-Tour report de notre tournée au japon et en corée en mars 2014 : ici. (paru dans le zine grenoblois "maximum cuvette" n°4 et 5).
PAROLES EN FRANCAIS
Lyrics in english
L'ABSURDE
Quand
la fin survient, dans le fracas ou le silence, tristesse au soleil du
soir.
Une
étoile filante en plein jour à travers le ciel, dans un sifflement
strident, perçu comme un signe funeste.
VERNON SUBUTEX:
J'ai avalé toutes les
couleuvres, sans faillir. J'ai poussé des cris ulcérés mais j'ai
encaissé. J'ai avalé tout ce qu'on m’enfonçait dans la
gorge.[...]dans un système totalitaire, consentir à l'humiliation
est un marqueur de bonne conduite.
T.2/V. Despentes
LREM :
Cravates
et bonnes manières. Culture et élégance.
Ces
nouveaux aristos nous ont déclaré la guerre
Fabriquer
l'ennemi, chasser les parasites.
A
grand coups de flashballs, faire fuir la vermine.
Violents
et arrogants, n'ayant pour seul mérite que leur naissance.
RIEN NE VA CHANGER:
Juste un jour comme un
autre, tout semble immuable. Mais aujourd'hui tes évidences vont
être balayées.
Tu veux croire que rien ne
va changer. Compte les marques de ton passé. Envie de vivre, aller
de l'avant. Envie de lâcher ce qui t'a blessé
On dirait qu'on a tendance
à ne vouloir saisir le présent qu'une fois qu'il s'est transformé
en passé.
La certitude qu'il est
impossible de revivre les instants révolus si tu n'as pas su en
profiter.
Tu veux croire que rien ne
va changer. Compte les marques de ton passé. Envie de vivre, aller
de l'avant. Envie tout réinventer
Tu veux croire que rien ne
va changer. Compte les jours déjà écoulés. Envie de vivre, aller
de l'avant
Ne plus regarder vers le
passé. Tu veux croire que rien ne va changer. Compte les heures déjà
écoulées
Rien d'autre à faire que
d'avancer
PAS DE TEMPS:
Pas de temps, les jeux
sont-ils faits? Ça fait longtemps que tu as la tête sous l'eau. Pas
envie de se noyer. Tu te souviens avoir eu pleins de projets.
La vie t'a rattrapé, tu
ne souris jamais. Tu aimerais pouvoir faire juste un pas de côté.
Tu cours tu ne sais plus
vers où. Tu cours si vite que tu ne sais plus où t'es. Tu n'en voit
pas le bout. Ça ne ressemble pas à ce que tu voulais.
DES
NUITS SANS FIN
On
se promet des printemps joyeux, mais fatalement l'automne arrive. Ce
qui nous unit, ce qui nous sépare, jamais défaitiste mais réaliste.
Envie d'autre chose, de commun, un camion bleu des nuits sans fin.
Connu
et aimé de tout côtés. L'anarchie et le punk toujours. Ce qui nous
fait vivre et encore espérer, les galères
et les beaux discours, les discussions faciles, le rire, manier
l'ironie avec amour.
Mais
un jour
Entre
deux morceaux tu t'en est allé, les ponts perdurent les idéaux.
Autour de nous du vide, écrasés par la réalité. Et des quatre
coins du pays, tant sillonné, tant parcouru, personne n'oublie les
cœurs sont lourds. Des mondes vacillent, des yeux qui brillent.
Parce
qu'un jour
NIHILISME
IGNORANCE :
Donner
du sens aux jours qui fuient
Même
si tu ne penses qu'a tuer l'ennui
Impossible
d'y voir clair tu dis que pour toi tout est fini. Rien a foutre du
futur tu penses
Une
canette à la main, pour toi plus rien n'a de sens
Peu
à peu, tu rejoint la danse de ceux que tu hais, nihilisme ignorance
Impossible
d'y voir clair tu dis que pour toi tout est fini. Rien a foutre du
futur tu penses
Aujourd'hui
ou demain, pour toi plus rien n'a de sens
ON
REVIENDRA:
Ciel
dégagé et petite brise. T'as jamais voulu venir. Accablé par ton
sombre quotidien, tu te laisse rattraper par les remords.
Même
si le ciel s'assombrit demain, on reviendra. On ne laissera pas
tomber, jamais tomber.
Un
pluie fine se fit annoncer, laissant place aux regrets. Car tu sais
il ne sera jamais trop tard pour réapprendre à vivre à résister.
Même
si le ciel s'assombrit demain, on reviendra.
On ne laissera pas tomber, jamais tomber.
LES
YEUX OUVERTS SOUS L'EAU :
Regarde
toi, tu n'as rien d'une esclave.
Et
pourtant regarde le prendre le contrôle sur ta vie.
Ça
me rend malade de te voir impuissante, incapable de
choisir.
Garder
les yeux ouverts sous l'eau, même dans les zones les plus troubles.
Garder
les yeux ouverts sous l'eau, même lorsqu'une épaisse vase te
fait rester sous son emprise.
Et
si tu restes, tu ne deviendra qu'une ombre.
L'ombre
de toi même ou bien alors son ombre à lui.
Tes
bonheurs t’appartiennent, mais tes détresses aussi.
Regarde
toi, tu n'as rien d'une esclave.
NOUVEAU
DEPART
Happé.
La routine t'as rendu amer. Où sont passés tes rêves ? Où
sont passées tes idées ? Retourne toi et regarde en arrière,
quand tout semblait possible et que tout devait changer.
Mais
peu à peu les années on entamé tes intentions. Mais peu à peu est
venue poindre la désillusion.
Alors
quand les temps semble désespérés, accrochons nous à ceux qui
sont là, bienveillants et sûrs de nous. Tout cela c'est plus que de
la musique tu sais,il n'est pas trop tard pour changer en tout cas
moi je serais là
Quand
on veut nous isoler. Quand on veut nous faire craquer. Serrons encore
un peu les dents le mauvais temps va passer.
Courir :
Parfois
j'aimerais ne pas sentir qu'on
nous impose ce choix de
R:
courir. suivre
ou fuir le temps, garder
le sentiment de ne pas être victime de ce qu'on attend de moi,
me
sentir libre de nager, vivre à contre courant.
Une
douleur aiguë me prend le ventre, venue
d'une pression depuis trop longtemps enfouie
je
ne veut pas être rentable j'enrage d'être qu'un pion
j'enrage
de ce besoin de courir.
Il
ne reste qu'un pas :
Il
ne reste qu'un pas à franchir, pour refuser ces refrains qui nous
dévorent.
Leur
sombre et tenace mélodie qui nous empêche d'avancer, qui nous bride
par ses mensonges.
R:
Il ne reste qu'un pas à franchir pour sortir du sillon et faire
sauter ce disque.
J'écoute
la radio parler, recracher leurs discours prémachés. Je ressent
maintenant ce besoin de crier mes rêves et mes peurs.
Écrire
enfin l'esquisse d'un morceau sans que les puissants m'en dictent le
refrain.
Sans
que la radio, dicte le refrain.
Quatre
coups :
Aveuglé
par une envie de croire à un avenir meilleur. Cette misère,
terreau fertile pour des idées infantiles. Croire que même si on
souffre dans cette vie l’au-delà nous comblera.
R:
Tu peut toujours prier mais la vérité c'est qu'on ne vit qu'une
fois. Une perte de temps tes mensonges et ta foi. L'espoir d'une vie
meilleure oui mais alors pourquoi les gens crèvent la gueule ouverte
sans y avoir droit.
La
ruse parfaite, le cynisme de cette arnaque de toujours. Mais
tellement de désespoir, comment résister à une belle histoire.
Rentre les choses plus tolérables, accepter cette réalité.
Tu
peut toujours prier mais on ne vit qu'une fois. Une perte de temps
tes mensonges et ta foi.
Vivre
à côté :
(texte
coralie)
C'est
comme l'impression que notre vie ne nous appartient plus et qu'on
l'aime mais que sons sens s'est perdu. C'est comme l'impression que
la peur du non retour contrôle nos choix, on est une autre personne,
on ne sait pas, on ne fait pas.
R:
vivre à côté de soi sans savoir quoi choisir, vivre avec une vie
qui n'est pas vraiment la notre, ce n'est pas ainsi que l'on peut
grandir.
C'est
comme l'impression, comme se jeter dans le vide sans filet, on
mettrais bien tout sur papier juste pour essayer. C'est comme
l'impression qu'un changement va enfin arriver, puisque tout peut
arriver.
Au
Fond de leurs yeux:
Tellement
sur d'eux et arrogants. Écraser les autres: un passe temps, un passe
temps comme un autre. Tellement sur d'eux et arrogants.
R:
Aux fond de leur yeux, il n'y a rien. Jamais de lumière, et rien que
du mépris.
Se
nourrir de pouvoir et d'argent. Une main de fer pleine de sang,
décisions criminelles, sourire aux lèvres. Briser les gens.
Avant
de plonger :
Je
vide une bouteille. Je vide ce sachet. Juste pour remplir ce vide et
me laisser sombrer.Une
douce journée d'hiver. Une fraîche nuit d'été. Une
parenthèse de calme et de bonheur gagné. Me
remplir une dernière fois les poumons avant de plonger.
R:
Est-ce l’éternelle histoire de la lutte des classes
ou juste une question d'argent ?
Une
question d'estime de soi, pouvoir se regarder dans la glace
ou l'importance d'avoir une bonne place ?
Demain
peut-être :
R:
Demain peut-être/ l'envie d'exister/ demain peut-être
Lumière
au travers des volets. Pas envie de plonger. Pas non plus envie
d'affronter ce monde où tout est déjà décidé. Tes rouages sont
ils déglingués, ou es tu la seule à y voir clair ? Tout
tourne à l'envers/tout te met par terre. Des journées passées à
essayer de te relever.
R:
Ou plutôt fuir/ Et oublier/ Demain peut être/ l'envie d'exister.
Une
question de choix de vie, ou une question de chance. Choisir la
différence ou la subir, se prendre des murs dans la gueule pour seul
avenir. Les cachetons et l'accablement, une forme de normalité. A
l'ombre dans ta tête, le moral en berne, le moral en berne depuis
bien trop d'années.
Des
fois on dirait que cette ville fait résonner ton passé.
Demain
peut-être l'envie d'exister.
Ou
plutôt fuir et oublier.
Misery :
Respirer
en silence. Laisser passer les autres car depuis longtemps pour moi
tout est fini.Me
battre contre des ombres, refuser l'absurde. Être simplement né du
mauvais côté du mur. La
honte est passée. Il ne me reste que le dégoût d'où j'ai échoué,
de ma propre vie, il ne me reste que le dégoût.
R:
It's like wealth, it's passed down from father to son. Misery
is hereditary.It's
like wealth, it's passed down from mother to daughter. Misery
is hereditary.
Fumée
noire :
Survivre
comme des rats, et être traités comme des chiens.
Errer
dans les friches et entrapercevoir l'avenir à travers cette opaque
fumée noire.
R:
Jamais un sourire, pas même un regard. Sous ce ciel gris dans cette
fumée noire.
Jamais
un sourire et comme seul horizon cette fumée noire.
la cour des miracles :
Ecouter, construire, et s'inventer un
monde. Garder les pieds sur terre tout en gardant l'esprit fécond.
Leur cracher a la gueule nos fausses
notes. Leur cracher a la gueule fausse note sur leur portée.
R: Ou simplement se rappeler de ce
disque qui a changé ton monde. Cette cour des miracles magique
famille dans cette friche immonde.
Leur cracher a la gueule fausse note
sur leur portée. Imaginer les larsens de nos guitares comme miroir
du chaos de nos villes.
R: Ou simplement se rappeler de ce
disque qui a changé ton monde. Cette cour des miracles magique
famille dans cette friche immonde.
Imaginer les larsens de nos guitares
comme miroir du chaos de nos villes.
R: Ou simplement se rappeler de ce
disque qui a changé ton monde. Cette cour des miracles magique
famille dans cette friche immonde.
Jour après
jour :
Jour après jour ! Perdre
son temps, jour après jour, regarder sa vie se vider, tourner court. Les
écouter nous seriner sur nos modes de vie, nos idées. Nous monter les uns
contre les autres, nous dire que nous devons être réaliste et nous adapter,
mais nous adapter a quoi ? (x2)
Profite/Profite/Profite, on
nous dis que l’on profite. Mais qui profite de qui ?
On marche sur la tête une
classe de parasite qui nous fait passer pour des profiteurs, on nous traite
comme des grands enfants, irresponsables.
Nous savons ce qui est bon
pour nous, nous n’avons pas besoin de vous. Nous sommes notre seule autorité
(x2)
-Requiem-(guillaume
est Crust mais refuse de se l’avouer)
Comme le chagrin d’un enfant,
personne pour s’en soucier…
N’attendre que l’agonie et ça
les yeux fermés, un requiem hurlé
C’est seulement une fois les
pieds campés sur un champ de ruine
Que l’humanité comprendra,
les yeux face au désastre causé
Comme des vautours sur un
cadavre rackettés par une poignée
Et noircissant la carte
proprement juste en maniant de cyniques chiffres
Cette mort lente et
programmée, même avec tes poches pleines,
Cet héritage tes enfants ne
pourront te le faire payer.
une vague de rage-
Répondre par la violence à
l’humiliation quotidienne
Répondre a la violence quand
plus personne n’entend les larmes couler, les pleurs et les doutes
Quand quelque part d’entre
les ombres surgit une lueur, les insoumis derrières leur foulard laissent
exploser leur rage,
Et quand quelqu’un part
d’entre les ombres pour tirer loin devant il reste l’espoir
L’espoir de dénoncer
l’injustice l’espoir de montrer qui a jeté la première pierre,
De ne pas rester passif face
aux chiens de garde d’un système qui espère par la force nous réduire au
silence
Une flamme rouge éclaire le
ciel mais ils/elles ne reculeront pas
Une pluie de pierre et de
verre arrose ce système avec cette force légitime.
