being different or to endure it, being headed for disaster is your only future. Pills and depression, a form of normalcy. In the shade in your head, feeling down, feeling down for way too many years.
Sometimes it seems that this town echoes your past.
Tomorrow maybe the will to live.
Or rather escape and forget.

Misery:
To breathe silently. To let the others pass by because everything has been over for me for a long time.
To fight against shadows, to refuse the absurd. Simply being born on the wrong side of the wall.
The shame has passed. The only thing left is disgust for the place where i've ended up, for my life, the only thing left is disgust.
R: It's like wealth, it's passed down from father to son.
Misery is hereditary.
It's like wealth, it's passed down from mother to daughter.
Misery is hereditary.

Black smoke :
To survive like rats, and to be treated like dogs.
To wander through the wasteland and to catch a glimpse of the future through this thick black smoke.
CH : Never a smile, not even a glance. Under this gray sky, in this black smoke.
Never a smile and this black smoke as the only horizon.

courtyard of the miracles:
To listen, to build, and invent oneself a new world. To have your feet on the ground but to keep a fruitful mind. To spit our wrong notes in their faces. To spit in their faces, a wrong note on their stave.
CH: Or simply to remember this disc that has changed your world, this courtyard of the miracles, a magic family in this filthy industrial wasteland.
To spit in their faces, a wrong note on their stave. To imagine the feedback of our guitars as a mirror
of the chaos of our cities.

Day by day
Day by day! To lose one's time, day by day, to watch one's life empty itself, come to a sudden end. To listen to them lecturing us about our way of life, our ideas. To set us against each other, tell us that we have to be realistic and adapt ourselves. But adapt ourselves to what?
Take advantage/ take advantage/ take advantage, we're told that we take advantage. But who's taking advantage of who?
Things are all upside down, a class of parasites pass us off as profiteers, we are treated like big children, irresponsible.
We know what's good for us, we don't need you! We are our only authority! 

Requiem (guillaume is crust but won't admit it to himself)
Like the grief of a child, no one here to care.
To wait for nothing but agony, with closed eyes. A yelled requiem.
Only with its feet entrenched on a field of ruins will humanity understand, facing the brought about disaster.
Like vultures on a corpse, extorted by a handful.
Neatly blackening the map just by playing with cynical figures.
This slow and scheduled death, even with your pockets full.
This heritage, your children won't be able to make you pay for it.
To wait for nothing but agony, with closed eyes. A requiem.
 

-a wave of rage-
To answer with violence to daily humiliation.
To answer with violence when no one hears the tears shed, the cries and the doubts.
When somewhere between the shadows a gleam rises, the dissenters behind their masks let their rage explode. When someone rises between the shadows to haul far ahead, hope remains.
The hope to denounce injustice, to show who cast the first stone. not to stay passive in front of the guard dogs of a system which hopes to reduce us to silence by force.
A red flame lights up the sky, but they won't back down. A rain of stones and glass, shower this system with this legitimate force. 

-school-
Champ at the bit. And wait
The only consolation is that unlike cattle you will get out some day.
But moulded to the image of a dreamless society, your docility will make you lose the taste of freedom.
It's your life that it concerns, but it's easy to forget it, formatted in this intensive breeding.
And drowned in the looks, taken over by passivity, you close your eyes and wait, hopeless.
Docile robots at the service of production, a state that makes education profitable.
But in the dark, despite everything, you picture your life...burn down the school to finally open the doors of knowledge.
Learn and create. Forced work has taught you nothing but fear. Learn and create. Forced work has only taught you to submit yourself, humiliated...

-27-
(everyone is) so worried about their future. I may be unwary, but I'm not wasting my time.
How did it pass by so fast, fewer hair and whistling ears. After 25 the gap gets bigger, after 25 it's no longer fun.
To grow up like them makes no sense. And all i know is that i still don't know. All i know is that i still don't know.
Always someone to talk, talk over my favourite song, always someone to tell, tell us what to do with our lives.
To grow up like them makes no sense. And all i know is that i still don't know. All i know is that i still don't know.

L.T.V.D.T.T
Obscene way of making her feel guilty, of using her distress. She has made up her mind: to free herself, to decide when and to know why.
And i don't see/ what the fuck they're doing here/ and i don't want their unhealthy ideas, their hate shows in their faces, the only thing they deserve is to be punched.
Primitive ideas, nasty looks exuding death. The only language they get is violence.
And i don't see/ what the fuck they're doing here/ and i don't want their unhealthy ideas, their hate shows in their faces, they only deserve to be...

Four boards (six feet under):
Not always rolling along nicely, contradictions slung over the shoulder. The falls, the bones that break. And a couple of bruises to the confidence.
We still do not exist in this world of dead people, but at least we live, breaking in, in infraction.
To keep this fragile balance between laughter and anger. To snake in and out of  the back streets to shake off resignation. Tackled, herded, asphalt and concrete but the head in the clouds and the taste for vertigo. Enough with sponsored impertinence, we're being cheated on, in self service. The freaked out monotony is the discreet plague, that takes a sudden dislike to all of us. So we protest without much reward, and we keep on cheating.


Disenchanted generation:
To vote- and give up. Like a good fatalistic, resigned citizen. Yet
you’ve believed in revolution, nostalgia of spring 68’s buds. A tragical
observation of the Market’s devastations, but the socialist mirage has acquired your passivity.
A withered rose they still cling on to is the mourning of a utopia : to
tame capitalism. A withered rose they still cling on to – a disenchanted generation disowning its ideals.
To vote- and give up. Like a good fatalistic, resigned citizen. It’s in
The street and not in the assembly that the meagre social gains were ripped
Off from the power’s hands. And still you cling to your ideas while your
Elected representatives sell off what you’ve fought for. Powerless with their ballot papers in hand, powerless with their mandates in their pockets, political power no longer is. But where will change come
from? Surely enough not from the State from which it is illusory to expect more than to try to humanize an inhumane system.
Surely enough not from those citizen-groups who now only justify the existence of this parody of a democracy. Change will come from all of us, but only when we’ll stop giving away our voices to people who represent no one’s interests but theirs. Capitalism can’t be improved, it can only be destroyed.

The root of all wars:
A depressed people – economic recession- propaganda manipulates, points its finger and finds the enemy because the death industry knows how to stimulate the markets’ rates.
State or terrorists – whatever the market
Stocks to sell off –  a razed village
An impoverished people – lacking life and justice – The crows are here, the thirst for power is still the same. And the techniques evolve but the industry can adapt itself to small budgets.
Bursts, screams, cries. Relaunch the economy via consumption.
Ruins, blood, tears. Economic growth is assured, employment is well-preserved.
State or terrorists – whatever the market

Stocks to sell off –  a razed village


Now or never:

To dream of another life, to dream of paradise, what’s the difference ?

Their planned future will only leave us one thing : regrets.

If everything’s done, frozen in, pre determined, pre scheduled, reclaim your life your dreams your freedom.

It’s now or never. To live or to give up. It’s now or never –to live- or to give up.

It’s now or never. To live or to let oneself. It’s now or never –to live- or to let oneself die.
(Their pre scheduled future will only leave us regrets. Now or never)

Our history :
A grenade bounces towards you, the prisons seem to be full. War cries get lost in the night. The previous events of your life turn your hatred of the power into a positive violence.

With the pools of your own blood, you write history. You are not dead, we won’t send you flowers. You are not dead!

Trapped:
Trapped, we are trapped. To die of  hunger or to die of boredom. What choices, what alternatives do we have? How did we get there?
We are free to choose what shitty job we’re going to take, which boss scum we’re going to help getting rich. Free to choose between jail or work, living in the street or surviving on a minimum wage. Free to choose between leder price or lidl (these are low budget supermarkets), between ump, udf or ps (main right-wing and left-wing french political parties). Harsh capitalism or valium-blended capitalism.

Action! Througout the nations/ without concessions/ never without reflexion

We are cogs in the machine, we make everything work but we don’t control anything. Indispensable and replaceable, we are part of... part of something that’s beyond us, that crushes us, that eat us alive. Part of something we deeply hate because in this cynical game we are forced to play and sure to lose (and yet it seems that we love our cage, that we caress the hand that strangles us).
The silence(x3) is terrible. The silence of the screams that are never heard, that no one wants to hear. Economical, social and emotional misery surround us everywhere we go, flaunts itself under the glossy layer of the smiles we exhibit. We drown it in television, we drown it in consumption.