Ecoute la rage.
L'école -
Ronger son frein et attendre
La seule consolation qu’il te
reste, c’est qu’à la différence du bétail tu pourras sortir un jour
Mais modelé à l’image d’une
société sans rêve, ta docilité te fera perdre le goût de la liberté
C’est de ta vie qu’il s’agit
mais c’est facile de l’oublier, formaté dans cet élevage intensif
Et noyé dans les regards,
gagné par la passivité, tu ferme les yeux et t’attend sans espoir
Des robots bien dociles mis
au service de la production, un Etat qui rend rentable l’éducation
Mais dans le noir malgré tout
tu imagine ta vie…foutre le feu a l’école ouvrir enfin la porte au savoir
Apprendre, créer
Par le travail forcé t’as
rien appris a part la crainte
Par le travail forcé t’a rien
appris a part te soumettre, humilié…
27
(Tout le monde
est) si inquiet pour son futur. Je suis peut être inconscient, mais je ne perd
pas mon temps.
Comment est ce
passé si vite, des cheveux en moins et les oreilles qui sifflent. Passé 25 ans
le fossé s'agrandit, passé 25 ans ce n'est plus amusant.
Grandir comme eux
n'a pas de sens. Et tout ce que je sais c'est que je ne sais pas. Tout ce que
je sais c'est que je ne sais pas.
Toujours
quelqu'un pour parler, parler sur mon morceau favori, et toujours quelqu'un
pour nous dire, nous dire que faire de nos vies.
Grandir comme eux
n'a pas de sens. Et tout ce que je sais c'est que je ne sais pas. Tout ce que
je sais c'est que je ne sais pas.
L.T.V.D.T.T
Obscène manière
de rendre coupable, de profiter de sa détresse. Elle a fait son choix:
s'affranchir, décider quand, et savoir pourquoi.
Et mois je ne
vois pas / ce qu'ils foutent là / et moi je ne veut pas / de leur idées malsaines,
leurs visages reflètent la haine, ils ne méritent que des coups. Idées
primitives, regards teigneux respirant la mort. Le seul langage qu'ils
comprennent est celui de la violence.
Et mois je ne
vois pas / ce qu'ils foutent là / et moi je ne veut pas / de leur idées
malsaines, leurs visages reflètent la haine, ils ne méritent que des...
Quatre planches
Pas toujours
comme sur des roulettes, les contradictions en bandoulière. Les chutes, les os
qui craquent. Et quelques bleus à la confiance.
On existe
toujours pas dans ce monde de morts, mais au moins on vit, par effraction, en
infraction.
Garder cet
équilibre précaire, entre rire et colère. Se faufiler dans les ruelles, pour
semer la résignation.
Plaqué-e-s au
sol, parqué-e-s, bitume et béton mais la tête en l'air et le goût du vertige.
Le feu à la rampe avant les quatre planches. L'impertinence sponsorisée, ras la
casquette, on se fait rouler, en libre service. La monotonie flippée c'est
l'épidémie discrète, celle qui nous prend tou-te-s en grippe. Alors on conteste
sans trop de récompense et on continue de tricher.
Génération
désabusée :
Voter et baisser les bras. En bon citoyen
fataliste
résigné. Pourtant la révolution
t’y a cru,
nostalgie des bourgeons du printemps 68. Un constat tragique des
ravages du marché mais le mirage socialiste a acquis ta
passivité.
Une rose fanée a laquelle ils s’accrochent encore
marque
les deuil d’une utopie : dompter le capital. Une rose
fanée a laquelle ils s’accrochent encore -
génération désabusée
reniant ses
idéaux.
Voter et baisser les bras. En bon citoyen fataliste
résigné. C’est la rue et pas
l’assemblée qui a arraché au pouvoir
les maigres
avancées. Et toi tu t’accroches à tes
idées
pendant que tes élus bradent ce pourquoi tu as
lutté.
Impuissants leur bulletin de vote à la main, impuissants
leur
mandat en poche, le pouvoir politique n’est plus. Mais
d’ou
viendra le changement ? Sûrement pas de l’Etat
duquel il
est illusoire d’attendre quoi que ce soit si ce
n’est de
tenter d’humaniser un système inhumain.
Sûrement pas
des groupes de pression citoyennistes qui ne servent plus
qu’a
justifier l’existence de cette parodie de
démocratie.
Le changement viendra de nous tous et nous toutes, mais seulement quand
nous arrêterons de déléguer nos voix
à ceux
qui ne représentent que leurs propres
intérêts.
Le capitalisme ne se reforme pas il se détruit.
Le nerf de la guerre :
Un peuple déprimé – récession
économique – la propagande manipule, pointe du doigt et trouve l’ennemi car
l’industrie de la mort (elle) sait comment réveiller les cours du marché.
Etat ou terroristes – peut
importe le marché
Des stocks à écouler – c’est
un village rasé
Un peuple pauvre –en manque
de vie et de justice –Les corbeaux sont là, la soif de pouvoir reste la même.
Et les techniques avancent mais l’industrie peut s’adapter aux petits budgets.
Des éclats, des cris, des
pleurs. Relancer l’économie par la consommation. Des ruine du sang des larmes.
La croissance est assurée, l’emploi est préservé.
Etat ou terroristes – peut
importe le marché
Des stocks à écouler – c’est
un village rasé
Maintenant ou jamais :
Rêver d’une autre vie, rêver
du paradis, quelle différence ? Leur futur planifié ne nous laissera
qu’une chose : Que des regrets.
Si tout est fait, tout est
figé, pré décidé, pré
programmé, réclame ta vie tes rêves ta
liberté.
C’est maintenant ou jamais.
Vivre ou se résigner. C’est maintenant ou jamais -vivre- ou se résigner.
C’est maintenant ou jamais.
Vivre ou se laisser. C’est maintenant ou jamais vivre- ou se laisser crever.
(Leur avenir pré programmé ne
nous laissera que des regrets. Maintenant ou jamais).
Notre histoire :
Une grenade rebondit vers
vous, les prisons semblent pleines. Les cris de guerre se perdent dans la nuit.
Les événements antérieurs de
vos vies transforment votre haine du pouvoir en violence positive.
Avec les flaques de votre
sang vous écrivez l’histoire. Vous n’êtes pas morts, nous ne vous enverrons pas
de fleurs. Vous n’êtes pas morts !
Piégé
:
Piégés, nous sommes piégés.
Mourir de faim ou mourir d’ennui. Quels choix, quelles
alternatives avons-nous ? Comment en sommes nous arrivés
là ?
Nous sommes libres de choisir quel boulot de merde nous allons faire,
quel connard de patron nous allons enrichir. Libres de choisir entre la
prison ou le travail, la rue ou bien la survie au SMIC. Libres de
choisir entre leader price ou lidl, l’ump, l’udf ou
le ps.
Le capitalisme dur ou bien coupé au Valium (x2).
Action ! A travers les nations/toujours sans concession/jamais sans
réflexion.
Nous sommes des engrenages dans
une machine, faisons tout fonctionner
mais ne contrôlons rien. Indispensables et
remplaçables,
nous faisons parti... parti de quelque chose qui nous
dépasse,
qui nous enferme, qui nous dévore. Parti de ce que nous
haïssons profondément car dans ce jeu cynique nous
sommes
forces a jouer et sur de perdre. (Et pourtant on dirait que nous aimons
notre cage, que nous caressons la main qui nous étrangle).Le
silence (x3), le silence est terrible. Le silence des cris que
personne n’entend, que personne ne veut entendre. La
misère économique, sociale et affective
s’escale
sous nos fenêtres, et sous la couche de verni des sourires
que
nous affichons. On la noie dans la télévision, on
la noie
dans la consommation.
Fuite
:
Travailleur acharné, tes paroles m’ont
choqué : « j’ai pas grand choses
à
côté, j’ai peur de me faire chier, la
pèche
c’est qu’en été
».
La peur de la mort...
La peur de l’ennui...
La seule excuse que tu as trouvé pour justifier le vol de
tes rêves.
Après toutes ces années enfin ton destin te
revient, mais
le temps ne t’appartient plus depuis longtemps. Mais que
faire
d’autant de liberté ? La drogue a fait son effet !
« Grâce à mon travail j’ai pu
faire mon trou
dans la vie » T’as plus qu ‘à
y crever !
Derrière ton air jovial, le constat est amer. Ta vie on
l’a volée.
Terre
promise :
Dissimulé, terré, il attend, prêt
à risquer sa vie pour quitter cette terre inondée
de
sang, et dirigée par ceux qui l’ont
répandu. Une
terre écrasée par la guerre et la
répression. Il
n’a plus à hésiter et
s’élance sans
savoir, comment, combien de temps, quelle destination
précise… L’adrénaline,
l’horreur, et
le désespoir se mélangent dans ses veines
irriguant son
cœur au rythme de ses foules ; pour se jeter dans les
entrailles
assourdissantes d’un monstre d’acier.
Extenué, ignoré il attend tout comme la
mort la fin
du voyage, ou le silence glacial fauche et abat trop de ses compagnons.
Les cadavres jonchent nos cotes, nos politiques s’indignent
et
s’offusquent sans jamais prendre leurs
responsabilités,
coupables et inconscients du massacre.
Par chance la terre promise est en vue, lui n’a plus
qu’à de nouveau se cacher, raser les murs,
tête
baissée. Car la forteresse « sociale »
ne
tolère aucune intrusion, et elle ordonne
l’éradication. Les chiens sont
lâchés et
s’élancent sur ses traces, traînant avec
eux
l’odeur brunâtre, pestilentielle du racisme, de la
xénophobie. A la recherche du gibier, ils
reniflent la
moiteur, la peur de l’homme recherche qui défigure
le
visage et jette un voile sur le regard perdu dans le bitume.
Les
Etats s’organisent et entretiennent grâce aux media
la peur
de l’autre, de l’invasion, jouant avec les
fantasmes et les
esprits qu’ils endorment.
Tout comme ils chloroforment ceux/celles qu’ils expulsent
après les avoir condamne-é-s,
exploite-é-s,
humilie-é-s avec pour seul crime d’avoir
esperé
échapper à la misère ou à
la mort.
Les cadavres jonchent nos cotes, nos politiques s’indignent
et
s’offusquent sans jamais prendre leurs
responsabilités,
coupables et inconscients du massacre.
Le droit a la libre circulation/installation ne sera-t- il jamais
réservé qu’aux
détenteurs/trices de capitaux
?
Utopiste
debout !
Depuis toujours, tout petit, je vis dans ce
système où l’école et la
télé
m’ont appris à bien penser, que le capitalisme ne
connaissait pas d’alternatives, qu’il
était
même indispensable a notre développement, que
toute autre
organisation était marquée à jamais
par le sceau
de l’utopie.
Ils rigolent bien en m’écoutant parler et
ils/elles te
diront aussi que tu es un doux rêveur, que ça te
passera…tout ça n’est fait que pour
nous
décourager d’exiger un véritable
changement, de
vouloir une révolution, mais rappelle leur (rappelle toi) ...
L’utopie est d’espérer la paix tant que
les Etats ont des armes !
L’utopie est de voter quand, protégés,
les chefs d’Etat décident en sommet !
L’utopie est d’annoncer le plein emploi tant que
les marchés ordonnent de virer !
Je comprend mieux pourquoi tant de gens, d’ami-e-s autour de
moi
n’imaginent même pas, ne comprennent pas pourquoi
nous
refusons d’adhérer à la
république du fric
déjà mondialisée.
On nous fait penser que nous pouvons palier aux dommages
causés
par de simples mesures « sociales » mais je ne veux
pas de
cette bonne conscience complice du sacrifice
d’individus
pour le bien être de quelques un-e-s sans jamais remettre en
cause le fondement du problème.
Ils rigolent bien en m’écoutant parler et ils te
diront
que tu es un doux rêveur, que ça te
passera… mais
rappelle leur (rappelle toi) ...
La peur
:
(Ce morceau a été écrit suite
à
l’accession des fascistes au 2ème tour des
élections présidentielles en mai 2002).
Tu la sens toi aussi ? Cette drôle de sensation qui ronge le
ventre, ce mal qui monte. Pourtant je ne suis pas leur cible, mais je
les sens ces chiens excites par l’odeur du sang, les yeux
brillant de haine, prêt à se jeter sur moi, eux,
nous.
Je ne suis celui qu’ils recherchent ni celui qui va payer,
pourtant je me sens menace comme si leurs vociférations
m’étaient destinées…
C’est seulement maintenant que j’en prend la
véritable mesure, ne dit on pas que c’est lorsque
l’on frôle la mort que l’on prend
goût a la
vie. Jusqu'a ce soir là ce n’était
qu’un
épouvantail pour grand gamin, dont on parle souvent mais que
l’on voit peu. Mais ce soir-là, le vent, la lune
l’ont animé, et comme un adulte je me suis
persuadé
que je devais rêver, que je devais cauchemarder. Mais
ce
matin j’ai vu, j’ai
senti l’inquiétude
sur les visages et dans les mots. Le soleil s’est
levé
mais le cauchemar est toujours là, je ne veut pas rester
seul
j’ai besoin de toi, besoin de partager car partager
c’est
ce qu’il veulent détruire.