The flight :
Hard-worker, i was shocked by your words : “i don’t have much money, i’m afraid i will be bored, you can only go fishing in the summer”.
Afraid of death
Afraid of boredom
The only excuse you’ve found to justify the theft of your dreams.
After all these years, at last, your fate is in your hands, but time has no longer been yours for a long time. What to do with so much freedom? You’re under the influence now!
“thanks to my work, i’ve made a niche for myself” Go and die in it now!
In spite of your jovial looks, reality is bitter. Your life has been stolen.

Promised land:
Hidden, crouched down, he’s waiting, ready to risk his life to leave this land covered with blood and ruled by those who shed it. A land crushed by war and repression.
He can no longer hesitate, he rushes without knowing how, how long, what destination...
Adrenaline, horror and despair mix up in his veins, irrigating his heart at the rhythm of his strides to throw himself in the deafening entrails of a steel monster.
Exhausted, ignored, he’s waiting death as well as the end of the travel where the freezing silence cuts down and knocks down too many of his companions.

There are dead bodies all over our coasts, our politicians get indignant and offended but never take on their responsibilities, guilty and unconscious of the slaughter.

Luckily, the promised land is in sight. As for him, the only thing to do is again to hug the walls, looking down. Because the “social” fortress won’t allow any intrusion and orders eradication. The dogs are unleashed and rush after him, dragging with them the brownish and stinking smell of racism and xenophobia. Searching for a prey , they sniff the fear of the man they’re looking after. The States organise and, along with the media, keep the fear of the others and the fear of the invasion alive, playing with fantasies and the spirits they put to sleep. It’s the same for the ones who are chloroformed before being deported, after having been condemned, exploited, humiliated and whose only crime was to hope to escape from poverty and death.

Will the right to free movement ever be the privilege of the owners of capital?

Get up, utopian!
I’ve always  been living in this system where school and TV have taught me how to think, that there were no alternatives to capitalism who is supposedly essential to our development, and that every other social organisation was regarded as utopian. They laugh at me when I talk, and they’ll tell you too that you’re a dreamer, and that you act your age. All this is made to prevent us from demanding a real change, a revolution, but remind them  that…
…utopia is to wait for peace when the States have armies
…utopia is to vote when protected politicians decide for you in  great meetings
…utopia is to announce full employment when markets impose redundancies
Now I understand better why so many people, many friends around me can’t even imagine or understand my refusal to adhere to the  international «  Cash Republic ». We are told that it’s possible to find a remedy for the existing damages with simple social measures, but I refuse this good conscience who answers for the sacrifice of individuals so as to provide for the well-being of a few people, never questioning the foundations of the real problem.


Fear:
Can you feel it too? His strange pain that gnaws at the belly, this evil on the rise. And yet i’m not their target but i can feel them, these dogs exited by the smell of blood, their eyes shinig with hate, ready to rush at me, them, us. I’m neither the one they’re hunting for nor the one who’s gonna pay, and ye i feel threatened as if their vociferations were aimed at me. Only now do i truly realise it, don’t we say that you get to like life when you come whitin a hair’s breadth of death? Until that evening he was just a bogeyman for kids people often talk about but who is hardly ever seen. But that evening the wind and the moon have put life into him and like an adult i’ve persuaded myself that i must have been dreaming or having a nightmare. But this morning i’ve seen and felt anxiety in the faces and in the words. The sun has risen but the nightmare is still here, i don’t want to stay alone, i need you and i need to share because that’s what they want to destroy.

“Socialists and communists say that to abstain from voting favours fascism but since we’ve always said that the state is a tool of opression in the service of a caste, we remain true to ourselves. And as we think that the liberation movement always has to face the state, that’s why we advocate active electoral abstention. Active means that while we abstain from electoral stupidity, we nevertheless must stay vigilant in the places of production and in the streets. He true thieves, the real crimnals are the politians who need to fool the workers and to beguile them with promises of a four Thursdays week, ripping off their votes to get to parliamnt and live out of the worker’s sweat like parasites. When oyur comrades socialist deputies have also joines ther voices with this troop of eunuhs, they have shown their true faces. As a matter of fact, they’ve given up being workers –and therefore socialists- many years ago. They live on their deputies’ wages. Let the socialist repulicans know: either theyy resolve the social problem or else it’s the peopl
e who’s going to resolve it. We think the republic can’t solve it. Therefore we say clearly to the working class that there is only one dilemma: either we die like modern slaves or live like free men by the direct way of social revolution. All of you listening to me, know where you stand. It’s up to you to chang the course of your life.”
(this speech was delivered by durruti in barcelona in 1932).

The mould:
A mould is imposed on us since our birth : the oppressive and artificial iron collar of the gender!
Oppression takes its roots in the concept of differentiation between the genders. Certain types of behaviours are labelled as masculine and feminine. The cliches of manliness and femininity become the norm since our childhood, imposing theatre parts and behaviour parodies to the individuals. Then sexism becomes the only law. Virility is glorified and femininity –associated with weakness- becomes a condition if you want to please. Everyone integrates unconsciously these codes, and social pressure makes sure that these rules are respected. If someone don’t respect these rules, the sanction is immediate : mockery, abuse, exclusion.
Divide and rule!
Who profits from it?
It’s the story of an endless oppression : White and Black, adult and children, men and women...
While we spend our time crushing one another, some people can sleep quietly.
It’s time to act to deconstruct the genders
It’s time to act to abolish sexism!

Accomplice...
The more i look at them, the more i’m ashamed... Ashamed of the way they talk about you: as if you were an object, a doll, a thing to be possessed. Eying your body greedily, they crush and ignore your existence! Yet your life and your desires are more important than their urges. Some invent themselves a role, a mission: to protect their sisters, their mothers. They lock up your life and dare dictate you how you should dress, who you should go around with, at what ime you must go back to your prison.... a whistle, a stinking remark, their violence makes me sick. And yet i stay still, paralysed by their stupidity, accomplice... And now i listen to myself, talking as if i had nothing to do with them! Yet the same images flash, impregnate, mark our retinas: these videoclips where women are part of the scenery. And i think about what these images, these symbols can produce on you/on us... Remember that there is something wrong, women should not aggravate themselves andend up being categorizes as docile, sisters, or whoes! And when i hear this from your own mouth i’m overcomed by sadness and anger because it means that they’ve made tou become your own executioner.

Police everywhere:
Sarkozy’s henchmen multiply in the streets, at school, in our lives. Terrorism and in security are just words/notions which are manipulated to fix fear firmly in the news-stunned collective imagination. The media hysteria makes us believe that we are in danger, that we are threatened! And now it’s time to fight/to wake up/ to emancipate! Machiavel on his bedside table, the State divides and rules... When the defanse budget competes with the educational budget fascism is not that far... Supercop is born, with full powers at the tip of his flashball, your life must hold no secrets for him, you’re just a potential threat and treated as such! Sarkozy has fun trying to scare us so as to keep a close eye on us...the security in exchange for liberty pact only serves their interests!


                                                                         

    INTERVIEWS:

quelques interviews! (mais achetez des zines, c'est vachement mieux)

# zine "mes mots ont la parole" (2008)

1.       Salut les gars. Bon, comme vous vous en doutiez certainement, vous n’allez pas échapper à la question bateau de début d’interview…je vous la livre donc directement : Pouvez-vous  vous présenter rapidement, nous faire partager vos passions, vos activités quotidiennes… ? Ca ressemble à quoi une journée type d’un membre de Chiken’s call ? Faites nous rêver quoi !!

G :  salut, ben moi c’est guillaume je fais la guitare dans chicken’s call et je partage le chant avec David. La journée type d’un poulet…hum… boire un demi litre de café le matin, lire trente mails par jours, aller au travail parfois… mais pas tous les jours ! passer au local autogéré quelques heures de permanence, y boire encore un café, ou éventuellement une bière, aller répéter avec mes copains le soir au 102… ouais, en gros les événements du local, et la musique sont les deux choses qui me prennent le plus de temps, j’essaye de garder du temps pour être un peu a la maison, voir mes potes, réparer mon vélo, aller en montagne… alors, ça fait rêver?
D : Salut, david, 26 ans, je fais du tambour et pousse la chansonnette avec mes petits camarades. Une journée type ? euh, ça consiste en me réveiller, boire du café jusqu'à ce que je sois grincheux et énervé, puis répondre aux mails, faire des colis, du photoshop etc jusqu’au soir. Non ça dépend, mais c’est vrai que le groupe et tout ce que ça implique prend une bonne partie de mon temps, ainsi que le boulot, plus le reste de mes activités (local autogéré, vie sociale -euh….-, etc…)… J’aime bien voyager aussi…et te faire rêver.