« Les socialistes et les communistes disent que nous abstenir
aux
élections, c'est favoriser le fascisme, mais comme
nous
avons toujours dit que l'Etat est un instrument d'oppression au service
d'une caste, nous restons fidèles a nous mêmes. Et
comme
nous pensons que le mouvement de libération doit toujours
faire
face a I'Etat voila pourquoi nous prônons l'abstention
électorale active. Active, c'est à dire que, tout
en nous
abstenant de la stupidité électorale, nous devons
rester
vigilants dans les lieux de production et dans la rue. Les vrais
bandits, les vrais malfaiteurs, ce sont les politiciens qui ont besoin
de tromper et d'endormir les ouvriers en leur promettant la semaine des
quatre jeudis en leur arrachant un vote qui les porte au parlement et
leur permette de vivre en parasite de la sueur des ouvriers. Lorsque
nos camarades députés socialistes ont eux aussi
uni leurs
voix a cette cohorte d'eunuques, ils ont montré leur vrai
visage. Car il y a de nombreuses années qu'ils ont
cessé
d'être des ouvriers, et par conséquent des
socialistes.
Ils vivent de leur activité de député.
Que les
républicains socialistes le sachent : ou bien ils
résolvent le problème social, ou bien c'est le
peuple qui
le résoudra. Nous pensons que la République ne
peut pas
le résoudre. Aussi, disons nous clairement a la classe
ouvrière qu'il n'y plus qu’un dilemme: ou mourir
comme des
esclaves modernes, ou vivre comme des hommes dignes par la voie directe
de la révolution sociale. Vous donc, ouvriers qui
m'écoutez, sachez à quoi vous en tenir. C'est de
vous que
dépend le changement du cours de votre vie. "
(Discours prononcé par Durruti a Barcelone en 1932.)
Le moule
:
Un moule nous est imposé dès la naissance :
le carcan oppresseur et artificiel des genres ! C’est dans le
concept même de différenciation entre les genres
que
naît l’oppression. Telle sorte de comportement est
associée à une étiquette «
masculin »
ou « féminin ». Les
clichés de la
virilité et de la féminité deviennent
la norme
dès la naissance, imposant aux individu-e-s des
rôles de théâtres, des parodies de
comportements. Le
sexisme fait alors la loi. La virilité est
glorifiée et
la féminité, associée à la
faiblesse,
devient la condition indispensable pour plaire.
Tout le monde intègre inconsciemment les codes à
respecter, ainsi la pression sociale est garante du respect de ces
règles. La sanction est immédiate pour celui ou
celle qui
s’y soustrait : moqueries, insultes, exclusion. Mais qui en
bénéficie ?
C’est l’histoire d’une oppression sans
fin : blanc sur noir, adulte sur enfant, homme sur femme
etc.….
Pendant que nous nous rasons, certain-e-s ne sont pas
inquièté-e-s !
Il est temps d’œuvrer pour déconstruire
les genres/pour abolir le sexisme !
Complice
...
Plus je les observe et plus j’ai honte…honte de la
façon dont ils te voient, dont ils parlent de toi : comme
d’un objet, une poupée, une chose a
posséder. Te
fixant des yeux, dévorant ton corps, ils écrasent
ignorent ton existence ! Pourtant ta vie et tes désirs sont
plus
importants que leurs pulsions.
Certain s’inventent un rôle, une mission : celle de
protéger leur sœurs, leurs mères. Ils
cadenassent
ta vie et osent te dicter comment tu dois t’habiller ... qui
fréquenter …à quelle heure tu doit
rejoindre ta
prison …
Un sifflement, une remarque puante, leur violence me donne la
nausée. Et pourtant je reste immobile,
tétanisé
par la bêtise, complice …
Et maintenant je m’écoute parler comme si je
n’avais rien à voir avec eux !
Pourtant les mêmes images flashent, imprègnent,
marquent
nos retires : ces clips ou les femmes ne sont plus qu’un
décor. Et je pense à ces images, à ce
que ces
symboles peuvent produirent sur toi…rappel toi que ceci
n’est pas normal ce n’est pas aux femmes de se
brimer pour
finir classées en femmes dociles, sœurs ou putes !
Et quand j’entends cela de ta propre bouche, la tristesse, la
colère m’envahit car c’est
qu’ils ont fait de
toi ton propre bourreau …
Police
partout ...
Les sbires de Sarkozy de multiplient dans la rue, a
l’école, dans nos vies. Le terrorisme,
l’insécurité ne sont que des mots/des
notions
manipulé-e-s pour ancrer la peur dans l’imaginaire
collectif abruti par le JT. La psychose médiatique nous fait
penser que nous sommes en danger, que nous sommes menacé-e-s
!
And now it’s time to fight ! It’s time to wake-up
wake-up !
And now it’s time to fight, to emancipate....
Machiavel sur sa table de chevet, l’Etat divise pour
mieux régner…
Quand le budget de la défense concurrence celui de
l’éducation le fascisme n’est plus
très
loin… Superflic est né, les pleins pouvoir au
bout du
flashball, ta vie ne doit avoir aucun secret, pour lui tu
n’es
qu’une menace potentielle traitée en tant que
telle !
Sarkozy joue à nous faire peur pour mieux nous surveiller !
Le pacte sécurité contre
liberté ne sert que leurs intérêts !
THE ABSURD :
When
the end occurs, in a crash or in silence, sadness in the evening sun.
A
shooting star in broad daylight through the sky, an ear-piercing
whistle, perceived as a deadly sign.
VERNON SUBUTEX :
I've
swallowed bitter pills, without a protest. I've screamed my head off,
but i've withstood the blows. I've swallowed everything they've
forced down my throat. In a totalitarian system, agreeing to
humiliation is an indicator of good behavior. (Virginie Despentes)
LREM:
Ties
and good manners. Culture and elegance.
These
new aristocrats have declared war on us.
Create
an enemy, hunt down parasites.
Chase
away the vermin with riot guns.
Violent
and arrogant, the only merit they have is through their birth.
NOTHING
WILL CHANGE:
Just
another day, everything seems immutable. But today, the obvious will
be swept away.
You
want to be believe that nothing will change. You count the scars from
your past. A will to live, to move forward. A will to let go of what
has hurt you.
It
seems that we have a tendency to seize the day only when it has
turned into the past. A certainty: it's impossible to relive the past
times if you didn't enjoy them then.
You
want to be believe that nothing will change. You count the scars from
your past. A will to live, to move forward. A will to reinvent
everything.
You
want to be believe that nothing will change. You count the days that
have passed by. A will to live, to move forward. Not to look back at
the past.
You
want to be believe that nothing will change. You count the hours that
have passed by. Nowhere to go but forward.
NO TIME :
No
time, has the die been cast ? You've been burning the candle at
both ends for a long time. You don't want to drown. You remember that
you once had many plans for the future.
Life
has caught up with you. You never smile. You'd like to be able to
step aside for a minute.
You
run but you don't know where. You run so fast you don't even know
where you are anymore. You don't see the end of it. Things don't look
like you thought they would.
ENDLESS
NIGHTS :
We
promise ourselves happy springs, but fall fatefully comes. Things
that unite us, what divide us, never defeatist but realistic. A
yearning for something else, community, a blue van and endless
nights.
Known
and loved far and wide. Forever punk and anarchist. What makes us
live and still give us hope, the hard times and the pretty speeches,
easy discussions and laughs, to use irony with love.
But
one day...
You've
left between two songs, the bridges and the ideals persist. Void all
around us, crushed by reality. From all corners of the land that you
loved to travel and roam across, no one forgets, hearts are heavy.
Teetering worlds, watery eyes.
Because
one day...
NIHILISM
/ IGNORANCE:
To
give meaning to the days that fly by.
But
you only want to kill boredom.
It's
impossible to see clearly, you say that things are over for you. You
don't give a shit about the future, you think with a beer in hand,
for you nothing makes any sense.
Day
by day, you join the dance of the ones you hate, nihilism ignorance.
It's
impossible to see clearly, you say that things are over for you. You
don't give a shit about the future, today or tomorrow, for you
nothing makes any sense.
WE
WILL COME BACK:
Clear
skies and light breeze. You've never wanted to come. Weighed down by
the darkness of your everyday life, you let your feelings of remorse
catch up with you.
Even
if the skies darken, we will come back. We will not give up, never
give up.
A
light rain was forecasted, leaving room for regrets. Because you
know, it will never be too late to relearn to live and resist.
Even
if the skies darken, we will come back. We will not give up, never
give up.
OPEN
EYES:
Look
at yourself, you're no slave.
And
yet, watch him take control of your life.
It
makes me sick to see you powerless, unable to choose.
To
keep your eyes open underwater, even in the murkiest areas
To
keep your eyes open underwater, even when a thick mud makes you stay
under his sway.
And
if you stay, you'll turn into a shadow.
Your
own shadow, or his shadow.
Your
joys belong to you, but your distresses too.
Look
at yourself, you're no slave.
NEW
BEGINNING:
Caught
up. Routine has made you bitter. What happened to your dreams? What
happened to your ideas? Turn around and look at the past, when
everything seemed possible and everything had to change. But the
years have slowly dented your intentions, but slowly disillusionment
started to loom.
So
during desperate times, let's hang on to those who are here, kind and
sure of ourselves. This is more than music you know, it's not too
late to change, and in any case i'll be there.
When
they want to isolate us. When they want us to crack. Let's grit our
teeth just a bit more, the bad days will be over soon.
To
run :
Sometimes i'd like not to feel that this choice
of running is imposed upon us.
CH :To run/ to follow or run away from the
time, to keep the feeling that i'm not a victim of what's expected of
me, to feel free to swim, to live against the grain.
A sharp pain twists my belly, because of a
pressure that's been buried for too long.
I don't want to be profitable, i'm getting
angry to be just a pawn.
I'm getting angry because i have to run.
Only
one step left :
There's only one step left to refuse these
choruses that eat us alive.
Their dark and stubborn melody that holds us
back, that curbs us with its lies.
CH : : There's only one step left to
get out of the groove and make this record skip.
I listen to the radio talk and spit out their
canned speeches.
And now i feel the need to scream out my dreams
and my fears. To at last write the draft of a song without
powermongers laying down the chorus for me.
Without the radio/ laying down the chorus for
me.
Four
strikes :
Blinded by the the desire to believe in a
better future. Poverty : a fertile ground for childish ideas.
To believe that even if you suffer in this life
you will be fulfilled in the after-life.
CH : You can always pray, but the truth is that
you only live once. Your lies and your faith, a waste of time. The
hope for a better life, but why do people die without living it ?
The prefect trick, the cynicism of this never
ending scam. But there's so much despair that it's hard to fight
against such a beautiful story. To make things more tolerable, to
accept this reality.
You can always pray but we only live once. Your
lies and your faith, a waste of time.
To
live beside oneself :
It's like getting the impression that our life
no longer belongs to us and that we love it but that its purpose has
been lost. It's like getting the impression that the fear of having
reached the point of no return controls our choices, we are someone
else, we don't know, we don't act.
CH : To live beside oneself without
knowing what to chose, to live with a life that's not really ours, we
can't grow up living like this.
It's like getting the impression, like throwing
yourself into the void, we would love to get things down on paper
just to try them out. It's like getting the impression that a change
will come, because anything can happen.
At
the bottom of their eyes :
So arrogant and so sure of themselves. To crush
the others : a hobby, a hobby like any other one. So arrogant
and so sure of themselves.
CH : At the bottom of their eyes, there's
nothing. There's never any light, and nothing but contempt.
To feed on power and money. An iron fist
covered with blood, criminal decisions, a smile on their faces. To
smash the people.
Before
falling down:
I empty this bottle. I empty this sachet. Just
to fill this void and to let me sink.
A mild winter day. A chilly summer night.
An interlude of peacefulness and of earned
happiness.
To fill my lungs one last time before falling
down.
CH : Is it the endless story of the class
struggle ? Or is it just about money ? Is it just about
self-esteem, being able to look at oneself in the mirror. Or is it
about the importance of making a name for oneself ?
Tomorrow,
maybe :
CH : Tomorrow maybe/ the will to live/
Tomorrow maybe
Light trough the shutters. Don't want to fall.
Don't want to confront this world where everything has already been
decided either. Are your cogs falling to pieces, or are you the only
one who sees things clearly ? Nothing is right/Everything is
messing you up. Days spent trying to get off the ground.
CH : Or rather escape/ and forget/
tomorrow maybe/ the will to live
A matter of life choice, or a matter of luck.
To choose being different or to endure it, being headed for disaster
is your only future. Pills and depression, a form of normalcy. In the
shade in your head, feeling down, feeling down for way too many
years.
Sometimes it seems that this town echoes your
past.
Tomorrow maybe the will to live.
Or rather escape and forget.
Misery:
To breathe silently. To let the others pass by
because everything has been over for me for a long time.
To fight against shadows, to refuse the absurd.
Simply being born on the wrong side of the wall.
The shame has passed. The only thing left is
disgust for the place where i've ended up, for my life, the only
thing left is disgust.
R: It's like wealth, it's passed down from
father to son.
Misery is hereditary.
It's like wealth, it's passed down from mother
to daughter.
Misery is hereditary.
Black
smoke :
To survive like rats, and to be treated like
dogs.
To wander through the wasteland and to catch a
glimpse of the future through this thick black smoke.
CH : Never a smile, not even a glance.
Under this gray sky, in this black smoke.
Never a smile and this black smoke as the only
horizon.
courtyard of the miracles:
To listen, to build, and invent oneself
a new world. To have your feet on the ground but to keep a fruitful
mind. To spit our wrong notes in their faces. To spit in their faces,
a wrong note on their stave.
CH: Or simply to remember this disc
that has changed your world, this courtyard of the miracles, a magic
family in this filthy industrial wasteland.
To spit in their faces, a wrong note on
their stave. To imagine the feedback of our guitars as a mirror
of the chaos of our cities.
Day by day
Day by day! To lose one's time, day by day, to watch one's life empty
itself, come to a sudden end. To listen to them lecturing us about our way of
life, our ideas. To set us against each other, tell us that we have to be realistic
and adapt ourselves. But adapt ourselves to what?
Take advantage/ take advantage/ take advantage, we're told that we take
advantage. But who's taking advantage of who?
Things are all upside down, a class of parasites pass us off as
profiteers, we are treated like big children, irresponsible.
We know what's good for us, we don't need you! We are our only
authority!
Requiem (guillaume is crust but won't admit it to
himself)
Like the grief of a child, no one here to care.
To wait for nothing but agony, with closed eyes. A yelled requiem.
Only with its feet entrenched on a field of ruins will humanity
understand, facing the brought about disaster.
Like vultures on a corpse, extorted by a handful.
Neatly blackening the map just by playing with cynical figures.
This slow and scheduled death, even with your pockets full.
This heritage, your children won't be able to make you pay for it.
To wait for nothing but agony, with closed eyes. A requiem.
-a wave of rage-
To answer with violence to daily humiliation.
To answer with violence when no one hears the tears shed, the cries and
the doubts.
When somewhere between the shadows a gleam rises, the dissenters behind
their masks let their rage explode. When someone rises between the shadows to
haul far ahead, hope remains.
The hope to denounce injustice, to show who cast the first stone. not to
stay passive in front of the guard dogs of a system which hopes to reduce us to
silence by force.
A red flame lights up the sky, but they won't back down. A rain of stones
and glass, shower this system with this legitimate force.
-school-
Champ at the bit. And wait
The only consolation is that unlike cattle you will get out some day.
But moulded to the image of a dreamless society, your docility will make
you lose the taste of freedom.
It's your life that it concerns, but it's easy to forget it, formatted
in this intensive breeding.
And drowned in the looks, taken over by passivity, you close your eyes
and wait, hopeless.
Docile robots at the service of production, a state that makes education
profitable.
But in the dark, despite everything, you picture your life...burn down
the school to finally open the doors of knowledge.
Learn and create. Forced work has taught you nothing but fear. Learn and
create. Forced work has only taught you to submit yourself, humiliated...
-27-
(everyone is) so worried about their future. I may be unwary, but I'm
not wasting my time.
How did it pass by so fast, fewer hair and whistling ears. After 25 the
gap gets bigger, after 25 it's no longer fun.
To grow up like them makes no sense. And all i know is that i still
don't know. All i know is that i still don't know.
Always someone to talk, talk over my favourite song, always someone to
tell, tell us what to do with our lives.
To grow up like them makes no sense. And all i know is that i still
don't know. All i know is that i still don't know.
L.T.V.D.T.T
Obscene way of making her feel guilty, of using her
distress. She has made up her mind: to free herself, to decide when and to know
why.
And i don't see/ what the fuck they're doing here/ and
i don't want their unhealthy ideas, their hate shows in their faces, the only
thing they deserve is to be punched.
Primitive ideas, nasty looks exuding death. The only
language they get is violence.
And i don't see/ what the fuck they're doing here/ and
i don't want their unhealthy ideas, their hate shows in their faces, they only
deserve to be...
Four boards (six feet under):
Not always rolling along nicely, contradictions slung over the shoulder.
The falls, the bones that break. And a couple of bruises to the confidence.
We still do not exist in this world of dead people, but at least we
live, breaking in, in infraction.
To keep this fragile balance between laughter and anger. To snake in and
out of the back streets to shake off
resignation. Tackled, herded, asphalt and concrete but the head in the clouds
and the taste for vertigo. Enough with sponsored impertinence, we're being
cheated on, in self service. The freaked out monotony is the discreet plague,
that takes a sudden dislike to all of us. So we protest without much reward,
and we keep on cheating.
Disenchanted
generation:
To vote- and give up. Like a good fatalistic, resigned citizen. Yet
you’ve believed in revolution, nostalgia of spring
68’s buds. A tragical
observation of the Market’s devastations, but the socialist
mirage has acquired your passivity.
A withered rose they still cling on to is the mourning of a utopia : to
tame capitalism. A withered rose they still cling on to – a
disenchanted generation disowning its ideals.
To vote- and give up. Like a good fatalistic, resigned citizen.
It’s in
The street and not in the assembly that the meagre social gains were
ripped
Off from the power’s hands. And still you cling to your ideas
while your
Elected representatives sell off what you’ve fought for.
Powerless with their ballot papers in hand, powerless with their
mandates in their pockets, political power no longer is. But where will
change come
from? Surely enough not from the State from which it is illusory to
expect more than to try to humanize an inhumane system.
Surely enough not from those citizen-groups who now only justify the
existence of this parody of a democracy. Change will come from all of
us, but only when we’ll stop giving away our voices to people
who
represent no one’s interests but theirs. Capitalism
can’t
be improved, it can only be destroyed.
The root of all wars:
A depressed people – economic recession- propaganda manipulates, points
its finger and finds the enemy because the death industry knows how to
stimulate the markets’ rates.
State or terrorists – whatever the market
Stocks to sell off – a razed
village
An impoverished people – lacking life and justice – The crows are here,
the thirst for power is still the same. And the techniques evolve but the
industry can adapt itself to small budgets.
Bursts, screams, cries. Relaunch the economy via consumption.
Ruins, blood, tears. Economic growth is assured, employment is
well-preserved.
State or terrorists – whatever the market
Stocks to sell off – a razed
village
Now or never:
To dream of another life, to dream of paradise, what’s the difference ?
Their planned future will only leave us one thing : regrets.
If everything’s done, frozen in, pre determined, pre scheduled, reclaim
your life your dreams your freedom.
It’s now or never. To live or to give up. It’s now or never –to live- or to give up.
It’s now or never. To live or to let oneself. It’s now or never –to live- or to let oneself die.
(Their pre scheduled future will only leave us regrets. Now or never)
Our history :
A grenade bounces towards you, the prisons seem to be full. War cries get
lost in the night. The previous events of your life turn your hatred of the
power into a positive violence.
With the pools of your own blood, you write history. You are not dead,
we won’t send you flowers. You are not dead!
Trapped:
Trapped, we are trapped. To die of hunger or to die of
boredom.
What choices, what alternatives do we have? How did we get there?
We are free to choose what shitty job we’re going to take,
which
boss scum we’re going to help getting rich. Free to choose
between jail or work, living in the street or surviving on a minimum
wage. Free to choose between leder price or lidl (these are low budget
supermarkets), between ump, udf or ps (main right-wing and left-wing
french political parties). Harsh capitalism or valium-blended
capitalism.
Action! Througout the nations/ without concessions/ never without
reflexion
We are cogs in the machine, we make everything work but we
don’t
control anything. Indispensable and replaceable, we are part of... part
of something that’s beyond us, that crushes us, that eat us
alive. Part of something we deeply hate because in this cynical game we
are forced to play and sure to lose (and yet it seems that we love our
cage, that we caress the hand that strangles us).
The silence(x3) is terrible. The silence of the screams that are never
heard, that no one wants to hear. Economical, social and emotional
misery surround us everywhere we go, flaunts itself under the glossy
layer of the smiles we exhibit. We drown it in television, we drown it
in consumption.
The flight
:
Hard-worker, i was shocked by your words : “i don’t
have
much money, i’m afraid i will be bored, you can only go
fishing
in the summer”.
Afraid of death
Afraid of boredom
The only excuse you’ve found to justify the theft of your
dreams.
After all these years, at last, your fate is in your hands, but time
has no longer been yours for a long time. What to do with so much
freedom? You’re under the influence now!
“thanks to my work, i’ve made a niche for
myself” Go and die in it now!
In spite of your jovial looks, reality is bitter. Your life has been
stolen.
Promised
land:
Hidden, crouched down, he’s waiting, ready to risk his life
to
leave this land covered with blood and ruled by those who shed it. A
land crushed by war and repression.
He can no longer hesitate, he rushes without knowing how, how long,
what destination...
Adrenaline, horror and despair mix up in his veins, irrigating his
heart at the rhythm of his strides to throw himself in the deafening
entrails of a steel monster.
Exhausted, ignored, he’s waiting death as well as the end of
the
travel where the freezing silence cuts down and knocks down too many of
his companions.
There are dead bodies all over our coasts, our politicians get
indignant and offended but never take on their responsibilities, guilty
and unconscious of the slaughter.
Luckily, the promised land is in sight. As for him, the only thing to
do is again to hug the walls, looking down. Because the
“social” fortress won’t allow any
intrusion and
orders eradication. The dogs are unleashed and rush after him, dragging
with them the brownish and stinking smell of racism and xenophobia.
Searching for a prey , they sniff the fear of the man they’re
looking after. The States organise and, along with the media, keep the
fear of the others and the fear of the invasion alive, playing with
fantasies and the spirits they put to sleep. It’s the same
for
the ones who are chloroformed before being deported, after having been
condemned, exploited, humiliated and whose only crime was to hope to
escape from poverty and death.
Will the right to free movement ever be the privilege of the owners of
capital?
Get up, utopian!
I’ve always been living in this system where school
and TV
have taught me how to think, that there were no alternatives to
capitalism who is supposedly essential to our development, and that
every other social organisation was regarded as utopian. They laugh at
me when I talk, and they’ll tell you too that
you’re a
dreamer, and that you act your age. All this is made to prevent us from
demanding a real change, a revolution, but remind them
that…
…utopia
is to wait for peace when the States have armies
…utopia is to vote when protected
politicians decide for you in great meetings
…utopia is to announce full
employment when markets impose redundancies
Now I understand better why so many people,
many friends around me
can’t even imagine or understand my refusal to adhere to
the international « Cash Republic
». We are
told that it’s possible to find a remedy for the existing
damages
with simple social measures, but I refuse this good conscience who
answers for the sacrifice of individuals so as to provide for the
well-being of a few people, never questioning the foundations of the
real problem.
Fear:
Can you feel it too? His strange pain that gnaws at the belly, this
evil on the rise. And yet i’m not their target but i can feel
them, these dogs exited by the smell of blood, their eyes shinig with
hate, ready to rush at me, them, us. I’m neither the one
they’re hunting for nor the one who’s gonna pay,
and ye i
feel threatened as if their vociferations were aimed at me. Only now do
i truly realise it, don’t we say that you get to like life
when
you come whitin a hair’s breadth of death? Until that evening
he
was just a bogeyman for kids people often talk about but who is hardly
ever seen. But that evening the wind and the moon have put life into
him and like an adult i’ve persuaded myself that i must have
been
dreaming or having a nightmare. But this morning i’ve seen
and
felt anxiety in the faces and in the words. The sun has risen but the
nightmare is still here, i don’t want to stay alone, i need
you
and i need to share because that’s what they want to destroy.
“Socialists and communists say that to abstain from voting
favours fascism but since we’ve always said that the state is
a
tool of opression in the service of a caste, we remain true to
ourselves. And as we think that the liberation movement always has to
face the state, that’s why we advocate active electoral
abstention. Active means that while we abstain from electoral
stupidity, we nevertheless must stay vigilant in the places of
production and in the streets. He true thieves, the real crimnals are
the politians who need to fool the workers and to beguile them with
promises of a four Thursdays week, ripping off their votes to get to
parliamnt and live out of the worker’s sweat like parasites.
When
oyur comrades socialist deputies have also joines ther voices with this
troop of eunuhs, they have shown their true faces. As a matter of fact,
they’ve given up being workers –and therefore
socialists-
many years ago. They live on their deputies’ wages. Let the
socialist repulicans know: either theyy resolve the social problem or
else it’s the people who’s going to resolve it. We
think
the republic can’t solve it. Therefore we say clearly to the
working class that there is only one dilemma: either we die like modern
slaves or live like free men by the direct way of social revolution.
All of you listening to me, know where you stand. It’s up to
you
to chang the course of your life.”
(this speech was delivered by
durruti in barcelona in 1932).
The mould:
A mould is imposed on us since our birth : the oppressive and
artificial iron collar of the gender!
Oppression takes its roots in the concept of differentiation between
the genders. Certain types of behaviours are labelled as masculine and
feminine. The cliches of manliness and femininity become the norm since
our childhood, imposing theatre parts and behaviour parodies to the
individuals. Then sexism becomes the only law. Virility is glorified
and femininity –associated with weakness- becomes a condition
if
you want to please. Everyone integrates unconsciously these codes, and
social pressure makes sure that these rules are respected. If someone
don’t respect these rules, the sanction is immediate :
mockery,
abuse, exclusion.
Divide and rule!
Who profits from it?
It’s the story of an endless oppression : White and Black,
adult and children, men and women...
While we spend our time crushing one another, some people can sleep
quietly.
It’s time to act to deconstruct the genders
It’s time to act to abolish sexism!
Accomplice...
The more i look at them, the more i’m ashamed... Ashamed of
the
way they talk about you: as if you were an object, a doll, a thing to
be possessed. Eying your body greedily, they crush and ignore your
existence! Yet your life and your desires are more important than their
urges. Some invent themselves a role, a mission: to protect their
sisters, their mothers. They lock up your life and dare dictate you how
you should dress, who you should go around with, at what ime you must
go back to your prison.... a whistle, a stinking remark, their violence
makes me sick. And yet i stay still, paralysed by their stupidity,
accomplice... And now i listen to myself, talking as if i had nothing
to do with them! Yet the same images flash, impregnate, mark our
retinas: these videoclips where women are part of the scenery. And i
think about what these images, these symbols can produce on you/on
us... Remember that there is something wrong, women should not
aggravate themselves andend up being categorizes as docile, sisters, or
whoes! And when i hear this from your own mouth i’m overcomed
by
sadness and anger because it means that they’ve made tou
become
your own executioner.