2.       Allez, trêve de politesse, il faut que je vous dise un truc les mecs : C’est quoi ce nom pourri ?? Personnellement longtemps je ne me suis pas intéressé à votre musique uniquement à cause de votre blaze qui, selon moi, ne pouvait  cacher qu’un énième groupe de hardcore mélo à la sauce Fat. Je sais c’est très con de s’arrêter à ce genre de détails mais ne pensez-vous pas que le nom d’un groupe doive un minimum correspondre à sa musique (quitte à sonner parfois cliché), qu’il a son importance du fait que c’est souvent lui que l’on découvre  en premier via les affiches, flyers…

G : Bon,… c’est vrai que comme nom de groupe y’a plus marketing, c’est sur… c’est même assez pourri je te l’accorde… Pour notre défense, je te dirais que nous étions encore des ados quand on a commencé le groupe et qu’on était loin d’imaginer qu’on s’accrocherait a ce point a cette passion commune… personne dans le groupe ne savait jouer d’un instrument, et c’est vrai qu’on était que vaguement politisés, c’est juste qu’on avait une cabane a nous,  « le poulailler» et que c’est la qu’on a fumé nos premiers joints et commencé, plus tard, un peu par hasard a jouer nos premiers accords… c’est tout…
C’est sur qu’on a déjà pensé a changer de nom, mais bon… en fait on s’en rend plus compte, et peut être que ça ne joue pas en notre faveur pour « la com.’ » mais je crois qu’on s’en fout…
D : Haha, voila de la sincérité. Ben ouai on a un nom tout pourri, mais c’est marrant que tu dises que ça te fasse penser a un groupe de hardcore mélo, moi ça ne m’évoque pas vraiment un style de musique particulier, juste un nom pourri quoi ! Pour continuer dans les excuses, à l’époque on avait même pas d’instrument de musique et donc pas la moindre idée qu’on allait un jour faire ne serai-ce qu’un concert a la salle des fêtes du coin, encore moins toujours jouer dix ans plus tard ou faire des tournées ou sortir des disques…Sinon on aurait peut être réfléchi plus de dix minutes (quoi que…pas vraiment…) Ben oui effectivement c’est con de s’arrêter a ça, et je pense que la plupart des gens ne s’arrêtent pas a ça bien heureusement, ce n’est pas un handicap quoi… Après tu sais en y réfléchissant il y a pleins de groupes (anarchopunks ou pas)  que j’aime bien avec des noms débiles, ce qui ne m’a pas empêché d’avoir envie de les écouter ou de les voir en concert. Et puis on a bien pensé un instant a s’apeller « dischicken nuclearcall » pour pouvoir être a la mode, mais finalement non…je rigole…

 3.       D’ailleurs quand on écoute votre musique, il semble évident que vous avez un background hardcore mélodique assez important et que les skeuds sortis des usines du « Gros Mike » ont du pas mal tourner chez vous. Comment s’est opérée l’évolution jusqu’à vos compositions actuelles ? Vous nous racontez votre parcours musical depuis l’adolescence s’il vous plait ? Votre rencontre avec le punk, elle s’est faite où, quand et comment ?

G : Merde, pierre, on peut rien te cacher… c’est vrai que c’est un peu de la qu’on vient… rancid, nofx, pennywise, descendents… la transition s’est faite progressivement quand on a eu l’âge et la permission d’aller a la cours des miracle (squat punk de l’époque)  voir des groupes vachement bien, quand on a commencé a farfouilleur dans les bacs de disques, a acheter des fanzines sur les tables de presses… ça a été un peu la révélation et la découverte que le punk était autre chose qu’un simple mouvement musical.
Y’avait aussi sur Grenoble a l’époque une formidable émission de radio qu’on écoutait toute les semaines, « les nains aussi ont commencé petit », c’est nico qui faisait ca, le même nico avec qui, entre autres, on a monté le local autogéré… ça nous rajeuni pas… enfin surtout lui… ahahah !
Par rapport a nos compositions actuelles, c’est sur que ce qu’on écoutait a quinze ans ressort forcement, d’autant plus qu’a  l’époque on été incapable techniquement de jouer du hardcore mélodique! Et puis c’est vrai que j’écoute pas forcement du crust tous les jours… Ballast, Apocalipstix, assassinators ce sont plutôt ces groupes qui tournent sur ma platine en ce moment…
D : Oui j’imagine que c’est assez évident, et c’est vrai qu’on a écouté pas mal de hardcore mélo. On a même été complètement préservé du métal, ouf ! Personnellement j’ai été victime de la vague green day/offspring en 94, après avoir écouté nirvana pendant quelques années. J’ai pas écouté tant de trucs de fat wreck, plus des trucs d’epitaph, haha ça change pas grand-chose hein, genre rancid, et puis les descendents, aussi les vieux trucs genre black flag etc… Bref ce qui m’a sauvé de ce traquenard, c’est ni plus ni moins qu’un petit flyer sur un poteau entre mon lycée et mon arrêt de bus pour l’émission de nico « les nains aussi » (a qui je profite de ces quelques lignes pour rendre hommage), ça devait être en 97... Y avait écrit émission punk/hc, mais quand j’ai écouté eh ben dis donc ça ressemblait pas a ce que je pensais être le punk/hc…J’ai écouté assidûment pendant quelques années, et découvert pleins de trucs, tout ce monde, les groupes, les distros, les fanzines, les idées et modes de fonctionnement du punk/hc diy. Et puis l’autre truc ça à été le squat de « la cour des miracles» a grenoble qui a ouvert a la même époque (98), on est allé a quasiment tout les concerts la bas, c’était toute une aventure pour s’y rendre depuis la banlieue d’ailleurs, ou on a découvert aussi tout cet univers qu’on n’a pas quitté depuis.  Pour ce qui est de l’évolution de notre musique, elle s’est faite longuement, du punk mélo/ska un peu foireux et fourre-tout des débuts jusqu'à maintenant ou on a un style bien plus affirmé et plus clair. J’imagine que d’une part on n’écoute plus la même chose, d’autre part ça nous a pris un peu de temps avant de maîtriser un peu plus nos instruments pour faire ce qu’on voulait faire, et puis aussi a force de composer ensemble eh ben forcement on évolue, on mûrit hahaha…

 4.       A ce propos iriez-vous jusqu’à dire que le punk a changé votre vie ? Si vous n’aviez pas croisé cet univers underground sur votre chemin, que feriez-vous aujourd’hui, seriez-vous des personnes réellement différentes ? Pensez-vous avoir intégré beaucoup d’éléments de la culture punk qui ont contribué à façonner votre identité actuelle ?

G : Tu fais bien d’en parler, car c’est vrai que j’en veux vraiment au mouvement punk, sans toute cette perte de temps je serais certainement  devenu très fort en skate, j’aurais eu un travail respectable, et sûrement très bien payé, j’aurais une complémentaire retraite, une golf tdi, j’organiserais des barbecues avec de la viande dessus…  
Ouais je pense que mon implication dans ce mouvement joue forcement sur mon identité actuelle, sur mes choix de vie…    
D : Au risque de sonner cliché, puis je affirmer que oui le punk a changé ma vie ? J’ai déjà lu ça quelque part je crois…
Dur a dire de savoir ce que je ferai sans le punk...peut être serai-je un
anarchiste barbu de la f.a? Ou complètement autre chose, impossible a savoir. Je
pense définitivement avoir intégré pas mal d'éléments du punk, qui font que je
suis ce que je suis maintenant,  dans ma façon de voir les choses, dans mon
rapport aux autres, ce que je mange, etc etc... Et tout simplement dans ma façon
d'envisager ma vie et ce que j’en fais maintenant.

 5.       Votre musique est qualifiée d’anarchopunk au même titre de celle de Plaine Crasse, des P4 ou de Fœtus party (pour n’en citer que certains) alors que ça n’a franchement rien à voir. J’ai l’impression qu’à partir du moment où un groupe DIY joue du punk avec un chant politisé en français il est estampillé « anarchopunk ». C’est un peu limitatif quand même non ? Pour moi vous jouez du « punk mélodique anarchiste », ça vous convient comme étiquette ?

G :  c’est vrai que les étiquettes qu’on met sur les groupes on s’y perd assez facilement et chacun a son idée de ce qui se cache derrière tel ou tel appellation… Pour moi en tout cas le terme d’anarchopunk n’est pas plus un style musicale qu’une manière de s’affirmer en tant que groupe punk politisé… mais peut être qu’effectivement  j’ai rien compris… enfin finalement je pense que tout ca n’a pas grand importance… pour le « mélodique » ouais… on assume…  
D : Ca n'a pas rien a voir, je ne suis pas trop d'accord... C'est sur que on ne fait
pas de l'anarchopunk a boite a rythme avec des chants/slogans comme plaine
crasse -haha.. désolé-, j'imagine que c'est parce qu'on a raté la vague alterno
et que ca n'a jamais été notre passion, mais bon, je trouve que notre musique
est quand même très proche de l'anarchopunk, remanié a notre sauce, forcément.
Pour les étiquettes musicales, "punk anarchiste mélodique" me va aussi, allez
va! Ceci étant, l'anarchopunk correspond surtout pour moi a une démarche, a la
manière d'être et de fonctionner d'un groupe, il y a des groupes qui jouent
musicalement parlant ce qu'on pourrait appeler de l'anarchopunk mais qui sont
des beaufs et qui n'ont rien a voir avec ma définition d'un groupe
d'anarchopunk...