Police
everywhere:
Sarkozy’s henchmen multiply in the streets, at school, in our
lives. Terrorism and in security are just words/notions which are
manipulated to fix fear firmly in the news-stunned collective
imagination. The media hysteria makes us believe that we are in danger,
that we are threatened! And now it’s time to fight/to wake
up/ to
emancipate! Machiavel on his bedside table, the State divides and
rules... When the defanse budget competes with the educational budget
fascism is not that far... Supercop is born, with full powers at the
tip of his flashball, your life must hold no secrets for him,
you’re just a potential threat and treated as such! Sarkozy
has
fun trying to scare us so as to keep a close eye on us...the security
in exchange for liberty pact only serves their interests!
quelques interviews! (mais achetez des zines, c'est vachement mieux)
# zine "mes mots ont la parole" (2008)
1.
Salut les gars. Bon, comme vous vous en doutiez certainement, vous n’allez pas
échapper à la question bateau de début d’interview…je vous la livre donc
directement : Pouvez-vous vous présenter rapidement, nous faire partager
vos passions, vos activités quotidiennes… ? Ca ressemble à quoi une
journée type d’un membre de Chiken’s call ? Faites nous rêver quoi !!
G :
salut, ben moi c’est guillaume je fais la guitare dans chicken’s
call et je partage le chant avec David. La journée type d’un poulet…hum… boire
un demi litre de café le matin, lire trente mails par jours, aller au travail
parfois… mais pas tous les jours ! passer au local autogéré quelques
heures de permanence, y boire encore un café, ou éventuellement une bière,
aller répéter avec mes copains le soir au 102… ouais,
en gros les événements du local, et la musique sont les deux choses qui me
prennent le plus de temps, j’essaye de garder du temps pour être
un peu a la maison, voir mes potes, réparer mon vélo, aller en montagne… alors, ça fait rêver?
D : Salut, david, 26 ans, je fais du tambour et pousse la
chansonnette avec mes petits camarades. Une journée type ? euh, ça
consiste en me réveiller, boire du café jusqu'à ce que je sois grincheux et
énervé, puis répondre aux mails, faire des colis, du photoshop etc jusqu’au
soir. Non ça dépend, mais c’est vrai que le groupe et tout ce que ça implique
prend une bonne partie de mon temps, ainsi que le boulot, plus le reste de mes
activités (local autogéré, vie sociale -euh….-, etc…)… J’aime bien voyager
aussi…et te faire rêver.
2.
Allez, trêve de politesse, il faut que je vous dise un truc les mecs :
C’est quoi ce nom pourri ?? Personnellement longtemps je ne me suis pas
intéressé à votre musique uniquement à cause de votre blaze qui, selon moi, ne
pouvait cacher qu’un énième groupe de hardcore mélo à la sauce Fat. Je
sais c’est très con de s’arrêter à ce genre de détails mais ne pensez-vous pas
que le nom d’un groupe doive un minimum correspondre à sa musique (quitte à
sonner parfois cliché), qu’il a son importance du fait que c’est souvent lui
que l’on découvre en premier via les affiches, flyers…
G :
Bon,… c’est vrai que comme nom de groupe y’a plus marketing, c’est sur… c’est
même assez pourri je te l’accorde… Pour notre défense, je te dirais que nous
étions encore des ados quand on a commencé le groupe et qu’on était loin
d’imaginer qu’on s’accrocherait a ce point a cette passion commune… personne
dans le groupe ne savait jouer d’un instrument, et c’est vrai qu’on était que
vaguement politisés, c’est juste qu’on avait une cabane a nous, « le
poulailler» et que c’est la qu’on a fumé nos premiers joints et commencé, plus
tard, un peu par hasard a jouer nos premiers accords… c’est tout…
C’est
sur qu’on a déjà pensé a changer de nom, mais bon… en fait on s’en rend plus
compte, et peut être que ça ne joue pas en notre faveur pour « la
com.’ » mais je crois qu’on s’en fout…
D : Haha,
voila de la sincérité. Ben ouai on a un nom tout pourri, mais c’est marrant que
tu dises que ça te fasse penser a un groupe de hardcore mélo, moi ça ne
m’évoque pas vraiment un style de musique particulier, juste un nom pourri
quoi ! Pour continuer dans les excuses, à l’époque on avait même pas
d’instrument de musique et donc pas la moindre idée qu’on allait un jour faire
ne serai-ce qu’un concert a la salle des fêtes du coin, encore moins toujours
jouer dix ans plus tard ou faire des tournées ou sortir des disques…Sinon on
aurait peut être réfléchi plus de dix minutes (quoi que…pas vraiment…) Ben oui
effectivement c’est con de s’arrêter a ça, et je pense que la plupart des gens
ne s’arrêtent pas a ça bien heureusement, ce n’est pas un handicap quoi… Après
tu sais en y réfléchissant il y a pleins de groupes (anarchopunks ou pas) que j’aime bien avec des noms débiles, ce qui
ne m’a pas empêché d’avoir envie de les écouter ou de les voir en concert. Et
puis on a bien pensé un instant a s’apeller « dischicken nuclearcall »
pour pouvoir être a la mode, mais finalement non…je rigole…
3.
D’ailleurs quand on écoute votre musique, il semble évident que vous avez un
background hardcore mélodique assez important et que les skeuds sortis des
usines du « Gros Mike » ont du pas mal tourner chez vous. Comment
s’est opérée l’évolution jusqu’à vos compositions actuelles ? Vous nous
racontez votre parcours musical depuis l’adolescence s’il vous plait ?
Votre rencontre avec le punk, elle s’est faite où, quand et comment ?
G :
Merde, pierre, on peut rien te cacher… c’est vrai que c’est un peu de la qu’on
vient… rancid, nofx, pennywise, descendents… la
transition s’est faite progressivement quand on a eu l’âge et la permission
d’aller a la cours des miracle (squat punk de l’époque) voir des groupes
vachement bien, quand on a commencé a farfouilleur dans les bacs de disques, a
acheter des fanzines sur les tables de presses… ça a été un peu la révélation
et la découverte que le punk était autre chose qu’un simple mouvement musical.
Y’avait
aussi sur Grenoble a l’époque une formidable émission
de radio qu’on écoutait toute les semaines, « les nains aussi ont commencé
petit », c’est nico qui faisait ca, le même nico
avec qui, entre autres, on a monté le local autogéré… ça nous rajeuni pas…
enfin surtout lui… ahahah !
Par
rapport a nos compositions actuelles, c’est sur que ce qu’on écoutait a quinze
ans ressort forcement, d’autant plus qu’a l’époque on été incapable
techniquement de jouer du hardcore mélodique! Et puis
c’est vrai que j’écoute pas forcement du crust tous les jours… Ballast, Apocalipstix,
assassinators ce sont plutôt
ces groupes qui tournent sur ma platine en ce moment…
D : Oui
j’imagine que c’est assez évident, et c’est vrai qu’on a écouté pas mal de
hardcore mélo. On a même été complètement préservé du métal, ouf !
Personnellement j’ai été victime de la vague green day/offspring en 94, après
avoir écouté nirvana pendant quelques années. J’ai pas écouté tant de trucs de
fat wreck, plus des trucs d’epitaph, haha ça change pas grand-chose hein, genre
rancid, et puis les descendents, aussi les vieux trucs genre black flag etc…
Bref ce qui m’a sauvé de ce traquenard, c’est ni plus ni moins qu’un petit flyer
sur un poteau entre mon lycée et mon arrêt de bus pour l’émission de nico
« les nains aussi » (a qui je profite de ces quelques lignes pour
rendre hommage), ça devait être en 97... Y avait écrit émission punk/hc, mais
quand j’ai écouté eh ben dis donc ça ressemblait pas a ce que je pensais être
le punk/hc…J’ai écouté assidûment pendant quelques années, et découvert pleins
de trucs, tout ce monde, les groupes, les distros, les fanzines, les idées et
modes de fonctionnement du punk/hc diy. Et puis l’autre truc ça à été le squat
de « la cour des miracles» a grenoble qui a ouvert a la même époque
(98), on est allé a quasiment tout les concerts la bas, c’était toute une
aventure pour s’y rendre depuis la banlieue d’ailleurs, ou on a découvert aussi
tout cet univers qu’on n’a pas quitté depuis.
Pour ce qui est de l’évolution de notre musique, elle s’est faite
longuement, du punk mélo/ska un peu foireux et fourre-tout des débuts jusqu'à
maintenant ou on a un style bien plus affirmé et plus clair. J’imagine que
d’une part on n’écoute plus la même chose, d’autre part ça nous a pris un peu
de temps avant de maîtriser un peu plus nos instruments pour faire ce qu’on
voulait faire, et puis aussi a force de composer ensemble eh ben forcement on
évolue, on mûrit hahaha…
4.
A ce propos iriez-vous jusqu’à dire que le punk a changé votre vie ? Si
vous n’aviez pas croisé cet univers underground sur votre chemin, que
feriez-vous aujourd’hui, seriez-vous des personnes réellement
différentes ? Pensez-vous avoir intégré beaucoup d’éléments de la culture
punk qui ont contribué à façonner votre identité actuelle ?
G :
Tu fais bien d’en parler, car c’est vrai que j’en veux vraiment au mouvement
punk, sans toute cette perte de temps je serais certainement devenu très
fort en skate, j’aurais eu un travail respectable, et sûrement très bien payé,
j’aurais une complémentaire retraite, une golf tdi,
j’organiserais des barbecues avec de la viande dessus…
Ouais
je pense que mon implication dans ce mouvement joue forcement sur mon identité
actuelle, sur mes choix de vie…
D : Au risque de sonner cliché, puis je affirmer que oui le
punk a changé ma vie ? J’ai déjà lu ça quelque part je crois…Dur a dire de savoir ce
que je ferai sans le punk...peut être serai-je un
anarchiste barbu de la f.a? Ou complètement autre chose, impossible a savoir.
Je
pense définitivement avoir intégré pas mal d'éléments du punk, qui font que je
suis ce que je suis maintenant, dans ma façon de voir les choses, dans
mon
rapport aux autres, ce que je mange, etc etc... Et tout simplement dans ma
façon
d'envisager ma vie et ce que j’en fais maintenant.
5.
Votre musique est qualifiée d’anarchopunk au même titre de celle de Plaine
Crasse, des P4 ou de Fœtus party (pour n’en citer que certains) alors que ça
n’a franchement rien à voir. J’ai l’impression qu’à partir du moment où un
groupe DIY joue du punk avec un chant politisé en français il est estampillé
« anarchopunk ». C’est un peu limitatif quand même non ? Pour
moi vous jouez du « punk mélodique anarchiste », ça vous convient
comme étiquette ?
G :
c’est vrai que les étiquettes qu’on met sur les groupes on s’y perd assez
facilement et chacun a son idée de ce qui se cache derrière tel ou tel
appellation… Pour moi en tout cas le terme d’anarchopunk
n’est pas plus un style musicale qu’une manière de s’affirmer en tant que
groupe punk politisé… mais peut être qu’effectivement
j’ai rien compris… enfin finalement je pense que tout ca
n’a pas grand importance… pour le « mélodique »
ouais… on assume…
D : Ca n'a pas rien a voir, je ne suis pas trop
d'accord... C'est sur que on ne fait
pas de l'anarchopunk a boite a rythme avec des chants/slogans comme plaine
crasse -haha.. désolé-, j'imagine que c'est parce qu'on a raté la vague alterno
et que ca n'a jamais été notre passion, mais bon, je trouve que notre musique
est quand même très proche de l'anarchopunk, remanié a notre sauce, forcément.
Pour les étiquettes musicales, "punk anarchiste mélodique" me va
aussi, allez
va! Ceci étant, l'anarchopunk correspond surtout pour moi a une démarche, a la
manière d'être et de fonctionner d'un groupe, il y a des groupes qui jouent
musicalement parlant ce qu'on pourrait appeler de l'anarchopunk mais qui sont
des beaufs et qui n'ont rien a voir avec ma définition d'un groupe
d'anarchopunk...
6.
Le punk, musique agressive et radicale par excellence, est souvent en relation
avec des sports de glisse dits « extrêmes », comme le skate, le surf
ou le snow. Vous comprenez ce lien ? Ca vous parle le côté revendicatif,
anti autoritaire, contestataire (enfin, avant la grande récupération mercantile
à laquelle on a assisté ces dernières années), la quête de liberté que l’on
retrouve dans certains sports? Vous pratiquez ce genre d’activités (j’ose
espérer avec la montagne si proche !) ?
G :
Ben décidemment… tes dons de voyance m’épatent ! c’est clair que la glisse
, j’ai toujours baigné dedans… en fait, jusqu'à mes 16 ans j’habitais a dix
minutes d’une station des alpes du sud, autant dire que j’ai grandis avec des
lattes aux pieds, et après je me suis mis au snow. C’était quasi- gratuit pour
les gamins du coin (200 balles a l’année) du coup comme y’avait pas grand-chose
d’autre a faire… j’y passais tout mon temps libre.
Le
skate, c’est quand je suis arrivé a la ville que j’ai découvert, avec des potes
que je m’étais fait au Lycée… comment ils s’appelaient déjà… David, Bruno,
Florent… j’me rappelle, ils écoutaient greenday…(plus tard on a même monté un
groupe ensemble, on savait pas jouer, on avait un nom pourri, mais on s’amusait
bien…)
Je
suis assez d’accord avec toi par rapport aux liens logiques qu’il y a entre ces
sports et le punk. Pas de fédé, pas de clubs, des compets’ avec une importance
infime par rapport aux autres sports… le gout de la liberté avec le hors piste
et le street en skate, s’approprier
l’espace, la gueguerre avec les flics, les dénonciations des bons citoyens,
etc… C’est clair que ce sont beaucoup de choses que l’on retrouve chez les
punks.