6.       Le punk, musique agressive et radicale par excellence, est souvent en relation avec des sports de glisse dits « extrêmes », comme le skate, le surf ou le snow. Vous comprenez ce lien ? Ca vous parle le côté revendicatif, anti autoritaire, contestataire (enfin, avant la grande récupération mercantile à laquelle on a assisté ces dernières années), la quête de liberté que l’on retrouve dans  certains sports? Vous pratiquez ce genre d’activités (j’ose espérer avec la montagne si proche !) ?

 G : Ben décidemment… tes dons de voyance m’épatent ! c’est clair que la glisse , j’ai toujours baigné dedans… en fait, jusqu'à mes 16 ans j’habitais a dix minutes d’une station des alpes du sud, autant dire que j’ai grandis avec des lattes aux pieds, et après je me suis mis au snow. C’était quasi- gratuit pour les gamins du coin (200 balles a l’année) du coup comme y’avait pas grand-chose d’autre a faire… j’y passais tout mon temps libre.
Le skate, c’est quand je suis arrivé a la ville que j’ai découvert, avec des potes que je m’étais fait au Lycée… comment ils s’appelaient déjà… David, Bruno, Florent… j’me rappelle, ils écoutaient greenday…(plus tard on a même monté un groupe ensemble, on savait pas jouer, on avait un nom pourri, mais on s’amusait bien…)
Je suis assez d’accord avec toi par rapport aux liens logiques qu’il y a entre ces sports et le punk. Pas de fédé, pas de clubs, des compets’ avec une importance infime par rapport aux autres sports… le gout de la liberté avec le hors piste et  le street en skate, s’approprier l’espace, la gueguerre avec les flics, les dénonciations des bons citoyens, etc… C’est clair que ce sont beaucoup de choses que l’on retrouve chez les punks.
Apres, c’est vrai qu’il y a plein de trucs qui puent dans ce milieu du fait de la manne d’argent que ca représente… le coté pose, fashion, marques,… me fatigue aussi. Mais bon, heureusement que y’a des gens qui restent classe dans ce milieu
 (p’tit clin d’œil a Seb/tant que l’animal chill/ vegan-ecoloskateshop à grenoble…)   
D : C’est vrai qu’il semble y avoir un lien évident, en tout cas en théorie… En tout cas pour le skate, c’est vrai qu’on peut voir ça d’un point de vue politique (on ne rigole pas svp), dans le sens ou on se réapproprie la ville ou se qui nous entoure, on donne un sens nouveau à tout ce béton et a tout ces nouveaux quartiers déshumanisé qui ne servent les besoins de personne qui se construisent ces temps ci…Et puis aussi le fait d’utiliser l’espace publique pour autre chose qu’aller de la maison au magasin et du boulot a la maison à du sens en soi, l’utiliser et l’occuper. C’est bien évidemment canalisé par les mairies qui construisent des skateparks pour que les jeunes s’amusent sans déranger les grands mères, et puis ça fait bien de montrer dans le journal de la ville qu’on fait des équipements sportifs pour la jeunesse. Bon, en réalité le milieu du skate me désespère un peu, les trois quarts du temps c’est a qui fera le mieux la figure la plus a la mode (moi je croyais que c’était aussi un truc pour être créatif le skate…), et puis c’est à fond fashion…tout ce milieu de skateur/snowboardeur topcool qui regarde des vidéos toute la journée et traîne dans les shops, ça ne me passionne pas. Pas grand-chose d’anti-autoritaire ou contestataire la dedans, bien au contraire. Bon, tout ça c’est une généralisation, je ne sais pas si c’était différent ou pas dans les années 80, ce qui est sur c’est que c’est une pratique bien plus acceptée et récupérée de nos jours, bien moins marginale et mal vue. Les skateurs anarchistes ne courent pas les rues, je me sent un peu seul hahaha….Pour ce qui est du milieu du snowboard, c’est encore bien pire…bien bien pire…Mais bon tout ça ne m’empêche pas de faire du skate depuis bientôt 12 ans, même si j’ai de plus en plus de mal a trouver le temps d’en faire, mais sporadiquement je m’y remet et c’est toujours aussi marrant. Pareil pour le snowboard, mais c’est de plus en plus un sport de riche, les tarifs montent en flèche, donc plus que jamais le mieux est de partir dans la montagne en raquette et de descendre ou faire une bosse dans un coin, c’est gratuit ça permet d’éviter l’ambiance station de ski…Le surf je m’y suis mit il y a pas longtemps, mais tu n’est pas sans savoir que grenoble n’est pas au bord de l’océan, donc c’est pas facile facile, mais je compte bien en faire le plus possible quand même quand j’en ai l’occasion. Peut être dans quelques années, déménager a biarritz, monter un groupe de hardcore mélo (un vrai cette fois ci !), et me teindre les cheveux en blond (si il m’en reste d’ici là ce qui est mal parti !)…hum

7.       Vous venez de la région grenobloise. Vous pouvez nous faire un petit « scene report » du coin ? Quels sont les groupes, zines, labels, lieux à découvrir de toute urgence si l’on passe par chez vous ? Ca bouge bien au niveau des concerts? Et de l’autre côté des Alpes quelle est la tendance en ce moment ?
D : Alors, il se passe pas mal de trucs, ces 5 dernières années les choses on bougé dans les bon sens. Bon, rapidement, dans les groupes, a part les 2-3 groupes punks débilos qu’on trouve dans chaque ville, on a PLAINE CRASSE (anarchopunk), LET ME DIE ALONE (punk/hc), REVENGERS (folk punk a violon), et puis récemment EGOHINE (emo crust)  Et DAILY O.D (punk crust), sans oublier L’OISEAU MORT (hiphop). Il faut savoir que c’est les 10 mêmes personnes qui font tous ces groupes…aha non j’exagère. Pas mal de ces groupes se sont déjà fait des chouettes tournées.
Il y a aussi le fanzine CUL DE SAC, l’équivalent punk de rires et chansons, et le fanzine de nico nain BAMBULE, un numéro tout les six ans, le dernier est sorti, super chouette choppez le donc.
Pas mal de concerts aussi, notamment grâce au collectif 100 SAOULS, récemment rebaptisé YVONNE MAIDEN, qui a organisé quasi un concert par semaine pendant un an, chapeau, et puis aussi MORUE PROD , TAENIA SOLIUM, ainsi que LE LOCAL AUTOGERE bien sur…Les lieux de concerts changent tout le temps, c’est un peu la galère par contre. Il y a des chouette lieux mais rien d’a la fois stable et ou on peut faire des concerts quand on veut.
Comme lieux a voir de toute urgence et ben évidemment LE LOCAL AUTOGERE (infoshop/bibli/café/activitées diverses et variées/soupe),  il y a aussi LES BAS COTE, c’est un peu comme le local sauf que c’est des babos haha, il ya également ANTIGONE, bibli anar et activités, et le 102, squatt qui est la depuis 25 ans( !), ou il y une grosse progra expérimentale (et punk desfois), ainsi qu’indymedia, la cnt, un local de repet, et un super atelier de sérigraphie aussi.
Divers squatts également, on ne compte plus toutes les expulsions de chouettes lieux (10 ? 15 ? 20 ?, je sais même plus), bref c’est précaire évidemment mais il y a toujours des activités qu’y s’y passent.
Voila, sinon il y le label de nico LES NAINS AUSSI, et le label de fredasse PERCE-OREILLE, ainsi que TAENIA SOLIUM. Il ya avait pas mal d’émissions de radio mais il n’en reste plus que deux, l’émission féministe DEGENREE, et l’émission anticarcérale LES MURS ONT DES OREILLES, qui existent depuis bien 4/5 ans.
Pour plus d’infos fouillez sur internet ou écrivez nous. De l’autre coté des alpes il se passe quoi ? C’est une très bonne question, eh ben figure toi qu’on a aucun lien ou presque avec l’Italie. C’est vraiment étrange mais je pense que si il y a 3 groupes italiens qui on joué a Grenoble en 10 ans c’est maximum…on devait aller jouer a Turin et c’est tombé a l’eau donc on n’en saura jamais plus…

 8.       Une des choses qui m’a le plus marqué lorsque je vous ai vus en live à Bordeaux, c’est la bonne humeur que vous dégagiez. Vous aviez tous « la banane », on sentait que vous étiez contents d’être là, de jouer même si l’affluence n’était pas terrible… Franchement ça m’a fait plaisir, ça change de tous ces groupes blasés, ultra froids, qui ne dégagent aucune émotion et ne restent même pas regarder les autres… Moi qui pensais qu’une des valeurs essentielles du punk DIY était la communication, le fait de pouvoir échanger des idées, partager des points de vue, débattre, confronter des expériences… autant te dire que je suis souvent déçu ! Je sais, ce n’est pas une question mais ça vous évoque quoi ce genre d’attitudes ? Vous  avez souvent été confrontés en tournée à ce genre de groupes, déshumanisés, qui semblent tourner uniquement pour promouvoir leur dernier album et ne pas rechercher d’avantage de cette aventure ? Pourquoi continuer à tourner dans le circuit DIY dans ce cas là, ne serait-ce alors pour ces gens là qu’une solution « par défaut » ?