Apres,
c’est vrai qu’il y a plein de trucs qui puent dans ce milieu du fait de la
manne d’argent que ca représente… le coté pose, fashion, marques,… me fatigue
aussi. Mais bon, heureusement que y’a des gens qui restent classe dans ce
milieu
(p’tit clin d’œil a Seb/tant que l’animal
chill/ vegan-ecoloskateshop à grenoble…)
D : C’est
vrai qu’il semble y avoir un lien évident, en tout cas en théorie… En tout cas
pour le skate, c’est vrai qu’on peut voir ça d’un point de vue politique (on ne
rigole pas svp), dans le sens ou on se réapproprie la ville ou se qui nous
entoure, on donne un sens nouveau à tout ce béton et a tout ces nouveaux
quartiers déshumanisé qui ne servent les besoins de personne qui se
construisent ces temps ci…Et puis aussi le fait d’utiliser l’espace publique
pour autre chose qu’aller de la maison au magasin et du boulot a la maison à du
sens en soi, l’utiliser et l’occuper. C’est bien évidemment canalisé par les
mairies qui construisent des skateparks pour que les jeunes s’amusent sans
déranger les grands mères, et puis ça fait bien de montrer dans le journal de
la ville qu’on fait des équipements sportifs pour la jeunesse. Bon, en réalité
le milieu du skate me désespère un peu, les trois quarts du temps c’est a qui
fera le mieux la figure la plus a la mode (moi je croyais que c’était aussi un
truc pour être créatif le skate…), et puis c’est à fond fashion…tout ce milieu
de skateur/snowboardeur topcool qui regarde des vidéos toute la journée et
traîne dans les shops, ça ne me passionne pas. Pas grand-chose
d’anti-autoritaire ou contestataire la dedans, bien au contraire. Bon, tout ça
c’est une généralisation, je ne sais pas si c’était différent ou pas dans les
années 80, ce qui est sur c’est que c’est une pratique bien plus acceptée et
récupérée de nos jours, bien moins marginale et mal vue. Les skateurs
anarchistes ne courent pas les rues, je me sent un peu seul hahaha….Pour ce qui
est du milieu du snowboard, c’est encore bien pire…bien bien pire…Mais bon tout
ça ne m’empêche pas de faire du skate depuis bientôt 12 ans, même si j’ai de
plus en plus de mal a trouver le temps d’en faire, mais sporadiquement je m’y
remet et c’est toujours aussi marrant. Pareil pour le snowboard, mais c’est de
plus en plus un sport de riche, les tarifs montent en flèche, donc plus que
jamais le mieux est de partir dans la montagne en raquette et de descendre ou
faire une bosse dans un coin, c’est gratuit ça permet d’éviter l’ambiance
station de ski…Le surf je m’y suis mit il y a pas longtemps, mais tu n’est pas
sans savoir que grenoble n’est pas au bord de l’océan, donc c’est pas facile
facile, mais je compte bien en faire le plus possible quand même quand j’en ai
l’occasion. Peut être dans quelques années, déménager a biarritz, monter un
groupe de hardcore mélo (un vrai cette fois ci !), et me teindre les
cheveux en blond (si il m’en reste d’ici là ce qui est mal parti !)…hum
7.
Vous venez de la région grenobloise. Vous pouvez nous faire un petit
« scene report » du coin ? Quels sont les groupes, zines,
labels, lieux à découvrir de toute urgence si l’on passe par chez vous ?
Ca bouge bien au niveau des concerts? Et de l’autre côté des Alpes quelle est
la tendance en ce moment ?
D : Alors,
il se passe pas mal de trucs, ces 5 dernières années les choses on bougé dans
les bon sens. Bon, rapidement, dans les groupes, a part les 2-3 groupes punks
débilos qu’on trouve dans chaque ville, on a PLAINE CRASSE (anarchopunk), LET
ME DIE ALONE (punk/hc), REVENGERS (folk punk a violon), et puis récemment
EGOHINE (emo crust) Et DAILY O.D (punk
crust), sans oublier L’OISEAU MORT (hiphop). Il faut savoir que c’est les 10
mêmes personnes qui font tous ces groupes…aha non j’exagère. Pas mal de ces
groupes se sont déjà fait des chouettes tournées.
Il y a aussi
le fanzine CUL DE SAC, l’équivalent punk de rires et chansons, et le fanzine de
nico nain BAMBULE, un numéro tout les six ans, le dernier est sorti, super
chouette choppez le donc.
Pas mal de
concerts aussi, notamment grâce au collectif 100 SAOULS, récemment rebaptisé
YVONNE MAIDEN, qui a organisé quasi un concert par semaine pendant un an,
chapeau, et puis aussi MORUE PROD , TAENIA SOLIUM, ainsi que LE LOCAL
AUTOGERE bien sur…Les lieux de concerts changent tout le temps, c’est un peu la
galère par contre. Il y a des chouette lieux mais rien d’a la fois stable et ou
on peut faire des concerts quand on veut.
Comme lieux a
voir de toute urgence et ben évidemment LE LOCAL AUTOGERE
(infoshop/bibli/café/activitées diverses et variées/soupe), il y a aussi LES BAS COTE, c’est un peu comme
le local sauf que c’est des babos haha, il ya également ANTIGONE, bibli anar et
activités, et le 102, squatt qui est la depuis 25 ans( !), ou il y une
grosse progra expérimentale (et punk desfois), ainsi qu’indymedia, la cnt, un
local de repet, et un super atelier de sérigraphie aussi.
Divers
squatts également, on ne compte plus toutes les expulsions de chouettes lieux
(10 ? 15 ? 20 ?, je sais même plus), bref c’est précaire
évidemment mais il y a toujours des activités qu’y s’y passent.
Voila, sinon
il y le label de nico LES NAINS AUSSI, et le label de fredasse PERCE-OREILLE,
ainsi que TAENIA SOLIUM. Il ya avait pas mal d’émissions de radio mais il n’en
reste plus que deux, l’émission féministe DEGENREE, et l’émission anticarcérale
LES MURS ONT DES OREILLES, qui existent depuis bien 4/5 ans.
Pour plus
d’infos fouillez sur internet ou écrivez nous. De l’autre coté des alpes il se
passe quoi ? C’est une très bonne question, eh ben figure toi qu’on a
aucun lien ou presque avec l’Italie. C’est vraiment étrange mais je pense que
si il y a 3 groupes italiens qui on joué a Grenoble en 10 ans c’est maximum…on
devait aller jouer a Turin et c’est tombé a l’eau donc on n’en saura jamais
plus…
8.
Une des
choses qui m’a le plus marqué lorsque je vous ai vus en
live à Bordeaux, c’est
la bonne humeur que vous dégagiez. Vous aviez tous
« la banane », on
sentait que vous étiez contents d’être là, de
jouer même si l’affluence n’était
pas terrible… Franchement ça m’a fait plaisir,
ça change de tous ces groupes
blasés, ultra froids, qui ne dégagent aucune
émotion et ne restent même pas
regarder les autres… Moi qui pensais qu’une des valeurs
essentielles du punk DIY
était la communication, le fait de pouvoir échanger des
idées, partager des
points de vue, débattre, confronter des
expériences… autant te dire que je suis
souvent déçu ! Je sais, ce n’est pas une
question mais ça vous évoque quoi
ce genre d’attitudes ? Vous avez souvent
été confrontés en tournée à
ce genre de groupes, déshumanisés, qui semblent tourner
uniquement pour
promouvoir leur dernier album et ne pas rechercher
d’avantage de cette
aventure ? Pourquoi continuer à tourner dans le circuit DIY
dans ce cas
là, ne serait-ce alors pour ces gens là qu’une
solution « par
défaut » ?
G :
Bon, c’est vrai que perso, j’ai du mal a cacher ma joie d’être sur scène… on me
le dit souvent…
Et
même devant trente personnes un dimanche soir on se fait plaisir. En même temps
le plaisir de jouer c’est le moteur
principal et c’est sur que quand on commencera a ce faire chier on arrêtera .
Des
groupe qui « se servent » du circuit DIY comme tremplin pour réussir,
ou juste qui tournent dans notre milieu
«par défaut » … ouai ca existe sûrement, même si tu peux jamais
trop savoir…
En
fait, je serais pas aussi sévère que toi par rapport a des groupes qui
paraissent froids et qui donnent l’impression de se la jouer stars, c’est
souvent les même groupes qui se tapent des tournées marathons de plusieurs
semaines, voir de plusieurs mois, et c’est clair que des fois ce qu’ils
dégagent comme non communication, c’est seulement qu’ils sont morts crevés
d’enchaîner les dates et qu’au bout de 15 jours sans days-off, avec 4h de
sommeil, et 10h de camion, ca peut arriver de ce dire : là, j’irais
bien me coucher. En même temps, c’est clair que
rien n’ oblige les groupes a s’imposer de tels rythmes, là c’est un peu
le coté tradition du rock n’roll qui fait , mais aussi la
vérité c’est que c’est tripant comme
expérience
de jouer tout les soirs, d’être de plus en plus a
l’aise… et y’a aussi le coté bêtement
financier : mathématiquement, si y’a trop de days
off… y’a moins de gasoil
pour le véhicule, et plus de chance de se foutre dedans…
Mais
c’est quand même super plaisant de pouvoir rester un ou deux jours dans une
ville après un concert et pas seulement arriver, faire la fête et repartir… et
c’est dans ces moments là que des liens ce créent réellement : c’est en
tournée qu’on a rencontré Dennis « crustbus », il nous avait calé
deux dates, on a passé deux jours tranquilles chez lui à eindoven, on a bien
rigole, du coup on est retourné enregistrer dans son studio, on a fait un split
avec les power is poison et on s’est fait une tournée avec eux… voilà pour
l’exemple des précieuses rencontres que tu peux faire en tournée… mais c’est
bien possible que sur la même tournée on est pu paraitre froids et blasés tout
simplement parce qu’on était mort crevée des concerts, du long voyages ou juste
de la grosse cuite de la veille…
D : Oui,
je dirai même pourquoi continuer à tourner tout court ? Quand on ne se
fait plus plaisir en faisant ça, je ne vois plus l’intérêt. Ca arrive de voir
des groupes sur scène qui on l’air de se faire chier, après peut être que des
fois c’est juste une apparence, mais bon je pense que quand un groupe est
content de jouer et s’amuse c’est sur que ça se voit direct et ça fait vraiment
plaisir a voir aussi, les gens le sentent et réagissent souvent différemment.
Pour notre part c’est vrai que c’est très rare qu’on ne s’amuse pas a un
concert, même quand il n’y a pas grand monde ça peut être un super concert,
j’ai l’impression que l’affluence n’entre pas trop en compte la dedans. Pendant
la dernière tournée en scandinavie il y a eut des concerts avec vraiment pas
grand monde (en finlande..), et avec un public en apparence pour le moins
difficile a motiver ( !), et puis en fait il s’est trouvé que les concert
était quand même vachement marrant a jouer et que les gens on vraiment aimé, comme
quoi ça ne tient a pas grand-chose. Et puis c’est vrai qu’on est pas trop d’un
naturel blasé et qu’on a la chance de bien se connaître et de traîner ensemble
depuis un paquet de temps, ce qui transparaît sur scène je pense…
9.
En tant qu’anarchistes je suppose que vous ne votez pas aux élections
présidentielles (tout comme moi). Mais en cette période d’élections
municipales, je me pose certaines questions. Le vote à un niveau local
(comprendre dans un village ou une toute petite ville) peut-il être utile,
peut-il favoriser des avancées concrètes (construction d’une école adaptée à
l’évolution démographique du village, d’une aire de jeux…) ? Bref, au-delà
des débats idéologiques, le choix d’une personne proche, connue, peut-il
influer sur la politique locale ou bien est-ce que toutes les décisions
dépendent des subsides accordés par les hautes instances politiques françaises,
les petits maires n’ayant quasiment aucune marge de manœuvre ? Vous
êtes vous déjà posés ce genre de questions ?
G :
C’est clair que ce genre de questions m’ont traversé l’esprit, d’autant plus
qu’a la base je viens d’un village et que je suis même encore sur les listes électorales
de ce village… Mais comme toi c’est en terme de marge de manœuvre qu’il reste
aux communes que je résonne. Déjà par rapport a l’Etat, c’est clair que
l’ouverture (ou la fermeture…) d’une école ne dépend pas du maire, de même que
la construction d’une autoroute…
Mais
surtout pour moi c’est par rapports aux pouvoirs de l’économie que les mairies
ne peuvent rien faire. Même le plus honnête des petits conseils municipaux,
plein de bonne volonté aura toujours le couteau sous la gorge. Si tu veux
construire une bibliothèque il faut plus de fonds, couvrir plus d’impôts
locaux, céder aux promoteurs immobiliers, agrandir les terrains constructibles,
faire des lotissements… De la même manière,
si tu veux que les gens s’installent dans tes beaux lotissements bouygues et
profitent de ta bibliothèque ou tout simplement
si tu veux pas qu’ils désertent, il faut aussi du boulot… laisser
construire deux télésièges de plus a la boite qui gère la station, accepter un
golf pour faire venir encore plus de touristes… Et pourquoi pas un supermarché,
c’est bon pour l’emploi ca un supermarché…
Pour
moi c’est clair que même le maire écolo, sincère et sans intérêts personnels en
jeux n’aura strictement aucune prise sur des règles du jeu qui dépassent les frontières
de sa commune, et c’est clair qu’il y a beaucoup de choses mieux à faire le
dimanche que d’aller voter
D : Je ne vote pour
aucune élection, et je n'ai jamais voté de ma vie. P'têtre qu'il
faudrait que j'essaye une fois pour voir quel effet ça fait, mouai. Je ne pose
pas vraiment ces questions là, car pour moi c'est le principe même de
démocratie
représentative qui est à revoir. Certes, il y a des avancées au niveau local
qui
sont plus concrètes et plus visibles en apparence, mais à ce moment là on peut
avoir le même raisonnement au niveau national, je ne sais pas par exemple les
lois sur la durée du temps de travail, ou les nouvelles mesures qui vont être
prises par rapport au rmi et aux assedics, c'est des trucs qui nous touchent
aussi directement et très concrètement, et a ce moment là pourquoi ne pas se
dire "tiens si je votais pour tel candidat-e et ben cette loi passerai -
ou pas-
et ça m'arrangerai bien"? Non, je crois que soit on rentre dans ce jeu là
ou
soit on n'y rentre pas.