G : Bon, c’est vrai que perso, j’ai du mal a cacher ma joie d’être sur scène… on me le dit souvent…
Et même devant trente personnes un dimanche soir on se fait plaisir. En même temps le plaisir de jouer c’est le  moteur principal et c’est sur que quand on commencera a ce faire chier on arrêtera .
Des groupe qui « se servent » du circuit DIY comme tremplin pour réussir, ou juste qui tournent dans notre milieu  «par défaut » … ouai ca existe sûrement, même si tu peux jamais trop savoir…
En fait, je serais pas aussi sévère que toi par rapport a des groupes qui paraissent froids et qui donnent l’impression de se la jouer stars, c’est souvent les même groupes qui se tapent des tournées marathons de plusieurs semaines, voir de plusieurs mois, et c’est clair que des fois ce qu’ils dégagent comme non communication, c’est seulement qu’ils sont morts crevés d’enchaîner les dates et qu’au bout de 15 jours sans days-off, avec 4h de sommeil, et 10h de camion, ca peut arriver de ce dire :  là, j’irais bien me coucher. En même temps, c’est clair que  rien n’ oblige les groupes a s’imposer de tels rythmes, là c’est un peu le coté tradition du rock n’roll qui fait , mais aussi  la vérité c’est que c’est tripant comme expérience de jouer tout les soirs, d’être de plus en plus a l’aise… et y’a aussi le coté bêtement financier : mathématiquement, si y’a trop de days off… y’a moins de gasoil pour le véhicule, et plus de chance de se foutre dedans…
Mais c’est quand même super plaisant de pouvoir rester un ou deux jours dans une ville après un concert et pas seulement arriver, faire la fête et repartir… et c’est dans ces moments là que des liens ce créent réellement : c’est en tournée qu’on a rencontré Dennis « crustbus », il nous avait calé deux dates, on a passé deux jours tranquilles chez lui à eindoven, on a bien rigole, du coup on est retourné enregistrer dans son studio, on a fait un split avec les power is poison et on s’est fait une tournée avec eux… voilà pour l’exemple des précieuses rencontres que tu peux faire en tournée… mais c’est bien possible que sur la même tournée on est pu paraitre froids et blasés tout simplement parce qu’on était mort crevée des concerts, du long voyages ou juste de la grosse cuite de la veille…
D : Oui, je dirai même pourquoi continuer à tourner tout court ? Quand on ne se fait plus plaisir en faisant ça, je ne vois plus l’intérêt. Ca arrive de voir des groupes sur scène qui on l’air de se faire chier, après peut être que des fois c’est juste une apparence, mais bon je pense que quand un groupe est content de jouer et s’amuse c’est sur que ça se voit direct et ça fait vraiment plaisir a voir aussi, les gens le sentent et réagissent souvent différemment. Pour notre part c’est vrai que c’est très rare qu’on ne s’amuse pas a un concert, même quand il n’y a pas grand monde ça peut être un super concert, j’ai l’impression que l’affluence n’entre pas trop en compte la dedans. Pendant la dernière tournée en scandinavie il y a eut des concerts avec vraiment pas grand monde (en finlande..), et avec un public en apparence pour le moins difficile a motiver ( !), et puis en fait il s’est trouvé que les concert était quand même vachement marrant a jouer et que les gens on vraiment aimé, comme quoi ça ne tient a pas grand-chose. Et puis c’est vrai qu’on est pas trop d’un naturel blasé et qu’on a la chance de bien se connaître et de traîner ensemble depuis un paquet de temps, ce qui transparaît sur scène je pense…

9.       En tant qu’anarchistes je suppose que vous ne votez pas aux élections présidentielles (tout comme moi). Mais en cette période d’élections municipales, je me pose certaines questions. Le vote à un niveau local (comprendre dans un village ou une toute petite ville) peut-il être utile, peut-il favoriser des avancées concrètes (construction d’une école adaptée à l’évolution démographique du village, d’une aire de jeux…) ? Bref, au-delà des débats idéologiques, le choix d’une personne proche, connue, peut-il influer sur la politique locale  ou bien est-ce que toutes les décisions dépendent des subsides accordés par les hautes instances politiques françaises, les  petits maires n’ayant quasiment aucune marge de manœuvre ? Vous êtes vous déjà posés ce genre de questions ?

G : C’est clair que ce genre de questions m’ont traversé l’esprit, d’autant plus qu’a la base je viens d’un village et que je suis même encore sur les listes électorales de ce village… Mais comme toi c’est en terme de marge de manœuvre qu’il reste aux communes que je résonne. Déjà par rapport a l’Etat, c’est clair que l’ouverture (ou la fermeture…) d’une école ne dépend pas du maire, de même que la construction d’une autoroute…
Mais surtout pour moi c’est par rapports aux pouvoirs de l’économie que les mairies ne peuvent rien faire. Même le plus honnête des petits conseils municipaux, plein de bonne volonté aura toujours le couteau sous la gorge. Si tu veux construire une bibliothèque il faut plus de fonds, couvrir plus d’impôts locaux, céder aux promoteurs immobiliers, agrandir les terrains constructibles, faire des lotissements… De la  même manière, si tu veux que les gens s’installent dans tes beaux lotissements bouygues et profitent de ta bibliothèque ou tout simplement  si tu veux pas qu’ils désertent, il faut aussi du boulot… laisser construire deux télésièges de plus a la boite qui gère la station, accepter un golf pour faire venir encore plus de touristes… Et pourquoi pas un supermarché, c’est bon pour l’emploi ca un supermarché…
Pour moi c’est clair que même le maire écolo, sincère et sans intérêts personnels en jeux n’aura strictement aucune prise sur des règles du jeu qui dépassent les frontières de sa commune,  et c’est clair  qu’il y a beaucoup de choses mieux à faire le dimanche que d’aller voter
D : Je ne vote pour aucune élection, et je n'ai jamais voté de ma vie. P'têtre qu'il
faudrait que j'essaye une fois pour voir quel effet ça fait, mouai. Je ne pose
pas vraiment ces questions là, car pour moi c'est le principe même de démocratie
représentative qui est à revoir. Certes, il y a des avancées au niveau local qui
sont plus concrètes et plus visibles en apparence, mais à ce moment là on peut
avoir le même raisonnement au niveau national, je ne sais pas par exemple les
lois sur la durée du temps de travail, ou les nouvelles mesures qui vont être
prises par rapport au rmi et aux assedics, c'est des trucs qui nous touchent
aussi directement et très concrètement, et a ce moment là pourquoi ne pas se
dire "tiens si je votais pour tel candidat-e et ben cette loi passerai - ou pas-
et ça m'arrangerai bien"? Non, je crois que soit on rentre dans ce jeu là ou
soit on n'y rentre pas. 

 10.    Vos paroles, même si elles sont engagées et reprennent tous les leitmotivs des luttes anarchistes, sont agréables à lire,  et ne sonnent jamais comme des slogans vides de sens. Il en émane une sorte de « poésie militante et révolutionnaire » qui me plait bien. Je suppose que vous y attachez de l’importance. Comment ce passe le processus d’écriture, qui s’y colle ? N’avez-vous jamais été tentés d’adopter une autre façon d’écrire, de relater des faits plus personnels, moins universels mais dans lesquels l’auditeur pourrait se reconnaitre ? N’est-ce pas lassant au bout d’un moment de chanter l’anarchie ? Vous n’avez pas peur de ne plus arriver à vous renouveler, d’être redondants ?

D : Aie, l'écriture des textes, dur dur...Pour être honnête, ce n'est pas notre
point fort je crois! Enfin personnellement je met des heures avant d'arriver à
m'y mettre correctement, et quelques semaines avant d'arriver a avoir un texte
final dont je sois satisfait. Le jeu de l'écriture est pourtant assez prenant et
agréable une fois qu'on est pris dedans je trouve. Avant il y avait Florent
(notre ancien chanteur), qui s'en sortait très bien et écrivait les 3/4 des
textes, mais bon les meilleures choses on une fin! C'est marrant que tu trouves
ça universel parce que quand j'écris, je pars toujours d'un sentiment personnel
ou d'un truc qui m'est arrivé et je brode dessus, ce qui fait (j'ai
l'impression) que nos textes ne sonnent pas trop génériques et qu'il nous
correspondent vraiment, que -pour nous en tout cas- ils sont sincèrement
chantés. Je ne me dis pas "tiens de quoi on a pas parlé dans nos chansons,
hum...a tiens, la guerre nucléaire,hop là!". Donc je ne chante pas l'anarchie
pour chanter l'anarchie a la sin dios (ce qui ne m'empêche pas d'aimer beaucoup
d'ailleurs et le style texte-propagande est aussi une démarche valable a mes
yeux), mais pour exprimer quelque chose de mon point de vue a moi (certes
anarchiste) a partir de ce que je ressens, ce qui j'espère me préservera de la
redondance ou en tout cas de la panne d'inspiration ou de la lassitude...
G : Merci pour le compliment, ça fait plaisir parce que c’est clair que c’est un truc qui nous tiens a cœur… et l’accouchement ne se fait jamais sans douleur, je passe deux heures sur une phrase, et je la balance le lendemain… au final j’ai mon texte et je crois que même a la fin, j’en suis jamais réellement totalement satisfait, du coup ben… je suis content que ça te plaise !
Comme David, je pense que c’est pas vraiment le problème de trouver des thèmes, ou celui de me répéter que je me pose, c’est surtout de rendre le texte a peu près «beau» et agréable a chanter, c’est ça le plus dur pour moi…

 11.    L’anarchie, vous y croyez toujours ? Ca vous semble viable à un niveau global, à l’échelle d’un état (personnellement je n’y crois pas) ou devra-t-on se contenter éternellement de petits ilots autogérés  isolés ? A quoi ressemblerait-elle cette société anarchique ? Que manque-t-il, selon vous, aujourd’hui, pour que la majorité des gens aient envie de se tourner vers cette voie ?

D : Mais tu vas arrêter de nous embêter?
Ben...euh...oui j'y crois toujours! amen. Dur de dire si ça serait viable a un
niveau global, je pense que oui, le problème étant que ce serait au niveau
mondial, je vois mal un seul pays (et puis les etats n'existerait plus en
théorie hein) subsister au milieu du reste comme ça. Bon vu comme ça c'est pas
gagné. Mais bon, en plus de l'histoire, il y a pleins de petits trucs qui me
font me dire que rien n'est perdu, que les gens ne sont pas tout le temps si
moutons que ça, et qu'il suffit de pas grand chose pour que ça change. Ca c'est
les jours ou je suis optimiste!
A quoi ça ressemblerait? Tu vois les dessins dans les magasines des témoins de
Jéhovah ? ben pareil…Mais dans tout les cas, ces petits ilots autogérés sont ce qui permet de me
sentir bien dans ce monde, parce que l'anarchie c'est pas forcément un truc
distant, c'est ici et maintenant dans ces petits ilots là, et c'est déjà une
réalité qui fait partie de mon quotidien et du quotidien des gens qui les font
vivre. C'est un processus d'expérimentations, un apprentissage collectif qui est
bien ancré dans le présent et la réalité! 
G : Plus d’un siècle s’est passé en France entre le moment ou une poigné d’hurluberlues ont commencés a remettre en cause le droit divin et la révolution qui a mis en place ce système de démocratie représentative… y’a pas si longtemps, c’était de la science fiction d’imaginer que le peuple foutrait dehors la monarchie. Et nous on se fait traiter d’utopistes et de rêveureuses par des gens qui pense que sa y est, c’est la fin de l’histoire… On en est là , présenter un projet de société et essayer de secouer tout ces gens amorphes, et l’appliquer a notre échelle pour vivre bien, en cohérence avec nos idées et pour montrer aux gens qu’on peut faire les choses bien ( mieux ! ) sans chefs, sans autorités, et par une organisation horizontale.
Pour répondre a ta question, ouais j’y crois ! mais dans un futur lointain… tellement lointain que honnêtement je pense pas vivre sa de mon vivant… mais bon de toute façon vu mon rythme de vie, je pense pas vivre vieux…

12.    Voici le traditionnel sondage débilus :

 . Walt Disney ou Tex Avery ?

D: euh…tex avery sans grande conviction.

G: Tex avery

. Plage ou montagne ?

D :  Les 2, c’est encore plus cool !

G : montagne !

. Brigitte Lahaie ou Clara Morgan ?

D : pardon ? grossier personnage.

G : C’est qui ?

 

. Les Nuls ou les Inconnus ?

D : Les inconnus, en souvenir de mon enfance.

G : les nuls !

. Frodon ou Harry Potter ?

D: Frodon.

G: bof...frodon.

. Soirée Bière/Foot ou Scrabble/Champagne ?

D : Soirée bière/champagne.

G : Ouai !!!bière champagne !

. Babyfoot ou Billard ?

D :Ah ! dur ! Billard, parce qu’au baby foot guillaume gagne toujours.

G : ouai baby ! quand tu veut pierre !

.Gore grind ou harsch noise?

D :  C’est quoi ça ?

G : ???

. Gaspard Noé ou Jan Kounen ?

D: Euh..c’est qui?

G: Gaspard noé

 
13.    Je vous laisse le mot de la fin. Vous pouvez nous parler de vos projets, coup de cœur, de gueules… Bref, lâchez vous !

D : Merci pour l'interview pierre, et permet moi de te féliciter pour tes questions!
On est parti en tournée en Scandinavie il y a un mois (avril 2008), tu me
demandais nos impressions. Dur d'écrire ça en quelques lignes..Déjà c'était
assez intensif, on a fait 14 dates en 16 jours au
Luxembourg/hollande/Danemark/Norvège/Suède/Finlande/Allemagne, et pas loin de
9000 bornes! Et puis surtout c'était trop bien! Ben comme une bonne tournée, on
a rencontré plein de gens super, joué dans des lieux vraiment classe, bien
mangé, bien rigolé, on s'est même pas engueulé une seule fois,beuh même pas
drôle, et puis on a eut pleins de retours positifs sur la musique de pas mal de
monde, ce qui fait toujours plaisir. On a fait toute la tournée avec les
hollandais de power is poison, avec qui on a sorti un split 7'' pour l'occasion,
enregistré chez dennis (de p.i.p) en hollande, et on a monté la tournée
ensemble, bref une belle histoire d'amour! C'était assez fou d'aller si loin
avec notre petit camion, jusqu'en Finlande tout par la route, et puis de
traverser les fjords, de voir tout ces lacs gelés, très exotique ma fois, et
encore des tonnes de bons souvenirs de toute cette aventure. A part ça on a été
vraiment impressionné par  l'organisation des punks la bas, quand ils organisent
un concert ils font les choses vraiment bien, ce qui change tout quand tu es en
tournée et nous a donné envie de faire pareil avec les groupes qu'on accueille
ici!  Un truc intéressant aussi c'est de voir comment ils créent des lieux
collectifs pour les concerts ou autre malgré le fait que ce soit impossible de
squatter en scandinavie. Il y a des lieux vraiment hallucinants, gérés depuis 25
ans par les punks, (loués, achetés ou donnés...). Ce qui ne les empêchent pas d’avoir des problèmes avec les flics évidemment (et les nazis..). Bon, il y a plein de trucs a
raconter, et je ne désespère pas de faire un espèce de tour report un de ces
jours, a suivre sur notre site, il y aura en tout cas des photos et vidéos dans
un premier temps. Et puis j'ai envie d'y retourner moi...
Bref, en projet, en juillet on part au Brésil en tournée! Une dizaine de dates
au programme normalement, on va sortir un petit cd-r discographie pour la
tournée (intitulé "dix ans-dix chansons" en auto-hommage à notre incroyable
productivité). Youpi donc!
Et puis pour le printemps 2009, un LP. Ca devrait sortir sur tofu guerilla et
d'autre labels à définir! Et sûrement d'autres tournées, ce n'est pas les idées
qui manquent, et on ne va pas s'arrêter en si bon chemin.
N'hesitez pas à ecrire pour quoi que ce soit.
Et on a toujours des 10'' et des split 7'' si ça intéresse des gens, et tout est
téléchargeable sur le site aussi. A oui, et allez voir le site de « daily o.d » aussi !
J'espère ne pas m'être trop étalé! Des bises a tou-te-s, et au plaisir de se
rencontrer.