10.
Vos paroles, même si elles sont engagées et reprennent
tous les leitmotivs des
luttes anarchistes, sont agréables à lire, et ne
sonnent jamais comme des
slogans vides de sens. Il en émane une sorte de
« poésie militante et
révolutionnaire » qui me plait bien. Je suppose que
vous y attachez de
l’importance. Comment ce passe le processus
d’écriture, qui s’y colle ?
N’avez-vous jamais été tentés
d’adopter une autre façon d’écrire, de
relater
des faits plus personnels, moins universels mais dans lesquels
l’auditeur
pourrait se reconnaitre ? N’est-ce pas lassant au bout
d’un moment de
chanter l’anarchie ? Vous n’avez pas peur de ne plus
arriver à vous
renouveler, d’être redondants ?
D : Aie, l'écriture
des textes, dur dur...Pour être honnête, ce n'est pas notre
point fort je crois! Enfin personnellement je met des heures avant d'arriver à
m'y mettre correctement, et quelques semaines avant d'arriver a avoir un texte
final dont je sois satisfait. Le jeu de l'écriture est pourtant assez prenant
et
agréable une fois qu'on est pris dedans je trouve. Avant il y avait Florent
(notre ancien chanteur), qui s'en sortait très bien et écrivait les 3/4 des
textes, mais bon les meilleures choses on une fin! C'est marrant que tu trouves
ça universel parce que quand j'écris, je pars toujours d'un sentiment personnel
ou d'un truc qui m'est arrivé et je brode dessus, ce qui fait (j'ai
l'impression) que nos textes ne sonnent pas trop génériques et qu'il nous
correspondent vraiment, que -pour nous en tout cas- ils sont sincèrement
chantés. Je ne me dis pas "tiens de quoi on a pas parlé dans nos chansons,
hum...a tiens, la guerre nucléaire,hop là!". Donc je ne chante pas
l'anarchie
pour chanter l'anarchie a la sin dios (ce qui ne m'empêche pas d'aimer beaucoup
d'ailleurs et le style texte-propagande est aussi une démarche valable a mes
yeux), mais pour exprimer quelque chose de mon point de vue a moi (certes
anarchiste) a partir de ce que je ressens, ce qui j'espère me préservera de la
redondance ou en tout cas de la panne d'inspiration ou de la lassitude...
G :
Merci pour le compliment, ça fait plaisir parce que c’est clair que c’est un
truc qui nous tiens a cœur… et l’accouchement ne se fait jamais sans douleur,
je passe deux heures sur une phrase, et je la balance le lendemain… au final
j’ai mon texte et je crois que même a la fin, j’en suis jamais réellement
totalement satisfait, du coup ben… je suis content que ça te plaise !
Comme
David, je pense que c’est pas vraiment le problème de trouver des thèmes, ou
celui de me répéter que je me pose, c’est surtout de rendre le texte a peu près
«beau» et agréable a chanter, c’est ça le plus dur pour moi…
11.
L’anarchie, vous y croyez toujours ? Ca vous semble viable à un niveau
global, à l’échelle d’un état (personnellement je n’y crois pas) ou devra-t-on
se contenter éternellement de petits ilots autogérés isolés ? A quoi
ressemblerait-elle cette société anarchique ? Que manque-t-il, selon vous,
aujourd’hui, pour que la majorité des gens aient envie de se tourner vers cette
voie ?
D : Mais tu vas
arrêter de nous embêter?
Ben...euh...oui j'y crois toujours! amen. Dur de dire si ça serait viable a un
niveau global, je pense que oui, le problème étant que ce serait au niveau
mondial, je vois mal un seul pays (et puis les etats n'existerait plus en
théorie hein) subsister au milieu du reste comme ça. Bon vu comme ça c'est pas
gagné. Mais bon, en plus de l'histoire, il y a pleins de petits trucs qui me
font me dire que rien n'est perdu, que les gens ne sont pas tout le temps si
moutons que ça, et qu'il suffit de pas grand chose pour que ça change. Ca c'est
les jours ou je suis optimiste!
A quoi ça ressemblerait? Tu vois les dessins dans les magasines des témoins de
Jéhovah ? ben pareil…Mais dans tout les cas, ces petits ilots autogérés
sont ce qui permet de me
sentir bien dans ce monde, parce que l'anarchie c'est pas forcément un truc
distant, c'est ici et maintenant dans ces petits ilots là, et c'est déjà une
réalité qui fait partie de mon quotidien et du quotidien des gens qui les font
vivre. C'est un processus d'expérimentations, un apprentissage collectif qui
est
bien ancré dans le présent et la réalité!
G :
Plus d’un siècle s’est passé en France entre le moment ou une poigné
d’hurluberlues ont commencés a remettre en cause le droit divin et la
révolution qui a mis en place ce système de démocratie représentative… y’a pas
si longtemps, c’était de la science fiction d’imaginer que le peuple foutrait
dehors la monarchie. Et nous on se fait traiter d’utopistes et de rêveureuses
par des gens qui pense que sa y est, c’est la fin de l’histoire… On en est
là , présenter un projet de société et essayer de secouer tout ces gens
amorphes, et l’appliquer a notre échelle pour vivre bien, en cohérence avec nos
idées et pour montrer aux gens qu’on peut faire les choses bien (
mieux ! ) sans chefs, sans autorités, et par une organisation
horizontale.
Pour
répondre a ta question, ouais j’y crois ! mais dans un futur lointain…
tellement lointain que honnêtement je pense pas vivre sa de mon vivant… mais
bon de toute façon vu mon rythme de vie, je pense pas vivre vieux…
12.
Voici le traditionnel sondage débilus :
. Walt Disney
ou Tex Avery ?
D: euh…tex avery sans grande conviction.
G: Tex
avery
. Plage ou
montagne ?
D : Les 2, c’est encore plus cool !
G :
montagne !
. Brigitte
Lahaie ou Clara Morgan ?
D : pardon ? grossier
personnage.
G : C’est
qui ?
. Les Nuls ou
les Inconnus ?
D : Les inconnus, en souvenir
de mon enfance.
G : les
nuls !
. Frodon ou
Harry Potter ?
D: Frodon.
G: bof...frodon.
. Soirée
Bière/Foot ou Scrabble/Champagne ?
D : Soirée bière/champagne.
G :
Ouai !!!bière champagne !
. Babyfoot ou
Billard ?
D :Ah ! dur ! Billard, parce qu’au baby foot
guillaume gagne toujours.
G : ouai
baby ! quand tu veut pierre !
.Gore grind ou
harsch noise?
D : C’est quoi ça ?
G : ???
. Gaspard Noé ou Jan Kounen ?
D: Euh..c’est
qui?
G: Gaspard
noé
13.
Je vous laisse le mot de la fin. Vous pouvez nous parler de vos projets, coup
de cœur, de gueules… Bref, lâchez vous !
D :
Merci pour l'interview pierre, et permet moi de te féliciter pour tes
questions!
On est parti en tournée en Scandinavie il y a un mois (avril 2008), tu me
demandais nos impressions. Dur d'écrire ça en quelques lignes..Déjà c'était
assez intensif, on a fait 14 dates en 16 jours au
Luxembourg/hollande/Danemark/Norvège/Suède/Finlande/Allemagne, et pas loin de
9000 bornes! Et puis surtout c'était trop bien! Ben comme une bonne tournée, on
a rencontré plein de gens super, joué dans des lieux vraiment classe, bien
mangé, bien rigolé, on s'est même pas engueulé une seule fois,beuh même pas
drôle, et puis on a eut pleins de retours positifs sur la musique de pas mal de
monde, ce qui fait toujours plaisir. On a fait toute la tournée avec les
hollandais de power is poison, avec qui on a sorti un split 7'' pour
l'occasion,
enregistré chez dennis (de p.i.p) en hollande, et on a monté la tournée
ensemble, bref une belle histoire d'amour! C'était assez fou d'aller si loin
avec notre petit camion, jusqu'en Finlande tout par la route, et puis de
traverser les fjords, de voir tout ces lacs gelés, très exotique ma fois, et
encore des tonnes de bons souvenirs de toute cette aventure. A part ça on a été
vraiment impressionné par l'organisation des punks la bas, quand ils
organisent
un concert ils font les choses vraiment bien, ce qui change tout quand tu es en
tournée et nous a donné envie de faire pareil avec les groupes qu'on accueille
ici! Un truc intéressant aussi c'est de voir comment ils créent des lieux
collectifs pour les concerts ou autre malgré le fait que ce soit impossible de
squatter en scandinavie. Il y a des lieux vraiment hallucinants, gérés depuis
25
ans par les punks, (loués, achetés ou donnés...). Ce qui ne les empêchent pas
d’avoir des problèmes avec les flics évidemment (et les nazis..). Bon, il y a
plein de trucs a
raconter, et je ne désespère pas de faire un espèce de tour report un de ces
jours, a suivre sur notre site, il y aura en tout cas des photos et vidéos dans
un premier temps. Et puis j'ai envie d'y retourner moi...
Bref, en projet, en juillet on part au Brésil en tournée! Une dizaine de dates
au programme normalement, on va sortir un petit cd-r discographie pour la
tournée (intitulé "dix ans-dix chansons" en auto-hommage à notre
incroyable
productivité). Youpi donc!
Et puis pour le printemps 2009, un LP. Ca devrait sortir sur tofu guerilla et
d'autre labels à définir! Et sûrement d'autres tournées, ce n'est pas les idées
qui manquent, et on ne va pas s'arrêter en si bon chemin.
N'hesitez pas à ecrire pour quoi que ce soit.
Et on a toujours des 10'' et des split 7'' si ça intéresse des gens, et tout
est
téléchargeable sur le site aussi. A oui, et allez voir le site de « daily
o.d » aussi !
J'espère ne pas m'être trop étalé! Des bises a tou-te-s, et au plaisir de se
rencontrer.
# zine "divergence" (2008)
1)Vous vous définnissez souvent comme un groupe d'"anarchopunk
mélodique", qu'est-ce que vous entendez par là? Quelles sont vos
influences?
Salut!
Eh bien parce qu'on puise a la fois dans la musique
anarcho-punk classique et dans le punk-rock mélodique, et je pense que ça se
ressent. Je me retrouve dans l'éthique
anarchopunk, qui pour moi ne se résume pas qu'a un genre musical.
Et puis on a toujours aimé
notre petite -ou grosse- dose de mélodies, alors...
2)Dans le livret de votre
10" "Maintenant ou jamais", vous remerciez entre autres ceux qui
"ne luttent pas qu'au sein du microcosme punk". Vous pouvez
développer?
En tant que pratique contre
culturelle, le punk est une forme de lutte en soit. Il développe des pratiques
non-marchandes, basées sur l'échange (de disques, des contacts, d'entre aide),
autogestionnaires. Ceci étant, je ne pense pas que ce soit suffisant si on veut
toucher un plus large publique, enfin comment dire quand les punks sortent dans
la rue faire des actions, des bouffes populaires, dire qui ils sont, ça a du
sens pour moi, c'est essayer de sortir de notre petit monde et de se frotter a
des gens qui n'ont pas du tout la même manière de penser que nous, et c'est
intéressant (mais aussi déstabilisant!). Avoir des lieux ouverts sur l'extérieur,
rejoindre des collectifs ou syndicats anarchistes par exemple, bref brasser
avec des gens qui ne sont pas forcement punk.
3)Est-ce que pour vous le punk doit forcément être DIY? Que pensez-vous d'un
groupe comme Propagandhi?
Propagandhi c’est pour moi le
rarissime exemple de groupe qui a à la fois un publique assez large et qui vend
beaucoup de disque mais qui garde la tête sur les épaules et reste un groupe
sincère et attaché à ses convictions anarchistes. Bon, c’est en tout cas
l’image que j’en ai de l’extérieur, que ce groupe dégage. Rien qu’a voir
l’énorme boulot de recherche et d’écriture qui accompagne chacun de leur
disques, c’est assez impressionnant. Ce n’est pas le genre de groupe qui se
fourvoierait dans les campagnes comme « punk voter » qu’il y a aux
états unis…Ceci étant, ils étaient aussi sur fat wreck a un moment si je ne
m’abuse, et puis si je voulais leur organiser un petit concert dans le coin par
exemple je ne suis pas sur que ce soit si facile, ou quelles seraient leurs
conditions etc… Bref, je pense que c’est un des rares groupes de cette taille
qui arrive a marcher sur une très fine ligne entre diy et grand public gros
label etc…
Pour notre part, c’est diy,
par choix évidemment, et aussi par nécessité, si on ne sort pas nos disques, si
on n’organise pas nos tournées, qui va le faire pour nous ?
Après a chacun de faire ses
choix, l’essentiel est de rester cohérent avec ce qu’on chante et ce qu’on
prône.
4)L'intégralité de vos morceaux enregistrés sont en libre téléchargement sur
votre site internet. Pour vous le téléchargement n'a que du bon?
Oui, le téléchargement n’a que
du bon, je ne vais pas pleurer sur le sort des grosses maisons de disques, et
puis si les ventes de films baissent, et alors ?