# zine "divergence" (2008)

1)Vous vous définnissez souvent comme un groupe d'"anarchopunk mélodique", qu'est-ce que vous entendez par là? Quelles sont vos influences?
Salut!

Eh bien  parce qu'on puise a la fois dans la musique anarcho-punk classique et dans le punk-rock mélodique, et je pense que ça se ressent. Je me retrouve  dans l'éthique anarchopunk, qui pour moi ne se résume pas qu'a un genre musical.

Et puis on a toujours aimé notre petite -ou grosse- dose de mélodies, alors...

 2)Dans le livret de votre 10" "Maintenant ou jamais", vous remerciez entre autres ceux qui "ne luttent pas qu'au sein du microcosme punk". Vous pouvez développer?
En tant que pratique contre culturelle, le punk est une forme de lutte en soit. Il développe des pratiques non-marchandes, basées sur l'échange (de disques, des contacts, d'entre aide), autogestionnaires. Ceci étant, je ne pense pas que ce soit suffisant si on veut toucher un plus large publique, enfin comment dire quand les punks sortent dans la rue faire des actions, des bouffes populaires, dire qui ils sont, ça a du sens pour moi, c'est essayer de sortir de notre petit monde et de se frotter a des gens qui n'ont pas du tout la même manière de penser que nous, et c'est intéressant (mais aussi déstabilisant!). Avoir des lieux ouverts sur l'extérieur, rejoindre des collectifs ou syndicats anarchistes par exemple, bref brasser avec des gens qui ne sont pas forcement punk.

3)Est-ce que pour vous le punk doit forcément être DIY? Que pensez-vous d'un groupe comme Propagandhi?
Propagandhi c’est pour moi le rarissime exemple de groupe qui a à la fois un publique assez large et qui vend beaucoup de disque mais qui garde la tête sur les épaules et reste un groupe sincère et attaché à ses convictions anarchistes. Bon, c’est en tout cas l’image que j’en ai de l’extérieur, que ce groupe dégage. Rien qu’a voir l’énorme boulot de recherche et d’écriture qui accompagne chacun de leur disques, c’est assez impressionnant. Ce n’est pas le genre de groupe qui se fourvoierait dans les campagnes comme « punk voter » qu’il y a aux états unis…Ceci étant, ils étaient aussi sur fat wreck a un moment si je ne m’abuse, et puis si je voulais leur organiser un petit concert dans le coin par exemple je ne suis pas sur que ce soit si facile, ou quelles seraient leurs conditions etc… Bref, je pense que c’est un des rares groupes de cette taille qui arrive a marcher sur une très fine ligne entre diy et grand public gros label etc…
Pour notre part, c’est diy, par choix évidemment, et aussi par nécessité, si on ne sort pas nos disques, si on n’organise pas nos tournées, qui va le faire pour nous ?
Après a chacun de faire ses choix, l’essentiel est de rester cohérent avec ce qu’on chante et ce qu’on prône.

 4)L'intégralité de vos morceaux enregistrés sont en libre téléchargement sur votre site internet. Pour vous le téléchargement n'a que du bon?
Oui, le téléchargement n’a que du bon, je ne vais pas pleurer sur le sort des grosses maisons de disques, et puis si les ventes de films baissent, et alors ?
Si on a mis nos morceaux en libre téléchargement sur le site c’est parce qu’on veut que notre musique circule le plus possible, et qu’on ne soit pas obligé d’acheter le disque pour écouter ce qu’on fait. Les polémiques qu’il y a actuellement autour du téléchargement de disques sortis par des labels diy me fait totalement halluciner (je pense a la position de profane existence notamment), ainsi que le développement des sites de téléchargement payant chez des labels pretenduemment diy. On croit rêver quand des labels non-profit sortent des arguments dignes de n’importe quelle major...Comme si télécharger un disque de punk c’était profiter honteusement du travail du label et planter le couteau dans le dos du groupe…he ho, je croyais que on faisait ça pour le plaisir moi ? pour diffuser des idées ? non ?
Attention, j’ai bien aussi les réalités économiques d’un groupe en tête, et d’un label aussi, je sais que sortir un disque et tout simplement jouer dans un groupe dans ce milieu coûte très cher, et qu’il est toujours agréable de rentrer dans ses frais voir –dans le meilleur des cas- d’avoir des sous d’avance pour sortir le prochain disque, payer une partie du studio, réparer le camion etcetc… Mais l’argument comme quoi les gens qui téléchargent n’achètent plus de disques est faux. C’est mettre au même niveau un vulgaire mp3 et un disque, qui est un bel objet, avec un pochette, des textes, des dessins etc… Les gens que je connais qui on aussi des labels sont les premiers a télécharger des quantités astronomiques de groupes punks, mais ça ne les empêche pas d’acheter des vinyles,  et pas moins qu’avant. Tu vois, même quand on était au brésil, les gens achetait nos skeuds vinyles, qui étaient du coup assez cher pour eux vu le niveau de vie, et pourtant on avait fait un cdr compilation avec 10 morceaux qu’on vendait trois fois moins cher. On avait aussi mis ce cd a télécharger -complètement gratuitement du coup- sur un site internet, et plus de 500 personnes l’on téléchargé, et quand je vois ça je me dit, chouette, il y a du monde qui écoute ce qu’on fait, je me dis pas, « a les salauds on aurait pu leur vendre 500 vinyles, au lieu de ça ils écoutent ce qu’on fait sans avoir payé » !! Pareil, on a rencontré des punks colombiens qui on emportés chez eux un des cds et qui on dit qu’ils allaient faire des copies la bas et le distribuer, et c’est classe je trouve. En tout cas c’est un débat intéressant, et je te livre juste quelques idées en vrac comme ça, un peu pressé par le temps, hehe…

5)Votre premier 7" s'appelle "La liberté ne se donne pas, elle se prend". Mais comment on la prend...?
Comme ça : « hop ! ». Ben, ça veut dire que si on reste là a attendre il va pas se passer grand-chose, a part qu’on va chopper des tendinites a fort de faire de l’ordi. Il ne faut pas attendre que les gens qui on le pouvoir (économique, politique..) nous en donne une part et renoncent a leurs privilèges, ça n’arrivera pas. Donc, a partir de là, ben action directe quoi t’sais ! Je sais pas, ce qui me passe par la tête : ne pas attendre que la crise du logement soit résolue par le gouvernement et qu’on daigne bien nous accorder un logement social au bout de trois ans, mais plutôt squatter une maison vide tout de suite et y habiter. Ou bien, on veut la gratuité des transports et la liberté de circuler? et bien on fraude, et zou, c’est gratos ici et maintenant. Ca peut sembler dérisoire, mais si tout le monde s’y met on est instoppable. Ne pas accepté d’être représenté, que ce soit par un parti ou par des gros syndicats, et que nos luttes soient récupérées ou qu’on en soit dépossédés. En fait, je me dis que ta question est très vaste…

6)Dans le livret de votre 7", vous dites "la musique n'est pas un danger, mais l'action qu'elle nous inspire peut l'être". Vous pouvez développer? Le punk est-il encore une menace? Vous croyez au pouvoir de la musique?
Ca rejoint ma réponse à la deuxième question en fait.
Je rajouterai que le punk peut jouer un rôle incroyable dans la vie d'une personne et dans les choix et les non choix qu'on fait. On peut par exemple reprendre le truc du végétarisme, ou dans le refus du salariat et de la consommation par exemple, autant de choses qui peuvent avoir un impact global et être une menace. Bon, c'est optimiste ça hein? Mais quelque part oui, pourquoi pas? Le pouvoir de la musique, oui, et cette manière particulière qu'on les punks de faire une musique radicale et agressive et de crier leur révolte et leur dégoût, eh bien c'est pas anodin comme truc non plus, et si ça se traduit en actes derrière et bien c'est encore plus de gagné.

7)Chose que l'on voit malheureusement rarement, vous distribuez lors de vos concerts des mini-brochures rassemblant vos paroles. On sent une forte envie et un fort besoin d'expression, vos textes ont l'air d'avoir beaucoup d'importance pour vous...
Ca c’est parce qu’on est trop timides pour parler entre les morceaux… Bon, c’est vrai qu’on accorde pas mal d’importance aux textes, a mon sens un groupe punk n’est pas la juste pour faire du divertissement musical. Comme ça les gens peuvent mettre ça dans leur poche et le ramener chez eux et lire ça plus tard hors de l’ambiance concert pas toujours propice a la lecture ! Et puis si ça peut faire réfléchir ou déclencher quelque chose alors c’est tant mieux… Nos textes font partie intégrante de ce qu’on fait, au même titre que la musique. Il y a des groupes que j’aime bien qui font de la super musique mais qui on des textes pourris, et il y a quelques chose qui manque a mon sens…Pas pour dire que des bons textes font un bon groupe ou des mauvais textes un mauvais groupe, mais quand tout est réuni là c’est le bonheur. Après il y a aussi des groupes qui ne parlent pas de trucs politiques dans leurs textes, mais qui sont engagés dans leurs vies, et c’est le plus important au final.
Pour notre part, on a choisi de faire cette démarche, mais vu les piles de textes imbibés de bière qu’on récupère a la fin de chaque concert, ça n’a pas l’air de passionner tout le monde comme truc hahaha…

8) Après lecture des textes de votre chanson "génération désabusée", je voulais savoir ce que vous pensez de l'expression de "capitalisme à visage humain"? Si vous pensez que cela correspond à un oxymore irrationnel, quel système préconiseriez-vous?
Oxymore toi même. Bon, a partir du moment ou on pense que le capitalisme est néfaste a (presque) tout le monde, et ben l'expression « capitalisme à visage humain » ça rime a pas grand chose. C'est soigner la peste avec de la morphine quoi, ça fait du bien un moment mais ça ne change pas grand chose au final. Ma métaphore pue du cul mais tu vois ce que je veux dire.

9) J'ai cru comprendre que votre nom "Chicken's call" n'a pas de rapport avec la question des droits des animaux. Par ailleurs, il me semble que le végétarisme est quelque chose qui vous tient à cœur?
Non, notre nom n’a pas de rapport avec le végétarisme, juste un rapport avec notre trop jeune age -et notre état- au moment ou on a choisit un nom, hehe. On est deux sur trois à être végétariens dans le groupe, depuis 9 ans pour moi et 7 ou 8 pour guillaume. Pour ma part, oui c’est quelque chose qui me tient a cœur, et quelque chose qui restera probablement avec moi tout au long de ma vie, un des rares trucs sur le très long terme dont je sois sur si tu veut tout savoir. C’est un sujet dont j’ai un peu de mal a débattre et discuter calmement, je m’énerve assez vite malheureusement car quand on y réfléchis ce qui se passe tout les jours dans les abattoirs et les élevages est tellement révoltant et triste que ça me tue... Une tranche de jambon ou une merguez c’est le truc le plus anodin possible dans notre société, c’est considéré comme un aliment au même titre qu’une patate, on oublie que c’est un bout du corps d’un animal mort, qui a vécu une vie de merde et a été tué pour nous. On aime bien les chiens et on est révolté si quelqu’un leur fait du mal mais les cochons on s’en branle, quelle logique la dedans, on marche sur la tête… Bref -si je puis me permettre hein- j’incite les gens qui n’on pas franchi le pas a y réfléchir sincèrement, mais dans tout les cas, je pense que ça doit être une décision mûrie et personnelle, sinon ça n’a pas trop de sens. Et puis franchement, c’est peu être dur à croire, mais on mange vachement mieux quand on ne mange pas de viande…

10) Bientôt dix ans d'âge, et pourtant Chicken's call n'a toujours pas sorti de Lp. Qu'est-ce qui se passe? Un racisme anti-12", on aime que les 7" et les 10"?
Parce que tout viens a point a qui sait attendre! On va sortir un lp l'année prochaine (printemps 2009), sur tofu guerilla et notre label et peut être d'autre, a voir. Non, non, on aime bien les lps, mais c'est juste que ça c'est fait comme ça. Après la démo, on avait envie de sortir un premier truc sur vinyl, et on avait que 4 morceaux, donc ça a été un 7'', puis après florent est parti du groupe, je suis parti a l'étranger six mois,etc... donc le temps qu'on rattaque sérieusement les repets a 3 et qu'on ait des morceaux, on avait envie de sortir quelque chose de neuf, 3 ans après le 7'', donc zou un 10'', on aime beaucoup le format et on avait envie de faire un truc un peu original et chiadé. Et puis le split 7'' avec power is poison c'est un peu la concrétisation des rencontres qu'on a faites en hollande pendant la première tournée , et l'envie de faire un truc commun qui en à découlé. On est d'ailleurs retourné en hollande enregistrer 6 morceaux, et puis même parti en tournée ensemble par la suite... c'est l'amour fou. Et sinon, il faut bien avouer qu'on est très lent pour faire des morceaux, on passe pas mal de temps a élaborer la structure des morceaux et les petits détails et arrangements. Bref, là on ne s'est pas calé de tournée ou de concerts pour avoir plus de temps pour écrire des morceaux et ça avance bien, donc on va y arriver.

11) Vous allez partir d'ici très bientôt en tournée en Scandinavie, et il est prévu que vous partiez au Brésil en juillet prochain. Qu'attendez-vous  de ces expériences?
Oups, c'est là que je me rend compte qu'on a mis vraiment longtemps a répondre a ton interview! Ben les 2 tournées sont passées maintenant, et oui merci tout s'est bien passé. C'est dur de résumer ça en quelques lignes ici... La première tournée c'était donc en avril, on est parti avec power is poison donc, on a fait luxembourg/hollande/danemark/norvege/suede/finlande/allemagne. En moins de 20 jours et 10 000 bornes...Pas de tout repos donc, mais incroyable. Ben je sais pas moi c'était génial, comme une tournée quoi, on a rencontré plein de monde super chouette, des lieux halluciants, des bons groupes, on a bien ri, etc...On a eu beaucoup de retours positifs sur ce qu'on faisait ce qui fait toujours plaisir. C'était intéressant de voir comment les punks de la bas se débrouillent pour avoir des espaces autogérés a eux, étant donné que c'est impossible ou presque de squatter. Il y a des endroits hallucinants, je pense notamment a uffa à trondheim, verket a umea  et 1000 fryd a aalborg, qui sont soit des lieux loués a plein, achetés ou donnés il y a des lustres par les municipalités locales (comme avant ungdomshuset a copenhague).
Et un sens de l'accueil des groupes très développé aussi, ce qui manque un peu ici desfois. (et on a aussi marché sur des lacs gelés, même si on s'en fout un peu). 
Et puis le Brésil ça a été incroyable aussi, cette fois on a tout fait en bus normal quoi, tout le sud du pays entre rio et porto alegre grosso modo. On a beaucoup appris je pense sur la culture et la scène punk locale, sur ce que ça veut dire d'être un punk dans un pays du tiers monde, et dans un pays ou tu te fais tirer dessus par les keufs ou par des nazis juste parce que tu es punk. C'est un réalité la bas encore plus qu'ici, et la violence est omniprésente et tout le monde vis avec. Tout le monde a donc sa petite histoire glauque a raconter, ce qui met l'ambiance. Et puis un truc, c'est marrant comme dans la scène punk on peut se sentir complètement a la maison en étant a l'autre bout du monde. Ca a été le cas plus d'une fois, il y a des chouettes mieux autogérés la bas aussi, et même des squats. Pas mal de réflexion sur le veganisme aussi j'ai trouvé, et sur la question des genres et de la sexualité. Je garde espoir d'écrire un tour report plus complet avec des impressions sur cette tournée, allez jeter un œil sur le site. (et puis on a vu le gros jesus sur la colline...)

12) Une petite sélection des livres qui vous ont beaucoup marqués et que vous conseilleriez? Et les disques?
Je ne lis pas tant de bouquins que ça, surtout des fanzines... Comme bouquin/fanzine, choppez donc l'anthologie de cometbus (fanzine ricain), ça vaut vraiment  le coup je trouve, et ses autres bouquins aussi. Et puis tiens aussi, toujours en anglais, « a people's history of the u.s » est passionnant. Trop de disques, je ne sais que te dire. Un seul tiens,  « mush » de leatherface.

13)Un éventuel dernier mot?
Un traditionnel et néanmoins sincère « merci » pour ton intérêt, et surtout pour ta grande patience, on a été très très très long a répondre, et s'y étant mis très tard j'espère que ce n'était pas trop confus.  Désolé et merci. Vous pouvez nous écrire bien sur (« chickens.call@free.fr » ou même en vrai de vrai « local autogéré -chicken's call- 7 rue pierre dupont 38000 grenoble) pour tout et n'importe quoi, et aussi aller sur le site « http://www.lustucrust.org », il y a notre site, et celui de plaine crasse, daily o.d (groupes), les nains aussi, perce oreille (labels), la distro resinostrest , et le local autogéré, ouf!.
des bises.






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