Si on a mis nos morceaux en
libre téléchargement sur le site c’est parce qu’on veut que notre musique
circule le plus possible, et qu’on ne soit pas obligé d’acheter le disque pour
écouter ce qu’on fait. Les polémiques qu’il y a actuellement autour du
téléchargement de disques sortis par des labels diy me fait totalement
halluciner (je pense a la position de profane existence notamment), ainsi que
le développement des sites de téléchargement payant chez des labels
pretenduemment diy. On croit rêver quand des labels non-profit sortent des
arguments dignes de n’importe quelle major...Comme si télécharger un disque de
punk c’était profiter honteusement du travail du label et planter le couteau
dans le dos du groupe…he ho, je croyais que on faisait ça pour le plaisir
moi ? pour diffuser des idées ? non ?
Attention, j’ai bien aussi les
réalités économiques d’un groupe en tête, et d’un label aussi, je sais que
sortir un disque et tout simplement jouer dans un groupe dans ce milieu coûte
très cher, et qu’il est toujours agréable de rentrer dans ses frais voir –dans
le meilleur des cas- d’avoir des sous d’avance pour sortir le prochain disque,
payer une partie du studio, réparer le camion etcetc… Mais l’argument comme
quoi les gens qui téléchargent n’achètent plus de disques est faux. C’est mettre
au même niveau un vulgaire mp3 et un disque, qui est un bel objet, avec un
pochette, des textes, des dessins etc… Les gens que je connais qui on aussi des
labels sont les premiers a télécharger des quantités astronomiques de groupes
punks, mais ça ne les empêche pas d’acheter des vinyles, et pas moins qu’avant. Tu vois, même quand on
était au brésil, les gens achetait nos skeuds vinyles, qui étaient du coup
assez cher pour eux vu le niveau de vie, et pourtant on avait fait un cdr
compilation avec 10 morceaux qu’on vendait trois fois moins cher. On avait
aussi mis ce cd a télécharger -complètement gratuitement du coup- sur un site
internet, et plus de 500 personnes l’on téléchargé, et quand je vois ça je me
dit, chouette, il y a du monde qui écoute ce qu’on fait, je me dis pas,
« a les salauds on aurait pu leur vendre 500 vinyles, au lieu de ça ils
écoutent ce qu’on fait sans avoir payé » !! Pareil, on a rencontré
des punks colombiens qui on emportés chez eux un des cds et qui on dit qu’ils
allaient faire des copies la bas et le distribuer, et c’est classe je trouve.
En tout cas c’est un débat intéressant, et je te livre juste quelques idées en
vrac comme ça, un peu pressé par le temps, hehe…
5)Votre premier 7" s'appelle "La liberté ne se donne pas, elle se
prend". Mais comment on la prend...?
Comme ça :
« hop ! ». Ben, ça veut dire que si on reste là a attendre il va
pas se passer grand-chose, a part qu’on va chopper des tendinites a fort de
faire de l’ordi. Il ne faut pas attendre que les gens qui on le pouvoir
(économique, politique..) nous en donne une part et renoncent a leurs
privilèges, ça n’arrivera pas. Donc, a partir de là, ben action directe quoi
t’sais ! Je sais pas, ce qui me passe par la tête : ne pas attendre
que la crise du logement soit résolue par le gouvernement et qu’on daigne bien
nous accorder un logement social au bout de trois ans, mais plutôt squatter une
maison vide tout de suite et y habiter. Ou bien, on veut la gratuité des
transports et la liberté de circuler? et bien on fraude, et zou, c’est
gratos ici et maintenant. Ca peut sembler dérisoire, mais si tout le monde s’y
met on est instoppable. Ne pas accepté d’être représenté, que ce soit par un
parti ou par des gros syndicats, et que nos luttes soient récupérées ou qu’on en
soit dépossédés. En fait, je me dis que ta question est très vaste…
6)Dans le livret de votre 7", vous dites "la musique n'est pas un
danger, mais l'action qu'elle nous inspire peut l'être". Vous pouvez
développer? Le punk est-il encore une menace? Vous croyez au pouvoir de la
musique?
Ca rejoint ma réponse à la
deuxième question en fait.
Je rajouterai que le punk peut
jouer un rôle incroyable dans la vie d'une personne et dans les choix et les non
choix qu'on fait. On peut par exemple reprendre le truc du végétarisme, ou dans
le refus du salariat et de la consommation par exemple, autant de choses qui
peuvent avoir un impact global et être une menace. Bon, c'est optimiste ça
hein? Mais quelque part oui, pourquoi pas? Le pouvoir de la musique, oui, et cette
manière particulière qu'on les punks de faire une musique radicale et agressive
et de crier leur révolte et leur dégoût, eh bien c'est pas anodin comme truc
non plus, et si ça se traduit en actes derrière et bien c'est encore plus de
gagné.
7)Chose que l'on voit malheureusement rarement, vous distribuez lors de vos
concerts des mini-brochures rassemblant vos paroles. On sent une forte envie et
un fort besoin d'expression, vos textes ont l'air d'avoir beaucoup d'importance
pour vous...
Ca c’est parce qu’on est trop
timides pour parler entre les morceaux… Bon, c’est vrai qu’on accorde pas mal
d’importance aux textes, a mon sens un groupe punk n’est pas la juste pour
faire du divertissement musical. Comme ça les gens peuvent mettre ça dans leur
poche et le ramener chez eux et lire ça plus tard hors de l’ambiance concert
pas toujours propice a la lecture ! Et puis si ça peut faire réfléchir ou
déclencher quelque chose alors c’est tant mieux… Nos textes font partie
intégrante de ce qu’on fait, au même titre que la musique. Il y a des groupes
que j’aime bien qui font de la super musique mais qui on des textes pourris, et
il y a quelques chose qui manque a mon sens…Pas pour dire que des bons textes
font un bon groupe ou des mauvais textes un mauvais groupe, mais quand tout est
réuni là c’est le bonheur. Après il y a aussi des groupes qui ne parlent pas de
trucs politiques dans leurs textes, mais qui sont engagés dans leurs vies, et
c’est le plus important au final.
Pour notre part, on a choisi
de faire cette démarche, mais vu les piles de textes imbibés de bière qu’on
récupère a la fin de chaque concert, ça n’a pas l’air de passionner tout le
monde comme truc hahaha…
8) Après lecture des textes de votre chanson "génération désabusée",
je voulais savoir ce que vous pensez de l'expression de "capitalisme à
visage humain"? Si vous pensez que cela correspond à un oxymore
irrationnel, quel système préconiseriez-vous?
Oxymore toi même. Bon, a
partir du moment ou on pense que le capitalisme est néfaste a (presque) tout le
monde, et ben l'expression « capitalisme à visage humain » ça rime a
pas grand chose. C'est soigner la peste avec de la morphine quoi, ça fait du
bien un moment mais ça ne change pas grand chose au final. Ma métaphore pue du
cul mais tu vois ce que je veux dire.
9) J'ai cru comprendre que votre nom "Chicken's call" n'a pas de
rapport avec la question des droits des animaux. Par ailleurs, il me semble que
le végétarisme est quelque chose qui vous tient à cœur?
Non, notre nom n’a pas de
rapport avec le végétarisme, juste un rapport avec notre trop jeune age -et
notre état- au moment ou on a choisit un nom, hehe. On est deux sur trois à
être végétariens dans le groupe, depuis 9 ans pour moi et 7 ou 8 pour
guillaume. Pour ma part, oui c’est quelque chose qui me tient a cœur, et
quelque chose qui restera probablement avec moi tout au long de ma vie, un des
rares trucs sur le très long terme dont je sois sur si tu veut tout savoir.
C’est un sujet dont j’ai un peu de mal a débattre et discuter calmement, je m’énerve
assez vite malheureusement car quand on y réfléchis ce qui se passe tout les
jours dans les abattoirs et les élevages est tellement révoltant et triste que
ça me tue... Une tranche de jambon ou une merguez c’est le truc le plus anodin
possible dans notre société, c’est considéré comme un aliment au même titre
qu’une patate, on oublie que c’est un bout du corps d’un animal mort, qui a
vécu une vie de merde et a été tué pour nous. On aime bien les chiens et on est
révolté si quelqu’un leur fait du mal mais les cochons on s’en branle, quelle
logique la dedans, on marche sur la tête… Bref -si je puis me permettre hein-
j’incite les gens qui n’on pas franchi le pas a y réfléchir sincèrement, mais
dans tout les cas, je pense que ça doit être une décision mûrie et personnelle,
sinon ça n’a pas trop de sens. Et puis franchement, c’est peu être dur à
croire, mais on mange vachement mieux quand on ne mange pas de viande…
10) Bientôt dix ans d'âge, et
pourtant Chicken's call n'a toujours pas sorti de Lp. Qu'est-ce qui se passe?
Un racisme anti-12", on aime que les 7" et les 10"?
Parce que tout viens a point a
qui sait attendre! On va sortir un lp l'année prochaine (printemps 2009), sur
tofu guerilla et notre label et peut être d'autre, a voir. Non, non, on aime
bien les lps, mais c'est juste que ça c'est fait comme ça. Après la démo, on
avait envie de sortir un premier truc sur vinyl, et on avait que 4 morceaux,
donc ça a été un 7'', puis après florent est parti du groupe, je suis parti a
l'étranger six mois,etc... donc le temps qu'on rattaque sérieusement les repets
a 3 et qu'on ait des morceaux, on avait envie de sortir quelque chose de neuf,
3 ans après le 7'', donc zou un 10'', on aime beaucoup le format et on avait
envie de faire un truc un peu original et chiadé. Et puis le split 7'' avec
power is poison c'est un peu la concrétisation des rencontres qu'on a faites en
hollande pendant la première tournée , et l'envie de faire un truc commun qui
en à découlé. On est d'ailleurs retourné en hollande enregistrer 6 morceaux, et
puis même parti en tournée ensemble par la suite... c'est l'amour fou. Et
sinon, il faut bien avouer qu'on est très lent pour faire des morceaux, on
passe pas mal de temps a élaborer la structure des morceaux et les petits
détails et arrangements. Bref, là on ne s'est pas calé de tournée ou de
concerts pour avoir plus de temps pour écrire des morceaux et ça avance bien,
donc on va y arriver.
11) Vous allez partir d'ici très bientôt en tournée en Scandinavie, et il est
prévu que vous partiez au Brésil en juillet prochain. Qu'attendez-vous de
ces expériences?
Oups, c'est là que je me rend
compte qu'on a mis vraiment longtemps a répondre a ton interview! Ben les 2
tournées sont passées maintenant, et oui merci tout s'est bien passé. C'est dur
de résumer ça en quelques lignes ici... La première tournée c'était donc en
avril, on est parti avec power is poison donc, on a fait
luxembourg/hollande/danemark/norvege/suede/finlande/allemagne. En moins de 20
jours et 10 000 bornes...Pas de tout repos donc, mais incroyable. Ben je sais
pas moi c'était génial, comme une tournée quoi, on a rencontré plein de monde
super chouette, des lieux halluciants, des bons groupes, on a bien ri, etc...On
a eu beaucoup de retours positifs sur ce qu'on faisait ce qui fait toujours
plaisir. C'était intéressant de voir comment les punks de la bas se
débrouillent pour avoir des espaces autogérés a eux, étant donné que c'est
impossible ou presque de squatter. Il y a des endroits hallucinants, je pense
notamment a uffa à trondheim, verket a umea
et 1000 fryd a aalborg, qui sont soit des lieux loués a plein, achetés
ou donnés il y a des lustres par les municipalités locales (comme avant
ungdomshuset a copenhague).
Et un sens de l'accueil des
groupes très développé aussi, ce qui manque un peu ici desfois. (et on a aussi
marché sur des lacs gelés, même si on s'en fout un peu).
Et puis le Brésil ça a été
incroyable aussi, cette fois on a tout fait en bus normal quoi, tout le sud du
pays entre rio et porto alegre grosso modo. On a beaucoup appris je pense sur
la culture et la scène punk locale, sur ce que ça veut dire d'être un punk dans
un pays du tiers monde, et dans un pays ou tu te fais tirer dessus par les
keufs ou par des nazis juste parce que tu es punk. C'est un réalité la bas
encore plus qu'ici, et la violence est omniprésente et tout le monde vis avec.
Tout le monde a donc sa petite histoire glauque a raconter, ce qui met
l'ambiance. Et puis un truc, c'est marrant comme dans la scène punk on peut se
sentir complètement a la maison en étant a l'autre bout du monde. Ca a été le
cas plus d'une fois, il y a des chouettes mieux autogérés la bas aussi, et même
des squats. Pas mal de réflexion sur le veganisme aussi j'ai trouvé, et sur la
question des genres et de la sexualité. Je garde espoir d'écrire un tour report
plus complet avec des impressions sur cette tournée, allez jeter un œil sur le
site. (et puis on a vu le gros jesus sur la colline...)
12) Une petite sélection des
livres qui vous ont beaucoup marqués et que vous conseilleriez? Et les disques?
Je ne lis pas tant de bouquins
que ça, surtout des fanzines... Comme bouquin/fanzine, choppez donc
l'anthologie de cometbus (fanzine ricain), ça vaut vraiment le coup je trouve, et ses autres bouquins
aussi. Et puis tiens aussi, toujours en anglais, « a people's history of
the u.s » est passionnant. Trop de disques, je ne sais que te dire. Un
seul tiens, « mush » de
leatherface.
13)Un éventuel dernier mot?
Un traditionnel et néanmoins
sincère « merci » pour ton
intérêt, et surtout pour ta grande
patience, on a été très très très
long a répondre, et s'y étant mis très tard
j'espère que ce n'était pas trop confus.
Désolé et merci. Vous pouvez nous écrire bien sur (« chickens.call@free.fr »
ou même en vrai de vrai « local autogéré -chicken's call- 7 rue pierre
dupont 38000 grenoble) pour tout et n'importe quoi, et aussi aller sur le site
« http://www.lustucrust.org », il y a notre site, et celui de plaine
crasse, daily o.d (groupes), les nains aussi, perce oreille (labels), la distro
resinostrest , et le local autogéré, ouf!.
des bises.
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